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CHRONIQUE PAR ...

42
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13/20

LINE UP

-Fernando Miguel Santos Ribeiro
(chant)

-Ricardo Amorim
(guitare+chant)

-Pedro Paixão
(guitare+claviers)

-Aires Pereira
(basse)

-Hugo Ribeiro
(batterie)

TRACKLIST

1) The Greater Good
2) Common Prayers
3) All or Nothing
4) Hermitage

5) Entitlement
6) Solitarian
7) The Hermit Saints
8) Apophthegmata
9) Without Rule
10) City Quitter (Outro)

DISCOGRAPHIE


Moonspell - Hermitage
(2021) - rock prog gothique - Label : Napalm Records



Moonspell n’a jamais caché un certain goût pour l'expérimentation et une envie de suivre son chemin sans faire de fan service. Des albums tel que The Butterfly Effect ou 1755 furent plus ou moins décriés à leur sortie, justement à cause des expérimentations ou déviations vis à vis du style habituel de Moonspell. Et si justement les Portugais n’avaient pas de vrai genre attitré ? Car en refaisant le coup avec Hermitage, ils vont là où nous ne les attendions pas.

1755 était compact, homogène avec peu de titres immédiats ; symphonique et cinématographique, presque grandiloquent. Sur Hermitage le groupe fait l’inverse : un disque tout en retenue, presque intimiste, mais tout aussi compact et sans aucune accroche immédiate aux premières écoutes. Les sensations initiales sont la tristesse, la solitude et l’introspection, démonstration que les Lusitaniens ont atteint leurs ambitions. En effet, un ermitage (« hermitage » en anglais) est un lieu éloigné, dédié au recueillement solitaire. Dans le communiqué de presse promotionnel, Fernando Ribeiro déclare que le recueil tourne autour du constat amer que « tout tourne autour de nous, nous pensons que tout nous est dû » et qu'il convient de « renoncer aux conventions de la modernité ». Et donne peut être un élément de réponse lors de l’instrumental clôturant l’album : il suffit de quitter les villes.
Pour illustrer son propos, Moonspell sort probablement son album le plus inspiré par le rock progressif des années 1970, et plus spécifiquement Pink Floyd. L’ombre des Anglais plane sur chaque morceau : solo de guitare aérien sur “All or Nothing” et “Hermitage”, nappes de claviers sur “Solitarian”, “The Greater Good” et “Entitlement”. Même la construction des morceaux nous rapproche du rock progressif classique : il y a plusieurs variations, par exemple le cresccendo sur “The Greater Good” ou le refrain de “Entitlement”. Loin des montées de colère et de puissance comme Moonspell pouvaient les faire, tout est en retenue et en ambiance. “All or Nothing”, un titre très doux, l’illustre bien. Quasiment tout en chant clair, pour ce qui est peut être la meilleure performance de Ribeiro de sa carrière, le morceau est émotionnel. De même que la chanson titre, qui est au contraire très crue, tout en rage non contenue.
Nous retrouvons aussi l'influence familière du rock gothique, notamment sur les chœurs d'”Hermitage”, les claviers cold wave de “Without Rule” ou “Common Prayers”. Changement de cap et d’influences donc pour Moonspell, une fois de plus. La démarche du groupe de ne pas faire de fan service et de rester fidèle à lui-même ne peut être que saluée. Le résultat final est cependant mal dégrossi, trop pétri des influences Pink Floyd, au point que les compositions deviennent prévisibles (“Without Rule” contient un moment presque caricatural). Leurs constructions sont aussi quelquefois maladroites, presque amateures. “Common Prayers” n’a aucune accroche, “All or Nothing”, malgré sa force émotionnelle, est décousu, pareil pour “The Hermit Saints”. Dommage qu'un groupe de cette envergure cumule de tels défauts. Hermitage reste malgré tout une sortie intéressante dans la carrière des Lisboètes, mais pas au niveau de chefs d’œuvre du metal gothique tels que Sin/Pecado ou l'expérimentation contrôlée de The Butterfly Effect.


Le millésime 2021 de Moonspell se place dans la lignée de 1755 : dense et homogène, sans aucun morceau accrocheur. Les mots d’ordre sont retenue, émotions et Pink Floyd. Malgré de très bons moments sur la chanson titre par exemple, l’album contient trop de défauts (influences trop évidentes, construction des compositions trop prévisible) pour prétendre être un sommet de la discographie moonspellienne.





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