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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-John "Jaycee" Cuijpers
(chant)

-Konstantinos "Tino Troy" Neophytou
(chant+guitare)

-Andrew "Andy" Burgess
(chant+guitare)

-Christakis "Chris Troy" Neophytou
(chant+basse)

-Hans in ‘t Zandt
(batterie)

TRACKLIST

1) Keep It Alive
2) Mantis Anthem
3) Time Can Heal
4) 39 Years
5) Gravity
6) Ghosts Of The Past
7) Destiny In Motion
8) The Last Summer
9) Foreign Affair
10) Shadow Of Love
11) Final Destination

DISCOGRAPHIE

Time Tells No Lies (1981)
Forever in Time (1998)
Sanctuary (2009)
Gravity (2018)

Praying Mantis - Gravity
(2018) - hard FM AOR - Label : Frontiers Records



1998. Deux décennies déjà que s'est produit l'événement considérable qui fit basculer les cœurs et chavirer les foules dans un élan sans équivalent de ferveur commune. Le monde paraissait soudain un peu plus beau et chaque personne qui a vécu ce grand moment d'allégresse se rappelle ce qu'elle faisait le jour de la sortie de Forever in Time de Praying Mantis. Soit environ trois individus, en incluant le comptable de la maison de disque que l'on a, paraît-il, retrouvé prostré dans son canapé devant la deuxième saison de Joséphine Ange Gardien qu'il se passait en boucle sur son magnétoscope pendant son congé longue maladie. Bon ok, question ferveur et allégresse on est loin de celles qui ont saisi les Champs-Elysées un fameux soir de juillet, mais il n'est pas interdit de se demander si la formation britannique a eu la bonne idée de célébrer les vingt ans de son meilleur album depuis l'inaugural et prometteur Time tells no Lies.

Voilà une initiative qui serait pertinente. Parce que si les livraisons de la Troy Company ne sauraient être qualifiées de désastreuses, ni même de mauvaises, force est de constater qu'elle n'ont pas soulevé un tsunami d'enthousiasme dans le public – sauf, logiquement, au Japon, pays auquel le groupe doit sa survie à l'instar de Pink Cream 69, Pretty Maids et autres réfugiés heavy au paradis de l'AOR (Adult Oriented Rock). S'adonnant à un « soft rock dénué de lourdeurs » pour reprendre l'intitulé d'une compilation historique du genre, les membres de ce collectif soumis à un fort turn-over sont parvenus jusqu'à présent à tirer leur épingle du jeu grâce à des guitares encore mordantes et des chœurs caractéristiques. Ces bonnes dispositions semblent reconduites sur leur onzième effort longue durée si l'on se fie à "Keep It Alive", titre d'ouverture porté par un motif proche de celui d'"Emerald" de Thin Lizzy et qu'enjolive une chorale séraphique lorsque s'enclenche le refrain. Néanmoins, des six-cordes paresseuses sur les couplets, une batterie fort discrète ainsi qu'une ligne mélodique à faible amplitude évoquent les premiers symptômes d'une bradycardie qui s'empare rapidement de tout le recueil. Dès la deuxième piste débutant par une salve de synthés vaguement épiques à mi-chemin entre "Only Time Will Tell" d' Asia et "Go West" des Pet Shop Boys, la tension – déjà peu élevée au départ - entame un fléchissement qu'aucune séquence n'interrompra durablement. Tempo lent, refrain balourd, coda aussi délayée que oiseuse : autant d'éléments qui plombent, si l'on peut dire, ce que les Anglais ont intitulé "Mantis Anthem" - un hymne qui ne risque pas de galvaniser grand monde, pas même les dictyoptères concernés qui doivent s'en tamponner le mésothorax force douze.
Le sommet de nunucherie est atteint sur "Time can Heal" pendant lequel piano et basse ronronnant tel un chat sur les genoux d'une octogénaire confortable se superposent dans une ambiance retrouvailles, pétales de rose et cheveux au vent - c'est bon les gars, vous pouvez couper le ventilo, on passe à la scène suivante. Laquelle renoue avec des guitares faisant office de défibrillateur tandis que les chœurs effectuent leur – timide - retour. Cependant le moniteur de l'inspiration s'obstine à afficher une ligne désespérément horizontale, malgré une petite alerte lorsque retentit la descente chromatique initiée aux synthés de "Foreign Affair"qui pourrait apporter un dynamisme bienvenu si son rythme était deux fois - trois fois - plus rapide et si la section londonienne avait eu la bonne idée de la reconduire sur des couplets en manque de peps. Le refrain, un peu moins « vocalisé » que les précédents, se révèle également plus émouvant, précédant un solo inhabituellement fourni - hélas la composition demeure bien peu aventureuse. Dans ces conditions, plutôt qu'une croûte barbouillée par un arthritique en convalescence, le tableau d'ensemble évoque une œuvre pompière gavée d'angelots joufflus et d'impératrices désœuvrées. Autrement dit, la production rutilante est sécurisée à outrance – tout ceci est décidément bien lisse - et semble vouloir focaliser l'attention sur le héros figuré plein cadre, à savoir le vocaliste au gosier certes généreux et dont les mélopées flattent les sens, mais qui ne saurait masquer à lui seul la pauvreté des intentions - à cet effet, l'écoute du fade "Ghosts of the Past" suffit à obtenir une indication précise de ce à quoi il faut s'attendre sur la grande majorité du recueil. Un soubresaut se produit heureusement de temps à autre, à l'image de l'emballement - modeste – qui réactive la seconde partie du judicieusement nommé "Final Destination", et sur lequel on se surprend à remarquer la présence du batteur, comme s'il venait d'entrer subitement dans la pièce. Ce qui fait furieusement songer au dernier LP de Mr Big, qui se concluait, lui aussi, sur un frustrant et lapidaire « trop tard ».


Les amateurs de chevauchées électriques peuvent remballer leurs envies et les laisser s'épanouir auprès d'un gang compétent de revival suédois : non, Praying Mantis n'a toujours pas retrouvé la vigueur de Forever in Time, ni l'entrain de Time Tells no Lies. À quelques trop rares exceptions près, les guitares sont en effet contraintes à une discrétion d'autant plus regrettable qu'elles avaient longtemps permis à la troupe des frères Troy de se distinguer du tout-venant de l'écurie Frontiers. Avec Gravity, l'intégration est désormais achevée – chanteur valorisé, son aseptisé, écriture asséchée. Rien de grave, toutefois : dans ce monde lâche et cruel, prendre le temps de s'attrister sur ce type de réalisation constitue un privilège qui aide à relativiser la déception engendrée par un énième enregistrement de hard fm poussif.



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