CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
7/20
LINE UP
-Conrad "Cronos" Lant
(chant+basse)
-Mike "Mykus" Hickey
(guitare)
-Antony "Antton" Lant
(batterie)
TRACKLIST
1)Antechrist
2)Burn in Hell
3)House of Pain
4)Death & Dying
5)Rege Satanas
6)Darkest Realm
7)A Good Day to Die
8)Assassin
9)Lucifer Rising
10)Blessed Dead
11)Hours of Darkness
12)Sleep When I'm Dead
13)Maleficarvm
14)Metal Black
DISCOGRAPHIE
Le contenu de ce nouveau Venom, on le voyait venir, gros comme un semi-remorque, avant même d'en avoir entendu la moindre note, tant les signes avant-coureurs laissaient présager une catastrophe à grande échelle. Le retour aux sources - ils ne nous avaient pas déjà fait le coup avec Resurrection, au fait? - selon Venom, c'est très simple: prenez la pochette du premier album, faites-lui subir un petit lifting, prenez le titre du deuxième album et changez l'ordre des mots et surtout - surtout - évitez de réfléchir pendant la composition et l'enregistrement. Chronique d'un échec annoncé.
Le titre "Antichrist" ouvre l'album et donne le ton : l'aspect volontairement minimaliste et bourrin des premiers albums est bien présent, et le groupe ne semble pas disposé à mettre plus de trois riffs par chanson. Il essaye quand même de varier légèrement les tempos et les ambiances, mais peu de compositions réussissent à ne pas faire figure d'auto-parodie foireuse, que ce soit dans la pesanteur lourdingue d'un titre comme "Maleficarum" ou le bourrinage fatigant de "Antichrist" et "Metal Black". On est presque surpris par le riff groovy de "House Of Pain", avant de se rendre compte qu'il s'agit là en fait d'une auto-citation, ledit riff ayant des similitudes plus que troublantes avec le morceau éponyme du précédent album.
Pourtant, Resurrection pouvait donner quelques faibles espoirs comme le riff de "Firelight" ou la mélodie vocale de "Leviathan", et laissait supposer que Venom pouvait faire un disque efficace et intéressant à défaut d'être follement subtil et original. Metal Black balaye tous ces espoirs à grands coups de compos décousues, primaires et complètement dépassées, oscillant entre du mauvais punk ("Rege Satanas") du thrash de bas étage ("Death & Dying") ou du Entombed période Uprising en moins inspiré ("Sleep When I'm Dead"). On est un peu amusé à la première écoute, dépité à la seconde, et à partir de la troisième on se surprend à regarder le numéro de la piste pour voir combien de titres il faudra encore endurer, ce qui en dit long sur l'intérêt et la longévité du disque.
Le groupe essaye de compenser comme il peut en nous ressortant les bons (hum) vieux (ça oui) clichés. Cronos y va de ses beuglements habituels, même si votre fidèle serviteur est déçu par la relative rareté de ses légendaires onomatopées qui auraient pu rendre le disque définitivement risible et donc un peu moins casse-bonbons. On imagine très bien les séances de mixage lors desquelles des répliques du genre «Mais c'est quoi ce son de tapette? Mets-moi plus de basses sur la guitare, c'est comme ça qu'on fait les vrais albums de heavy» devaient être monnaie courante, et comme résultat on se retrouve avec une bonne grosse mélasse peu digeste. Hélas, ces "efforts" sur les sonorités sont tout à fait à l'image du disque, totalement vaines. Ce n'est peut-être pas un hasard si le titre le moins raté du lot se traduit par "un bon jour pour mourir"...