CHRONIQUE PAR ...
Belzaran
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Tomas Lindberg
(chant)
-Martin Larsson
(guitare)
-Jonas Stålhammar
(guitare)
-Jonas Björler
(basse)
-Adrian Erlandsson
(batterie)
TRACKLIST
1) Der Widerstand
2) To Drink From The Night Itself
3) A Stare Bound In Stone
4) Palace Of Lepers
5) Daggers Of Black Haze
6) The Chasm
7) In Nameless Sleep
8) The Colours Of The Beast
9) A Labyrinth Of Tombs
10) Seas Of Starvation
11) In Death They Shall Burn
12) The Mirror Black
DISCOGRAPHIE
En 1995, At The Gates produit Slaughter Of The Soul, un chef d’œuvre de melodeath qui ancre la scène de Göteborg dans l’histoire du metal. Curieusement, les Suédois restent sur ce coup de génie et ne reviendront que près de dix ans plus tard pour accoucher de la suite spirituelle, At War With Reality, afin de montrer qu’ils restent bien au-dessus de la mêlée. Heureusement pour nous, il ne faudra pas attendre aussi longtemps pour obtenir un nouvel album du groupe. To Drink From The Night Itself nous parvint, malgré le départ d’un des guitaristes. Et voilà que le groupe annonce une musique différente de ses précédents efforts…
On passera sur l’introduction "Der Widerstand", complètement hors de propos, pour s’intéresser au fond de l’album. Ce dernier ne commence pas très bien… "To Drink From The Night Itself" est un bon morceau de melodeath à défaut d’être génial. On reconnaît le groupe, son ambiance, ses riffs, sans être transporté pour autant. L’ensemble est trop basique, les guitares peu incisives, il n’y a pas de solo… Bref, on est un cran en-dessous des productions habituelles des Suédois. "A Stare Bound In Stone" n’arrange rien en reproduisant plus ou moins les mêmes riffs. Ceux-ci sont d’ailleurs moins incisifs que par le passé. Deux pistes et on a déjà l'impression que le groupe tourne en rond... On grince des dents. Mais ne nous fourvoyons pas : At The Gates reste un groupe majeur qui maîtrise son univers. Mais lorsqu’on est culte, qu’on a marqué un genre à ce point, on ne peut se contenter de morceaux agréables à écouter. On attend l’excellence, point. Ainsi, difficile de ne pas être déçu par ce début de To Drink From The Night Itself qui semble se répéter sans parvenir à décoller. Même le chant paraît un peu en retrait, moins percutant. C’est du At The Gates, indéniablement, mais en moins bien.
De façon complètement imprévisible, l’album s'emballe dans sa deuxième partie. Les chansons se font bien plus accrocheuses. Tout semble mieux fonctionner : les riffs, le chant, l’ambiance... Que ce soit sur des morceaux lents ("The Colours Of The Beast") ou plus rapides ("A Labyrinth Of Tombs", "Seas Of Starvation", "In Death They Shall Burn"), la fin de cette galette est une grande réussite, au niveau de ce que l’on pouvait attendre. Une bonne claque ! Certains titres sont de véritables tueries, d’une grande richesse. "The Colours Of The Beast", avec son rythme lent est pleine d’une puissance contenue et prend aux tripes. Là où At The Gates aimait par le passé nous mettre des passages acoustiques et atmosphériques en interlude, ils les intègrent désormais directement dans les morceaux. C’est la foire aux arpèges saturés ! Une évolution logique, pleine d’émotion et assez réussie. Le groupe finit d’ailleurs dessus avec "The Mirror Black"… De quoi nous donner envie de réécouter tout ça...
Difficile de jauger ce To Drink From The Night Itself. Alors que le début de l’album semble formé de morceaux mineurs du groupe, la fin est assez magistrale et puissante, maîtrisée de bout en bout. Les fans y trouveront leur compte, assurément, tout en ayant un petit goût amer dans la bouche. On n’est pas passé loin du chef d’œuvre, mais on n’y est clairement pas. Reste de l’espoir pour le prochain album, mais dans combien de temps ?