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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Roberto "Trevor Sadist" Traverso
(chant)

-Tommaso "Tommy" Talamanca
(guitare+claviers)

-Andrea "Andy" Marchini
(basse+choeurs)

-Alessio Spallarossa
(batterie)

TRACKLIST

1) 39 Steps
2) The Birds
3) Spellbound
4) Rear Window
5) Bloody Bates
6) Notorius
7) Stage Fright
8) I'm the Man Who Knew Too Much
9) Frenzy
10) The Mountain Eagle
11) Downhill

DISCOGRAPHIE

Above the Light (1993)
Tribe (1996)
Hyaena (2015)
Spellbound (2018)

Sadist - Spellbound



« Spellbound ». Si ce nom évoquera aux esthètes un excellent titre de Siouxsie and the Banshees, un autre pas misérable non plus d'AC/DC ou encore le deuxième long jeu de Tygers of Pan Tang, il interpellera aussi certainement les cinéphiles et plus particulièrement les fans d'Alfred Hitchcock puisqu'il s'agit de l'intitulé original de La Maison du Docteur Edwardes, long métrage sorti en 1945. Quel rapport avec les death métalleux de Sadist ? Eh bien ces derniers entendent rendre hommage au maître du suspense en consacrant chaque piste de « leur » Spellbound à l'une des œuvres du Hitch. L'idée est plutôt séduisante, mais suffira-t-elle à revitaliser un collectif que le feu sacré semble avoir quitté depuis un bail ?

Les suiveurs les moins indulgents de la formation italienne préciseront que, hormis sur un premier essai ovniesque propulsé depuis les tréfonds d'un underground en gestation, il y a vingt-cinq ans tout de même, celle-ci n'est jamais parvenue à afficher le niveau lui permettant de tutoyer les sommets. Et ce malgré une formule originale, dans la première moitié des années quatre-vingt-dix tout du moins, combinant sonorités caverneuses et emprunts à la musique baroque. Si son leader Tommy n'assurait pas le show sur les planches grâce à une ubiquité bluffante – une main qui court en haut du manche de la six-cordes, une autre dans le synthé – il y aurait fort à parier que la section génoise évoluerait dans un anonymat quasi total. Néanmoins, malgré les déceptions engendrées, ce pionnier si prometteur suscite encore une curiosité animée par l'espoir un peu fou, et jusqu'à présent vain, d'un retour en grâce auprès des muses. Brisons le suspense laborieusement entretenu sous le patronage occasionnel de ce bon Alfred : Euterpe et ses copines, dont la plupart n'étaient de toute façon pas qualifiées pour le job, ne sont pas venues ravitailler Tommy, Andy et leurs amis en idées lumineuses.
Tout juste pourra-t-on se réjouir de quelques thèmes plutôt plaisants exécutés aux claviers ("The Birds", "I'm the Man Who Knew Too Much") dans l'esprit intranquille qui nimbe la plupart des réalisations hitchcockiennes. Il convient cependant d'oublier l'hypothèse d'une relecture approfondie des célèbres thèmes qui imprègnent si fortement ces dernières – pas de reprise in extenso à la manière de Mekong Delta qui s'était accaparé jadis l'un des passages les plus fameux de Psycho (pas les violons poignardeurs derrière le rideau de douche, l'autre). Sur Spellbound, une fois passé le motif digne d'une intro de King Diamond auquel la pochette violacée et vaguement horrifique inspirée du motel tenu par Norman Bates fait irrésistiblement penser, le quatuor se déchaîne dans un maelstrom bourbeux dont n'émerge aucun riff remarquable, ni, pour tout dire, véritablement audible. La production défaillante qui grevait Hyaena, le recueil antérieur, est donc ici reconduite, étouffant le dynamisme et les trouvailles mélodiques qui se devinent par bribes - ainsi sur le titre dédié à L'Homme qui en savait Trop déjà cité ainsi qu'au Grand Alibi ("Stage Fright"), ce dernier étant même doté d'un semblant de refrain.
Hélas, les accélérations de bon aloi qui parsèment l'enregistrement ne parviennent pas à extirper celui-ci d'une glu sonore qui, sur les parties plus lentes, renforce une fois de plus l'impression d'un déficit rédhibitoire de cohésion entre les musiciens - claviers exagérément mis en avant alors même que leur partition est déjà la plus fournie, batterie aussi linéaire que surmixée et chant comme détaché des instruments, pourtant assuré par un Trevor Sadist proposant un dosage mieux équilibré que sur Hyaena entre grondements sinistres et éructations criardes, à défaut de relever d'une grande originalité. Dans ce contexte, les compositions peinent à convaincre, phagocytées qu'elles sont par des claviers bavards qui ne laissent guère de place aux interventions à la guitare d'un Tommy en repentance de virtuosité – ses admirateurs qui le comparaient il y a deux décennies à Thomas Vetterli de Coroner ne trouveront guère d'éléments susceptibles d'établir à nouveau le parallèle, eu égard notamment à la brièveté des solos. Et puis délaisser Sueurs Froides (Vertigo), l'un des scores les plus marquants de Bernard Herrmann - le compositeur fétiche de Sir Alfred – témoigne d'un manque de discernement qui confine à la faute de goût.


Une belle occasion ratée. Malgré une ambiance inquiétante globalement bien restituée, Spellbound, sorte de dédicace façon death metal mélodique à Alfred Hitchcock, recèle trop de morceaux déséquilibrés pour emporter une adhésion de toute façon hypothéquée par un son brouillon et incohérent. La sympathique initiative aura accouché d'un LP anecdotique - un de plus, malheureusement, concernant Sadist.



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