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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Jeffrey Benjamin "Jeff" Becerra Sr.
(chant)

-Robert Cardenas
(chœurs+basse)

-Daniel Gonzalez
(guitare)

-Claudeous Creamer
(guitare)

-Emilio "El Sadístico" Márquez
(batterie)

TRACKLIST

1) Chant of Oblivion
2) No More Room in Hell
3) Dominion
4) Damned
5) Demon
6) Abandoned
7) Shadowcult
8) Omen
9) Ritual
10) The Word
11) Graven
12) Temple of Samael

DISCOGRAPHIE


Possessed - Revelations of Oblivion



De longues années de silence après une terrible épreuve, puis l'improbable résurrection: plus de trois décennies ont passé depuis la parution de The Eyes of Horror, dernière captation studio de Possessed avant une dissolution qui semblait irrémédiable. Mais Jeff Becerra, seul membre survivant – c'est le cas de le dire - de la formation qui jeta les bases du death metal est plutôt du genre tenace. Et patient. Avec le soutien de quelques solides zicos, il reprend le fil de l'histoire là où elle s'était arrêtée... Enfin presque.

Obligé de se déplacer en chaise roulante après s'être fait tirer dessus, à deux doigts de trépasser en raison d'esquarres mal soignées, longtemps dépressif, drogué et alcoolique, Becerra est un véritable miraculé. Après avoir renoué avec la scène au milieu des années 2000, le frontman s'est décidé à donner un successeur au controversé Beyond the Gates, le dernier LP paru en...1986. Sans les trois collègues avec qui il enregistra le fondateur Seven Churches, engagés ailleurs (LaLonde, de longue date avec Primus) ou rangés des voitures (les deux Mike). La signature chez l'imposant label Nuclear Blast, qui s'est fait une spécialité de récupérer toutes les gloires du metal des années quatre-vingt, dissipe la crainte d'un enregistrement gâché par une production rachitique – la filiation avec la réalisation antérieure ne sera donc pas totale. Ce que le désormais quintet - Becerra n'étant plus en mesure de jouer de la basse - a confirmé sur l'EP Shadowcult sorti en avril 2019. Orné d'une pochette faisant penser très fort à celle de Meliora de Ghost – étonnamment conçues par le même illustrateur (Zbigniew Bielak), Revelations of Oblivion progresse dans une ambiance autrement plus tendue que celle instaurée par les ecclésiastiques AOR qui accompagnent l'ambitieux Tobias Forge dans le projet susnommé.
Encadrés par deux courts instrumentaux vaguement inquiétants – tradition respectée – les dix titres principaux sont exécutés à vitesse soutenue, emmené par le véloce batteur Emilio « El Sadístico » Márquez, exfiltré de Sadistic Intent, le groupe qui servit de backing band à Becerra lors de sa tournée des festivals une décennie plus tôt. Le ton est donné sur "No more Room in Hell", en quasi ouverture, et ne changera guère sur les occurrences suivantes : riff acéré, bends généreux, descentes de toms sorties de nulle part, solo épileptique, paroles satanistes, le tout servi par un son roots « modernisé », autrement dit âcre et net tout à la fois, réverbéré mais pas trop et suffisamment étoffé pour dégager une honorable impression de puissance. L'atmosphère « rampante » - étriquée - des productions eighties s'est donc largement estompée, tant pis pour les nostalgiques qui pourront néanmoins se consoler avec le chant bien conservé de l'ami Jeff, aisément reconnaissable et toujours aussi rugueux. Ses intonations intenses trahissent une motivation que l'on devine maximale tandis que son compagnon d'écriture Daniel Gonzalez trémolise et mitraille comme sur les vieux... Death. Rien de très étonnant, en vérité, puisque le six-cordiste officie également au sein de Gruesome, section revivaliste qui reproduit à la barre de mesure près les schémas développés par feu Chuck Schuldiner durant les années Reagan, autrement dit un death tirant souvent sur le thrash avec moult accélérations et passages saccadés, porté par le bourdonnement caractéristique de la guitare rythmique.
Ainsi la doublette "Demon"/ "Abandoned" évoque de façon assez troublante le classique "Left to Die", issu du mythique Leprosy. Malheureusement, il manque cette petite dose de groove qui rendait le titre de Death irrésistible, sans doute parce que, tout de même, ici c'est Possessed. Le précurseur du précurseur, si l'on peut dire puisque le leader de Death avait reconnu l'influence déterminante du gang de Becerra sur le style qui porterait ensuite le nom de son entité. Or Possessed est associé à une certaine forme de linéarité qui a inspiré tant de disciples et tend à agréger les morceaux dans une uniformité potentiellement rebutante pour les âmes délicates appréciant un brin de variété dans la distribution des mandales. Peu de séquences viennent troubler la cohésion trop prononcée de l'ensemble - le mini break de "Ritual" rappelant joliment celui de "Chapel of Ghouls" de Morbid Angel, les inflexions sautillantes à la Anthrax/ Exodus sur "Damned", sans doute le morceau le plus emballant de la livraison grâce à un refrain pour une fois facilement mémorisable. Mais il n'est pas simple de forcer sa nature, ce dont témoignent les tentatives mélodiques peu convaincantes de Becerra sur le consistant "Omen", dont la variation prévisible tombe à l'eau et ne freine guère la machine speed thrash en roue libre qui finit par s'arrêter de manière abrupte.


Ni relique pré-formatée comme en commettent à la pelle des centaines de groupuscules rétros qui noient leur manque d'imagination dans des hectolitres d'écho, ni relecture contemporaine d'un incunable sanctifié par des générations de metalheads de l'extrême, Revelations of Oblivion consiste en une régénération soft symbolisée par un son « éclairci » au service de compositions typées old school death. Telles sont les limites du troisième album de Possessed qui recycle les idées véhiculées par les collectifs qu'il a enfantés, Death (version primale) en tête. Rapide, méchante, répétitive, l'œuvre accuse un gros déficit d'originalité et de diversité mais constitue la preuve qu'après tant de temps perdu et bien secondé par du personnel compétent, Becerra le rescapé est en mesure de développer un savoir-faire largement préservé. Ça fait plaisir à entendre.



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