CHRONIQUE PAR ...
Ptilouis
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15.5/20
LINE UP
-Sandy
(chant)
-Olivier
(guitare)
-Pierre-Henri
(piano + rhodes)
-Anthony
(basse)
-Chris
(batterie)
TRACKLIST
1) Aerial
2) Can You
3) Essentia (inédit)
4) Inside
5) Mother
6) Switch On (inédit)
7) Complete City
8) Impending Dawn
9) Precious Pond
10) Roads (reprise de Portishead)
DISCOGRAPHIE
Et si pour une fois nous ne parlions pas de metal ? Et si pour une fois nous faisions nos chauvins en mettant en avant un groupe français ? Et si pour une fois nous chroniquions un album acoustique reprenant des morceaux de metal atmosphérique à la Gathering ou Anathema ? Et si pour une fois la guitare et le piano avaient cette touche naïve qui rend les albums touchants ? Et si encore une fois les français de The Last Embrace avaient réussis leur pari en livrant un Essentia à la fois beau et fragile ? Et si nous arrêtions de nous poser des questions pour simplement savourer la musique.
Savourer la musique, la laisser envahir notre être, la laisser nous bercer. Tels sont les mots d’ordres du dernier album de The Last Embrace. Essentia est à l'origine d’un constat simple : les morceaux du groupe sont souvent composés à partir d’une guitare acoustique ou d’une mélodie au piano, alors pourquoi ne pas en faire un disque. C’est le résultat que nous avons ici présent avec le réarrangement acoustique de 7 morceaux piqués dans les précédents disques Aerial et Inside, deux nouveautés et une reprise de Portishead. Et le résultat est ravissant. Dès les premières mesures d’ "Aerial" le swing de la guitare et les mélodies au piano nous emportent loin dans un monde aérien et mélancolique. Et tout ceci est beau à en pleurer : que ce soit la voix aérienne de Sandy, la batterie et la basse discrète de Chris et Anthony. Tout est ici combiné pour rendre l’aventure légère et onirique. Un régal que confirment les morceaux "Can You", "Inside" ou "Mother" qui possèdent tous à la fois cet aspect aérien, mais aussi un arrangement subtil grâce à un piano très juste qui rend les mélodies accrocheuses, entêtantes et parfois même dansantes. Une réussite.
Mais The Last Embrace ne se résume pas à ça et d’autres morceaux plus ambiants sont aussi de la partie, particulièrement dans la deuxième moitié du disque. Des titres comme "Complete City", "Impending Dawn" ou la très réussie "Aerial" possèdent cet aspect ambiant voir progressif très agréable à la Marillion. Et ils ne dépareillent pas à côté des interludes "Essentia" à la guitare et "Switch On" plus sombre mélangeant habilement la voix triste et traînante de Sandy aux sons de cloches. D’autres instruments viennent enrichir ces arrangements calmes comme la flûte sur la deuxième partie trop longue d’ "Impending Dawn" alors que la première est une véritable réussite avec son piano envoûtant. Et ce sont seulement ces quelques longueurs de temps à autres que l’on peut reprocher au groupe. Pour le reste rien à dire, même la reprise de Portishead "Roads" s’avère terminer de façon fort juste l’album d’autant qu’elle est précédée par la très calme "Precious Pond" où la fragile voix de Sandy nous transporte aisément. Vraiment, à part un "Switch On" dispensable et un "Impending Dawn" trop long, il est difficile de reprocher quoi que ce soit à cette relecture intimiste et sincère de la carrière du groupe.
Essentia est une réussite reprenant de façon très juste les précédents morceaux des français. Un disque profondément beau et fragile que l’on écoute en regardant défiler le paysage, plongé dans des pensées mélancoliques. The Last Embrace reviendra en 2014 avec un album électrique cette fois et on espère que celui-ci sera aussi beau et sincère que le disque qui s’achève. Bravo et continuez ainsi.