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CHRONIQUE PAR ...

87
Malice
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Jan-Henrik Ohme
(chant)

-Jon-Arne Vilbo
(guitare)

-Michael Kromer
(guitare+violon)

-Thomas Andersen
(claviers)

-Kristian "Fido" Torp
(basse)

-Lars Erik Asp
(batterie)

TRACKLIST

1) Soyuz One
2) Hypomania
3) Exit Suite
4) Emperor Bespoke
5) Sky Burial
6) Fleeting Things
7) Soyuz Out
8) Rappacini

DISCOGRAPHIE

Tick Tock (2009)
March of Ghosts (2011)
London (2011)
Demon (2014)
Molok (2015)
Soyuz (2018)

Gazpacho - Soyuz
(2018) - rock prog - Label : Kscope



Trois ans après la sortie de Molok, la formation norvégienne Gazpacho présente son dixième et dernier album en date, Soyuz, dont le concept - un brin nébuleux - s'articule autour de moments volés par le passage du temps. Après l'annonce de sa sortie, plusieurs interrogations se sont offertes aux auditeurs : quelle direction comptait prendre le groupe pour ce nouvel opus et surtout... Soyuz serait-il aussi bon que ses prédécesseurs ? Il m'a fallu plusieurs écoutes pour répondre à ces questions : la direction se précise et oui, il l'est. Laissez-moi vous en dire plus.

Parler de maintes écoutes n'est pas une exagération : Soyuz est dense, très dense. Assez pour que la plupart de celles et ceux qui l'ont entendu pour la première fois se lassent vite, se disant qu'au final, l'album n'en vaut peut-être pas la peine. Ce serait une erreur - compréhensible, certes, mais toujours une erreur. Car Soyuz est riche de nuances qui s'apprivoisent au fil du temps. C'est ainsi qu'avec un peu de patience, ce qui au départ s'annonce comme un album trop mou se révèle voyage organique et subtil, à l'image de "Soyuz One", première piste de l'album. Cette dernière oscille entre douceurs atmosphériques tissées avec soin et moments plus nerveux et saturés, sur lesquels plane la voix presque plaintive de Jan-Henrik Ohme.
Il faut dire que cette maîtrise des dynamiques est présente sur toutes les compositions de Soyuz : en effet, l'album est parsemé de moments de relâchement que côtoient des instants plus denses et nappés. On y retrouve également le côté tribal cher à la formation, notamment présent dans le duo "Soyuz One" et "Soyuz Out" (la plus longue track de l'opus et peut-être la plus intéressante en terme de variations d'ambiance). L'ensemble est très doux, mais connait également des instants plus agressifs, notamment dans une "Hypomania" qui rappelle Muse, plus classique dans sa structure mais qui s'offre également des mélodies tortueuses, rappel que Gazpacho peut encore surprendre. "Emperor Bespoke", quant à lui, est un voyage : chaque section de ce morceau pourrait être découpée pour servir de base à une nouvelle piste, tant la composition fourmille de bonnes idées. Elle se suffit pourtant à elle-même, se servant d'une forme de retenue qui fait également la richesse de l'opus.
Il est vrai que Soyuz, de part sa complexité et sa richesse, mérite tout à fait son statut d'album progressif. Pourtant - et c'est là l'un de ses points forts - cet aspect technique ne nuit pas pour autant aux émotions dégagées par la musique : la déchirante "Sky Burial", qui décrit l'enterrement d'un moine bouddhiste tibétain tout en crescendo jusqu'à la ligne de chant finale (« we waited / day and night »), le prouve. Dans un autre genre, "Rappaccini" ferme l'album avec mélancolie et douceur, alors que "Soyuz Out" se pare de passages plus agressifs et désespérés, à l'image de la première capsule russe dont l'album tire son nom et dont la mission se soldera par un échec tragique. Vraiment, ce dixième album frappe fort, au niveau technique mais également émotionnel. Pouvait-on réellement à s'attendre à quoi que ce soit d'autre de la part d'un groupe possédant une telle discographie ?


La première fois que j'ai entendu Soyuz, je n'ai pas été impressionnée et ai pris la décision de m'intéresser à autre chose. Pourtant, je n'ai pas pu m'empêcher d'y revenir, comme si l'album m'avait ensorcelée. Et ce n'est qu'au fur et à mesure des écoutes que l'opus m'a dévoilé sa richesse et m'a accompagnée des mois durant, suffisamment pour qu'il paraisse dans mes préférés de l'année. Avec Soyuz, Gazpacho poursuit, lentement mais doucement, dans la direction plus atmosphérique déjà amorcée par ses prédécesseurs, qui ne plaira peut-être pas à tous mais donne lieu à la naissance de très jolies ambiances.


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