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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Tony O'Hora
(chant)

-Konstantinos "Tino Troy" Neophytou
(chœurs+guitare+claviers)

-Dennis William Stratton
(chœurs+guitare)

-Christakis "Chris Troy" Neophytou
(chœurs+claviers+basse)

-Bruce Bisland
(batterie)

TRACKLIST

1) Wasted Years
2) The Messiah
3) Best Years
4) Blood Of An Angel

5) Valley Of The Kings
6) Changes
7) Man Behind The Mask
8) Remember My Name
9) The Day The Sun Turned Cold
10) Forever In Time

DISCOGRAPHIE

Time Tells No Lies (1981)
Forever in Time (1998)
Sanctuary (2009)
Gravity (2018)

Praying Mantis - Forever in Time
(1998) - hard rock hard FM - Label : Pony Canyon



« -Tu as vu ? Elle a encore changé de mec.
-Encore ?! C'est dingue, il les lui faut tous, ma parole !
-Je me demande... On ne les a jamais revus, ses ex. Tu crois qu'elle les a...
-Zigouillés ? Tu y vas fort, là.
-Pour une mante religieuse, ce serait logique.
-Ah ah, oui, tiens. Dis, il chantait bien, le gars d'avant.
-Ils chantaient tous bien. Même le délinquant, là, comment il s'appelait, déjà ?
-Paul. Il n'est pas resté longtemps, celui-là.
-Justement, elle ne s'en est jamais vraiment remise, si tu veux mon avis.
-Prions pour le petit dernier.
-En même temps, c'est logique pour une mante relig...
-Ça va, on a compris.
»


Le changement ne fait pas peur aux frères Troy. À chaque enregistrement de Praying Mantis, dont ils gouvernent la destinée, le chanteur a été remplacé par un autre, y compris sur les EP et les live. Et quand ils n'en trouvent pas, ils s'y collent tout seuls comme des grands – sur Predator in Disguise, l'album de la reformation sorti en 1991, un an après le Live at Last avec Paul Di'Anno. Le succès de cette captation n'a pas suffit à retenir l'ex-Iron Maiden, contrairement à un autre évincé de la bande de Steve Harris, Dennis Stratton qui, ô miracle, fraie toujours avec la mangeuse d'hommes sur ce cinquième LP – sixième si l'on comptabilise celui sorti sous le nom de Stratus, sur lequel évoluait Clive Burr, l'ancien batteur... d'Iron Maiden, bien sûr. La Mante Religieuse, plus âgée que la Vierge de Fer, vaut néanmoins davantage que sa fonction de refuge pour vétérans de la grosse machine des stadiums et continue de mener sa barque, ou plutôt son sabani, grâce à un deal conclu avec une maison de disque japonaise - le groupe pionnier de la NWOBHM (New Wave of British Heavy Metal) rencontrant un franc succès au Pays du Soleil Levant. Version légère de la fameuse nouvelle vague du heavy britannique au tournant des années quatre-vingts, Praying Mantis a glissé vers un hard fm censément plus « moderne » lors de son retour aux affaires une décennie plus tard, par la « grâce » des synthés et d'une inspiration « big rock » typiquement américaine (tous les guillemets sont de rigueur), qui se marient parfois difficilement avec les envolées délicates de jadis. Sur le LP précédent paru en 1995, To The Power of Ten, avec l'ex-MSG (Michael Schenker Group) Gary Barden au micro, le hiatus était flagrant mais laissait entrevoir paradoxalement la possibilité d'un retour aux sources. Les choses vont-elles se confirmer avec l'arrivée d'un énième nouveau vocaliste ?
Point de vieux briscard de la scène hard rock cette fois, mais un inconnu d'à peine vingt ans dénommé Tony O'Hora, dont le timbre ne se démarque pas réellement de celui de ses prédécesseurs – puissant, aigu mais pas strident. Cependant - la fougue de la jeunesse sans doute - il se dégage de ses parties vocales un dynamisme presque naïf qui chope agréablement l'oreille, malgré une alerte d'entrée sur les couplets de "Wasted Years", à la lisière de la fausseté, scorie heureusement sans séquelle. L'opener de ce Forever in Time, initié par un délicieux riff chromatique en guitares jumelles, se révèle par ailleurs particulièrement entraînant : les claviers, bien qu'omniprésents, se font plus discrets, en appoint de six-cordes à la fois denses et limpides, précises et nerveuses. Un équilibre conforme à l'ADN de la formation londonienne, mis au point par une recrue déterminante : le producteur, Chris Tsangarides. L'homme qui a forgé le son des fantastiques Wild Cat de Tygers of Pan Tang et Thunder and Lightning de Thin Lizzy a isolé le grain des guitares de l'inaugural Time tells no Lies tout en conservant les accents plus contemporains apportés par les synthés, sans trop forcer la dose. Les chœurs, éléments incontournables d'une œuvre de Praying Mantis, jamais invasifs, toujours judicieusement placés, rehaussent de manière décisive l'intégralité des refrains. Et quels refrains ! Relevant d'une alchimie rare alliant évidence et raffinement, la plupart d'entre eux sont aussi enivrants que les meilleurs millésimes d'un breuvage noble, et produisent cet effet euphorisant qui donne l'illusion exquise de l'invincibilité. Plusieurs occurrences sont d'autant plus saisissantes qu'elles semblent surgir de nulle part, tout en s'incluant avec fluidité dans la chanson – là encore, au-delà du talent d'écriture des Troy Brothers, il faut saluer la performance de Tsangarides qui a su préserver l'unité des compositions malgré l'importance presque démesurée accordée aux refrains ainsi qu'aux solos, à double voire triple détente.
Certes, les couplets n'inspirent pas le même degré de félicité et quelques morceaux auraient gagné à être écourtés – sympa le break flamenco de "The Day The Sun Turned Cold", mais était-il vraiment indispensable ? Pourtant, lorsque la section des cordes se met en retrait, cela engendre la piste la moins convaincante, "Remember my Name", une ballade à qui il manque l'accélération dans la dernière ligne droite qui l'aurait électrisée, à l'instar de celle clôturant "Valley of the Kings", suivant le modèle des splendides "Lovers to the Grave" et "Children of the Earth" sur Time Tells no Lies. Forever in Time contient également son lot de pépites, qui ont pour intitulé "Best Years" - bon sang, ce refrain est magique ! - "Blood Of Angel" - et celui-là ? Beau à pleurer ! - ou encore "Man behind the Mask" et sa progression à suspense. Cette dernière caractéristique bénéficie de fait à la quasi totalité des titres, les musiciens parvenant régulièrement à surprendre l'auditeur au détour d'une rupture harmonique ou d'un soudain ralentissement de tempo avant de lâcher les chevaux sans crier gare – le tout étant exécuté sur un rythme généralement soutenu, l'un des moyens les plus probants pour vivifier les mélodies. Or, celles, pétulantes, de Forever in Time, constituent autant de candidates idéales à un tel traitement de faveur.


Délectable surprise ou confirmation tardive ? Les membres de Praying Mantis avaient déjà démontré leurs aptitudes à élaborer de ravissantes ritournelles ciselées, mais hormis sur leur premier effort longue durée, ils les auront rarement aussi bien exprimées que sur ce Forever In Time aux rengaines époustouflantes - la production astucieuse de Chris Tsangarides n'étant pas étrangère à cette succulente réussite, malgré une ou deux baisses de régime. Épique, énergique, mélancolique, le recueil semble animé d'un souffle propre, insufflé par des musiciens qui ont su y entretenir leur spontanéité, libérant le collectif anglais du carcan AOR dans lequel celui-ci s'engonçait. Subtilement en dehors des normes : le plaisir n'en est que plus grand.


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