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CHRONIQUE PAR ...

115
Djentleman
Cette chronique a été mise en ligne le 28 mai 2023
Sa note : 16/20

LINE UP

-Lukas Magyar
(chant)

-Marc Okubo
(guitare)

-Danny Hauser
(basse)

-Sam Applebaum
(batterie)

TRACKLIST

1) Tokyo Chainsaw
2) Artificial Dose
3) Godhead
4) [re]connect
5) Red Fur
6) Disco Kill Party
7) Mother Pt. 4
8) Synthwave Vegan
9) Lost Creator
10) Death Runner

DISCOGRAPHIE

The Common Man's Collapse (2008)
[id] (2010)
Eclipse (2012)
Matriarch (2015)
False Idol (2017)
[m]other (2023)

Veil Of Maya - [m]other



Septième album de Veil Of Maya. Sixième chronique de la part de Djentleman concernant les Chicagoans. Sachant que le sept représente son chiffre fétiche, et le six lui portant malheur, il se retrouve piégé entre deux eaux. Quelle sera l’issue de ce paradigme ? Suspense.

En vérité, très peu de suspense, puisque vous n’avez certainement pas attendu d’avoir fini cette critique pour regarder la note à votre gauche. Mais avant d’expliquer comment cette note a été atteinte, contextualisons un peu. Veil Of Maya et Djentleman, c’est une histoire d’amour commencée il y a maintenant une quinzaine d’années. C’est un concert vu le 29 mai 2010, jour des dix-huit ans de votre humble chroniqueur. Ce sont des centaines d’heures d’écoutes des trois premiers albums. C’est la plus haute note attribuée (et attribuable) à un album avec The Common’s Man Collapse (record égalé avec le dernier brûlot de Vildhjarta). C’est un des piliers de la scène deathcore progressif avec le triptyque magique Born Of Osiris, After The Burial et Within The Ruins. C’est également une des têtes d’affiche du label Sumerian Records depuis 2008. Bref, c’est une des seules formations pour laquelle Djentleman porte une attention et une affection toute particulière et qui se languit de leur prochaine sortie, avec toujours autant de curiosité, mais aussi de méfiance depuis 2017 et la sortie de leur dernier opus False Idol. Oui, vous avez bien lu. 2017. Les Américains nous avaient habitués à un écart de deux ou trois ans maximum entre chaque LP. Mais ces six dernières années ont été marquées par une légère crise sanitaire qui a contrecarré la machinerie carrée du quatuor. En plus de cela, Marc Okubo, la tête pensante du groupe, a révélé dans une interview qu’il avait décidé d’effacer une énorme partie du travail réalisé pendant la période de « lockdown » afin de recommencer à zéro ou presque. Seuls les titres "Outsider" et "Viscera" survivront à cet autodafé, et sortiront finalement sous forme de singles, respectivement en 2020 et 2021. Néanmoins, voulant prendre soin de son public, Veil Of Maya les gratifiera de quatre nouveaux singles à paraître dans ce [m]other, le 12 mai 2023, en l’occurrence "Synthwave Vegan", en 2022 et "Godhead", "Red Fur" et "Mother, Pt 4" en 2023. Ça y est, nous sommes prêts pour accueillir la totalité des dix titres, répartis en trente-cinq minutes.
Quelle étrange sensation que de croire avoir enclenché Matriarch, à l’écoute des cinq premières secondes de la première piste "Tokyo Chainsaw". Comment ne pas faire le parallèle avec "Leeloo" ? Le sentiment d’être revenu à la maison, en terrain connu s’instaure directement et se veut rassurant au possible. Vous verrez qu’il n’est pas un élément isolé. Mais avant de s’étaler sur cet aspect, faisons un focus sur un élément non-négligeable : le côté pop, qu’avait commencé à intégrer VOM à partir de 2015, qu’il a voulu consolider mais qui l’a indéniablement perdu en 2017. Que cela donne-t-il en 2023 ? Mitigé ? Satisfaisant ? Ou complètement à côté de la plaque ? C’est très difficile à dire, les sentiments seront forcément divers et partagés dans la communauté. Et puis surtout « De gustibus et coloribus, non disputandum ». Mais si Djentleman devait se risquer à donner son avis (c’est ce qu’on lui demande un petit peu à ce qu'il paraît), il vous dirait qu’on s’y habitue. Et surtout que cela ne sort pas de nulle part. Lukas Magyar a clairement apporté son côté pop – évoluant en parallèle dans des formations assez éloignées de la sphère metal – à l’entité qu’il a rejointe en 2015, faisant glisser le monstre, d’un deathcore progressif vers un metalcore progressif. Cinq des dix pistes que vous écouterez comportent en effet de la voix claire, en plus ou moins grande quantité. Si elle peut s’avérer très mielleuse et agaçante, à la limite du surfait par moments, comme l’enchaînement "Red Fur" / "Disco Kill Party", elle peut aussi très bien se fondre et s’incorporer dans le décor, à l’instar d’un "Mikasa", d’un "Aeris" ou d’un "Ellie" époque Matriarch. C’est ce que l’on constate dans des morceaux comme "Artificial Dose" ou "[re]connect". On peut également reprocher aux Américains les transitions souvent trop maladroites ou abruptes entre un passage deathcore et un passage pop ou mainstream ("[re]connect","Mother Pt.4"), incluant parfois des éléments électro. En l’occurrence, ces derniers sont loin d’être une nouveauté. Okubo a d’ailleurs avoué que cette présence électronique plus poussée lui venait d’un concert du groupe australien de musique électronique, Rüfüs Du Sol, auquel il a assisté. Et même si des éléments de ce style sont présents depuis [id] avec des interludes type "Circle" ou "Martyrs", pour ne citer qu’elles, on constate désormais une incorporation radicale dans quasi tous les morceaux de la formation.
Mais, comme dit précédemment, on se sent à nouveau en territoire familier avec [m]other. Le titre d’ouverture rentre immédiatement et sans conteste dans le top dix des meilleures chansons que Veil Of Maya ait pu produire. Un massacre permanent de (seulement) trois minutes et douze secondes, mais quelle jouissance ! Et rebelote pour l’autre tuerie de l’album "Godhead". Absolument tout y passe, que ce soient les structures rythmiques étranges, les breakdowns, les riffs surpuissants et la petite touche technique veilofmayesque, ainsi que l’électro en arrière-plan ET MÊME un passage thall pas piqué des hannetons pour la dernière citée. Les trois dernières pistes de l’album représentent aussi cet heureux retour aux sources. "Lost Creator" possède même des petits relents "Conquer" époque [id]. Enfin, mention spéciale pour "Mother Pt.4" qui a la particularité d’être le titre le plus long du groupe à ce jour, étant seulement la deuxième chanson à dépasser les cinq minutes après "Sever The Voices", il y a dix-sept ans. La boucle est bouclée. Et ce qu’il faut noter avec [m]other, c’est que rien de nouveau ne sort d’un chapeau magique et ne vient tout bouleverser. Tout est juste plus assumé et peut-être plus poussé, quand le précédent opus avec pris une orientation un peu trop brutalement éloignée des racines auxquelles nous avaient exposé VOM, en exploitant un élément de manière radicale (je vous laisse deviner lequel). Ici, tout est mieux proportionné et mis en avant par une qualité de production magistrale qui porte la patte Sumerian, ce dernier n’ayant jamais eu une mauvaise réputation à ce sujet. C’est également le cas du producteur Zach Jones, ayant notamment produit entre autres, des Chelsea Grin, We Came As Romans, Crown The Empire ou Fit For A King récemment. Les plus gros fans du style auront même pu faire un parallèle avec Tomorrow We Die Alive de Born Of Osiris en termes de production. Ces génies avaient dix ans d’avance sur leur temps.


False Idol était clairement une sortie de piste, et Veil Of Maya a réussi à corriger le tir dès l’album suivant. Avant même d'écouter en détail ce [m]other, on pouvait voir qu’un retour en arrière avait été opéré, aussi bien avec la réapparition d'un titre empreint de gynocratie, et une pochette à nouveau dans les tons qu’on leur connaissait. Ce retour aux « sources » est un grand soulagement, et une belle éclaircie pour les fans de la première heure.



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