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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 septembre 2022
Sa note : 17/20

LINE UP

-Stephen Ray "Steve" Perry
(chant)

-Neal George Joseph Schon
(chœurs+guitare+claviers)

-Jonathan Leonard "Cain" Friga
(chœurs+claviers)

-Ross Lamont Valory
(chœurs+basse)

-Steven Bruce "Steve" Smith
(batterie)

TRACKLIST

1) Don't Stop Believin'
2) Stone in Love
3) Who's Crying Now
4) Keep On Runnin'
5) Still They Ride
6) Escape
7) Lay It Down
8) Dead or Alive
9) Mother Father
10) Open Arms

DISCOGRAPHIE

Escape (1981)
Frontiers (1983)
Freedom (2022)

Journey - Escape
(1981) - rock hard rock hard FM - Label : Columbia



Une échappée vers le succès. C'est ce à quoi aspirent les membres de Journey, formation mise sur pied dans la première moitié des années soixante-dix, avec notamment d'anciens compagnons de route de Carlos Santana. Après plusieurs changements de personnel – et de style – l'ex-The Golden Gate Rhythm Section est passée en moins d'une décennie de backing band putatif pour artistes de San Francisco à valeur montante de l'arena rock. Le sommet est en vue, quelques marches restent à franchir. Les plus hautes. L'escalier vers le paradis des Californiens s'appelle Escape.

La gloire, Journey n'était pas parti pour y goûter. Contrairement à son voisin Toto qui, ayant sans doute tiré les leçons du grand frère voyageur, a cherché dès le départ à taper les charts, le rassemblement de musiciens de session a débuté dans un relatif anonymat dans lequel le confinait son prog rock teinté de jazz. Pas désagréables, les enregistrements initiaux sonnaient cependant comme des produits de démonstration, bavards et techniques, du genre à filer des boutons à tous les punks en devenir. En plus l'affaire ne rapportait pas bézef. La donne change avec l'arrivée du chanteur Steve Perry sur le quatrième LP, Infinity (1978), illustré par Stanley Mouse, le graphiste psyché des sixties qui a dessiné certaines des fameuses affiches de concert du Grateful Dead. Il se chargera de la pochette futuriste d'Escape. Suite à l'intégration de son nouveau chanteur et d'une réorientation radio friendly radicale, Journey décoche quelques hits, "Wheel in the Sky", "Lovin', Touchin', Squeezin'" - Top 20 aux USA - "Any Way You Want It". Le live Captured paru début 1981 consacre la formule désormais gagnante du quintet. Néanmoins il manque ce petit quelque chose qui fait basculer les grands groupes vers leur destin. Celui-ci sonne à la porte des Nord-Américains sous le pseudonyme de Jonathan Cain. Le claviériste, recommandé par son prédécesseur Gregg Rollie, participe à l'écriture de tous les morceaux d'Escape, y compris ceux où on ne l'entend pas. La donne change à nouveau.
Les pistes d'Escape se divisent en trois catégories : les énervées, les tranquilles et les tubes. Si deux des trois ballades n'appartiennent pas à la dernière nommée, c'est probablement parce que leur potentiel de séduction massive demeure limité. Pour autant, la soyeuse "Still They Ride" et l'emphatique "Mother, Father" sont loin de faire tache. D'abord parce que certains passages ne sont pas vilains du tout – la superbe modulation sur la dernière citée - ensuite parce qu'elles bénéficient d'une production chaleureuse et d'arrangements aux petits oignons qui les font passer sans problème, à condition toutefois d'être client de rengaines enjôleuses et vocalises haut perchées. Steve Perry n'est pas précisément un chanteur à l'économie, et si la puissance qu'il dégage renforce l'impact de la plupart des compositions, certains débordements produisent l'effet inverse, sur "Lay it Down" où il s'époumone comme un furieux. Il avoine également sur le bien nommé "Keep On Runnin'" dont la vigueur n'a rien à envier à celle des gangs heavy metal qui émergent en ce début des eighties. Évidemment, l'effet produit n'est pas le même en raison d'un son affable mais le riff et le solo tendus comme une arbalète sur "Dead or Alive" envoient un cinglant démenti à ceux qui estiment qu'AOR rime avec mollesse. Les fans de Judas Priest trouveront que le rendu sonore manque de lourdeur et de tranchant, et aussi que Perry nasille plus qu'il ne vitrifie, contrairement à leur idole Rob Halford. Certes, mais ils pourront apprécier la dextérité des solos souvent nerveux de Neal Schon, sur le final de "Stone in Love" par exemple, et les variations initiées par ce dernier sur la chanson-titre, seule séquelle audible des débuts proggy de la section de la Côte Ouest.
Les pépites, maintenant. De celles qui font tourner les têtes et frissonner l'épiderme. Le thème délicat d'"Open Arms" permet à Perry de monter graduellement en intensité pour faire monter l'émotion d'une manière imparable – comment ne pas verser une larme ? De larmes il en est aussi question sur "Who's Crying Now" et son refrain qui envahit les synapses dès la première écoute. Particulièrement soigné, celui-ci est valorisé par un jeu de fausses cordes qui en accentuent l'aspect mélodramatique. Et puis ce solo... L' introduction aux claviers ponctués par la basse confortable de Ross Vallory relève du même schéma que celui qui ouvre "Don't Stop Believin'", le tube des tubes. Le motif iconique aux synthés, le crescendo tourbillonnant de la guitare, la mélodie poignante, l'irrésistible montée en puissance et ce refrain à la force décuplée par son placement astucieusement retardé et qui retentit, enfin, sur le dernier tiers, telle une libération. Tous les éléments s'enchaînent avec évidence, il n'y a rien à retrancher ou à ajouter. La chanson parfaite.


Bardé d'idées brillantes et de séquences délectables, Escape est le fruit savoureux d'un collectif arrivé à maturation, privilégiant l'efficacité sans sacrifier la qualité, bien au contraire. Ne cachant pas leurs intentions séductrices, les cinq de la Bay Area se donnent les moyens de leurs ambitions et offrent une réalisation chiadée, à l'intensité rarement démentie et magnifiée par trois gemmes dont un diamant à l'éclat unique. Cette fois-ci, pas de doute : Journey a rendez-vous avec la gloire, la vraie. Elle est méritée.



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