Cher lecteur, nous voici de retour sur Nocte Obducta, et après Irrlicht et Mogontiacum, je me suis attaqué à Totholz. Souviens-toi, je me demandais si ce dernier pouvait être le chaînon manquant entre le beau Mogontiacum et le noir Irrlicht. Ca y est, tu te rappelles ? Et bien je t’apporte la réponse ici même et cette réponse est que je ne sais pas conclure, comme aurait pu l’affirmer Jean-Claude Du(du)sse. Factuellement c’est très difficile de se prononcer, mais intuitivement je dirais plutôt non, car Si Totholz reste beau, il n’est pas plus noir que Mogontiacum auquel il ressemble par sa construction.
Comme
Mogontiacum,
Totholz commence par un instrumental ("Innsmouth Hotel") – moins long mais aussi moins réussi que "Am Ende des Sommers". Il continue avec un excellent titre contenant le mot «
Kinder » : "Die Kirche der wachenden Kinder" ("Glückliche Kinder" sur
Mogontiacum). Troublant. Est-ce une volonté ou une coïncidence ? Je n’ai pas la réponse. Ce «
Kinder »- là est un majestueux black mélodique au tempo lent qui finit en planant. Quelques ajouts de claviers pour arriver à "Trollgott", puis à l’éponyme qui arbore un groove inhabituel, mais plutôt réussi sur les refrains. Pour le moment, hormis une partie de l’instrumental d’ouverture, je passe un fort bon moment. Tout ceci reste néanmoins un ton au-dessous de
Mogontiacum et ne verse jamais dans l’obscur à la
Irrlicht.
Si la trop courte "Ein stählernes Lied" commence à verser vers quelque chose de plus brut, elle n’en reste pas moins ornée de passages au clavier plus doux qui la ramènent vers la lumière à la fin. La lumière, tiens, parlons-en. Elle se prénomme "Liebster" sur cet album, et vient élever le niveau d’ensemble d’un cran, avec noirceur et majesté. Alors qu’on se rapprochait un peu d’
Irrlicht, on repart vers
Mogontiacum par un instrumental final ("Wiedergänger Blues") très ambient jusqu’à sa moitié (un peu ennuyeux sur cette partie d’ailleurs), mais passée cette moitié, le beau black mid-tempo froid revient quelques minutes pour se fondre à nouveau dans la volupté instrumentale planante. Il semblerait donc que
Totholz ne soit pas le chaînon manquant qui a mené vers
Irrlicht. Même le growl est différent.
Vais-je continuer ? L’après Irrlicht m’intéresse absolument, bien sûr, mais il n’est pas encore arrivé. L’avant Mogontiacum me laisse indécis, car je crains que ce dernier ne fût une apogée de ce style-là. Je vais probablement l’écouter, indubitablement même, on n’est jamais à l’abri d’une bonne surprise même si l’expérience de ce voyage dans le temps à rebours aboutit souvent à du moins bien. Umbriel, le titre sonne bien. Je ne te donne pas rendez-vous, cette fois, cher lecteur. Tu le sauras bien assez tôt de toute façon.