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CHRONIQUE PAR ...

97
Winter
Cette chronique a été mise en ligne le 26 juillet 2024
Sa note : 17/20

LINE UP

-Theoharis Liratzakis
(chant+guitare)

-Dimitris "Demian" Makrantonakis
(guitare+basse)

-Haris
(claviers)

-Foivos Chatzis
(batterie)

A participé à l'enregistrement :

-Dimitris Dimitrakopoulos
(chant)

TRACKLIST

1) Starfront Promenade
2) The Temple of the Curved Space
3) Curse You, Entropia
4) The Blue Dot
5) The Road to Awe
6) Ludwig in Orbit
7) Fossil Gardens

DISCOGRAPHIE

Pneuma (2012)
Oi Magoi (2014)
Mayhem In Blue (2016)
Eden in Reverse (2020)
Fossil Gardens (2024)

Hail Spirit Noir - Fossil Gardens



Caché sous le carton, je réfléchis, sans arriver à me décider. De temps en temps, quelqu’un soulève la boîte et pousse une exclamation. « Ah, il est triste ! » dans 50% des cas. « Ah, il est joyeux ! » le reste du temps. Et, dans le fond, je crois que les deux opinions sont correctes. L’écoute du dernier Hail Spirit Noir m’a changé, je suis devenu quantique. Après le chat, le chroniqueur de Schrödinger.

C’est paradoxal, n’est-ce pas ? Alors que Fossil Gardens parle de courbures de l’espace-temps et d’entropie, de relativité en somme, je me situe de l’autre côté de la modélisation des phénomènes physiques, immergé dans le monde quantique, heureux d’entendre ce que j’entends, mais aussi terriblement nostalgique. Parce que cette fois, c’est fini. Oh je m’en doutais ! Eden in Reverse avait déjà sonné le glas du vieil Hail Spirit Noir, fait de vieux prog noirci. Mannequins, l’album de synthwave aussi rigolo que dispensable, à moitié composé de remixes, n’était qu’une parenthèse. Tout allait se jouer sur ce sixième album et même si je pressentais le verdict, il est toujours dur de se dire que l’entropie et sa maudite flèche l’ont emporté une fois de plus : pas de retour en arrière. Le Hail Spirit Noir actuel est rentré dans le rang. Quelqu’un écoutant le groupe hellène pour la première fois pensera à Thy Catafalque, à Borknagar, à toutes ces formations développant un black prog tel que les canons modernes le définissent. Alors que faire ? Pleurer toutes les larmes de son corps en bon fan de My Dying Bride ?
J’ai été tenté de m’adonner aux joies du désarroi, mais une chose m’a empêché de suivre ce chemin mortifère : la qualité de l’album. Parce que, oui, Hail Spirit Noir a rejoint la légion des groupes mélangeant sonorités violentes avec claviers élégants et structures un peu alambiquées, mais il l’a rejointe avec panache ! Si les premières secondes de "Starfront Promenade" me font craindre le pire, à savoir un "Crossroads" v2.0 avec le seul chant clair et émollient comme protagoniste, je suis rassuré au bout d’une minute et cinquante-trois secondes, le temps que Theoharis pousse son premier hurlement. Dieu que ses cris m’avaient manqué ! Et comme musicalement, la hargne et la créativité sont là… j’ai dû ranger ma forme de désespoir au placard et célébrer le retour du groupe aux affaires. Porté par le son parfait pour évoquer les mystères spatiaux formulés par Einstein et ses potes, un son froid, propre mais puissant, nos artistes grecs débutent l’opus en fanfare, avec trois titres époustouflants. Dimitris, monsieur clean voice, est présent mais pas trop, et l’équilibre entre classe et noirceur est impeccable.
Épique, "The Temple of the Curved Space" est un titre que seul Hail Spirit Noir pouvait nous offrir, avec ce sens de la mélodie si spécifique hérité de Manos Hatzidakis. Plus posé que les deux pistes initiales, "Curse you, Entropia" commence par des arpèges rappelant "Satan is t…" ouuiillle… excusez-moi ! L’évocation des trois chefs d’œuvres du groupe me fait encore bobo… pardon, où en étais-je? Ah oui ! Après ces trois premiers titres incroyables, Hail Spirit Noir lève un peu le pied avec "The Blue Dot", le moment faible de l’album, mais l’atmosphère étrange créée par la formation perdure et lorsque s’égrènent les premières notes du consistant "The Road to Awe", la magie ne s’est pas dissipée. Morceau le plus long de l’œuvre, ce dernier titre est une prise de risque : le groupe l’a voulu grandiose, épique et saisissant, mais on sent que s’ils forcent un peu trop, notamment côté vocaux clean, il s’agira d’une chanson pompière et prétentieuse. Si les dix minutes souffrent de quelques longueurs, le pari s’avère tout de même réussi, les passages où Dimitris monte en puissance sont remarquables de justesse. Bref, même si le groupe ne révolutionne plus rien, Fossil Gardens s’avère trop brillant pour qu’on puisse sérieusement le bouder.


Huit ans après le superbe Mayhem in Blue, Hail Spirit Noir nous offre à nouveau une œuvre puissante et racée. Plus de trous de ver nous permettant d’aller semer des graines noires dans les années soixante-dix, le groupe hellène s’est désormais ancré dans le présent. Mais avec une telle qualité, il ne nous reste plus qu’à nous incliner bien bas et profiter de l'excellente musique proposée.





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