CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-Sandy
(chant)
-Olivier
(guitare)
-Laurent
(guitare)
-Coco
(claviers)
-Vik
(basse)
-Alexis
(batterie)
TRACKLIST
1)Introspection
2)Mother
3)Somewhere In the Dark Rain
4)Inside
5)Can you?
6)Broken
7)It Says
8)Eclipse
9)To dispel Inner Fears
DISCOGRAPHIE
Depuis le temps que le nouveau line-up du groupe se prépare, il se faisait attendre, cet album. Qu’ils n’aient pas à rougir, l’intégration des nouveaux musiciens comme l’amélioration des anciens est une réussite. Si vous avez suivi les épisodes précédents, nous vous promettions une orientation plus fouillée, plus jazz, plus originale, mais moins gothique. Pour la fouille et l’originalité la mouche a piqué sec ; pour le jazz nous attendrons le futur projet acoustique du groupe ; pour le gothique c’est raté, car ils ont osé poser un morceau avec un titre tel que "Somewhere In The Dark Rain" sur leur album. Quelle honte ! Non mais des fois…
Le principal changement réside dans un concept bête mais non négligeable : au pique-nique d’Inside, tout le monde apporte son panier-repas. Sur le premier EP la chanteuse en faisait des tonnes (de qualité certes, mais des tonnes tout de même), les guitares étaient aussi importantes qu’inutiles en fonction des moments et les claviers… Sur Inside aucun instrument n’est lésé. Le nouveau clavier teinté prog’, n’apparaît que par moments mais magnifie de bravoure les tranches climaxiques de l’album (Inside) ; et les améliorations techniques des anciens membres sont très sensibles – notamment le batteur qui, un peu violent par le passé, est ici en osmose parfaite avec le groupe ("Eclipse") de même que le nain jaune à la lead-guitar qui trouve un ressort supplémentaire ("Can You?").
Toujours avec le même Stephan May à la prod’, reconnaissons le talent exercé par le groupe pour mixer le tout. Si un autre disque d’atmospheric-metal se serait vu affublé d’une production immense avec du gros son larsenant de partout, The Last Embrace a préféré jouer sur une candeur plus nuancée, moins pêchue mais indéniablement plus porteuse, vecteur intelligent sans être tape-à-l’œil de ce que leur musique doit faire passer. Des titres comme "Eclipse", "Broken" ou "To Dispel Inner Fears" laissent entrevoir la nouvelle frange que le groupe aborde. Plus tout à fait dans la vague Anathema mais pas encore dans la ballade détachée. Alors même qu’au contraire, un titre comme "Can You?" est lui tout à fait dans l’Opeth des bas-fonds, conduit pourtant par une voix féminine, et dont les interventions de piano donnent au mélange une saveur particulière et surtout… personnelle.
Si les influences sont encore criantes sur la moitié des pistes, il serait injuste de dire que le groupe plagie ou copie. Pour un premier album (rassemblement des pistes disparates qui, tour de force, collent ensemble), le style abordé laisse entrevoir une fournaise future qui pourrait presque partir dans le n’importe quoi, mais on ne s’en plaindrait pas tellement le genre pratiqué se révèle plat chez bien des groupes de la tranche. Et même si "Somewhere In the Dark Rain" ou "It Says" lassent assez vite, les versions acoustiques prodiguées à leurs concerts étaient d’une qualité rare, entremêlant des appliques barok ’n’ jazz sur une chanteuse qui commence à se construire une interprétation distincte et une personnalité évidente. Bonne nouvelle : toutes ces trouvailles feront bientôt l’objet d’un nouveau tirage, collecteur de versions alternatives désélectrisées. En attendant, vous pouvez aller les voir sur Paris pour pas cher (voire pour rien). Que demande le peuple ?