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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 26 mai 2023
Sa note : 14/20

LINE UP

-Jonathan "John" Deverill
(chant)

-Robert Mortimer "Robb" Weir
(chœurs+guitare)

-John James Sykes
(chœurs+guitare)

-Richard "Rocky" Laws
(chœurs+basse)

-Brian "Big" Dick
(batterie)

A participé à l’enregistrement :

-Christopher Andrew "Chris" Tsangarides
(claviers)

TRACKLIST

1) Gangland
2) Take It
3) Minotaur
4) Hellbound
5) Mirror
6) Silver and Gold
7) Blackjack
8) The Story So Far
9) Tyger Bay
10) Don't Stop By

DISCOGRAPHIE

Wild Cat (1980)
Spellbound (1981)
Ritual (2019)
Bloodlines (2023)

Tygers of Pan Tang - Spellbound
(1981) - heavy metal N.W.O.B.H.M. - Label : MCA



À peine ont-ils eu le temps de profiter du succès relatif mais réel de leur premier album insensé, essentiellement dans leur Royaume-Uni natal, que les Tygers of Pan Tang repartent en chasse. Poussés par leur management, ils engagent un deuxième guitariste après moult auditions avant de remplacer leur chanteur démissionnaire. Leur maison de disque se fait pressante, et question délais, elle peut se montrer satisfaite : Spellbound, deuxième LP de l'une des hordes les plus prometteuses de la New Wave of British Heavy Metal, paraît huit mois seulement après son illustre prédécesseur.

Composer vite avec des nouveaux musiciens, la tâche n’est pas évidente. Heureusement, les newbies savent écrire des chansons - car oui, cette fois, le cahier des charges est strict : finies les cavalcades échevelées à la "Slave to Freedom" ou "Killers", le désormais quintet s’en tient à la sacro-sainte trinité couplet-refrain-solo(s). Assez courts, d’ailleurs, les solos, ce qui est plutôt étrange, et frustrant, étant données les aptitudes manifestement conséquentes de John Sykes, arrivé en renfort auprès d’un Robb Weir à qui il rend quelques points en matière de technique pure, comme en atteste leur ardent mais inégal duel sur "Take It". Le jeune homme développe un jeu à la fois vif et mélodique, inspiré par le blues qu’il bouscule par sa vitesse d’exécution, allant encore plus loin en la matière que ses évidents modèles se tirant la bourre chez Thin Lizzy. Le transfuge de Streetfighter, escouade éphémère très inspirée par la bande de Phil Lynott, se réfère directement à cette dernière sur "The Story So Far", d’une intensité joyeuse, en partie grâce à l’ajout de chœurs sur le refrain.
Toutefois, faute d’un thème marquant, la sympathique occurrence n’emporte pas une adhésion totale, à l’instar d’une majorité de pistes. Ainsi le refrain de "Silver and Gold" se révèle un peu (trop) léger, dans la lignée de couplets courts évoquant ceux de "Steeler" de Judas Priest, la tension en moins. Pas de variation, un pont anecdotique, un solo décidément trop bref et un simple retour au couplet-refrain : de même que "Blackjack" et "Tiger Bay", le morceau vaut surtout par son énergie communicative, une fois encore valorisée par Chris Tsangarides. Le producteur a cependant mis un peu d’eau dans son vin, plaçant en retrait la section rythmique pourtant déterminante dans la virulence jouissive qui dynamitait Wild Cat. La basse de Rocky se fait plus timide, malgré une scansion toujours aussi alerte alors que Brian Dick semble jouer dans le studio d’à côté, en plus d’avoir délaissé ses roulements punitifs. Cet affadissement du son, bien que modéré – on n’est pas chez Toto – devrait en toute logique s’accorder avec les dispositions mélodieuses de John Deverill, l’homme qui a relayé Jess Cox derrière le micro. Aussi lyrique que son prédécesseur était rêche, l'ex-Persian Risk peine néanmoins à diversifier ses lignes de chant, contribuant au déficit de variation de l’enregistrement. Certes, Cox ne modulait pas beaucoup non plus, mais son temps d’exposition était moindre que celui de Deverill, dont les interventions similaires tendent à lasser.
La gêne n’est pas loin lorsque le niveau d’écriture fléchit, sur le final "Don't Stop By" qui se termine sur un fade out paresseux au moment où le décollage semblait imminent et surtout "Mirror", ballade véhiculant tous les clichés possibles – ternaire, claviers, arpèges clinquants, emballement mesuré précédent un solo monté en épingle. La mélodie est plutôt agréable mais le chant constamment forcé lui enlève une grande partie de sa capacité à émouvoir. Heureusement, les gros chats sortent les griffes sur deux virulentes speederies appelées à devenir des classiques : "Gangland", fulgurante ouverture et "Spellbound", sa quasi jumelle ultra nerveuse. Riffs incisifs, solos tendus, chanteur contraint de faire le méchant, et, pour une fois sur le recueil, des refrains qui collent aux synapses : c’est ça qu’on veut, les gars !


Avare en thèmes mémorables, hormis une paire de titres foudroyants, Spellbound déçoit. Coincées dans un schéma rigide, peu diversifiées, la plupart des compositions suscitent un enthousiasme mesuré. La fougue qui transfigurait Wild Cat n’a pas totalement disparu, mais les efforts manifestes pour arrondir les angles et séduire un auditoire plus large, incarné par un chanteur à la glotte aguicheuse mais guère subtile, aboutissent à un entre deux frustrant. Retrouver le mordant de naguère ou céder carrément aux sirènes du hard rock pour stadium en vogue aux États-Unis, le choix semble se poser et même s’imposer aux membres de Tygers Of Pan Tang, aiguillonnés par une maison de disque soucieuse de rentabilité qui pense déjà à les renvoyer en studio. Comment cela pourrait-il mal se passer ?



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