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CHRONIQUE PAR ...

10
Beren
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Joe Duplantier
(chant+guitare)

-Christian Andreu
(guitare)

-Jean-Michel Labadie
(basse)

-Mario Duplantier
(batterie)

TRACKLIST

1)Oroborus
2)Toxic Garbage Island
3)A Sight to Behold
4)Yama's Messengers
5)The Silver Cord
6)All the Tears
7)Adoration for None
8)The Art of Dying
9)Esoteric Surgery
10)Vacuity
11)Wolf Down the Earth
12)The Way of All Flesh

DISCOGRAPHIE


Gojira - The Way Of All Flesh
(2008) - death metal - Label : Listenable Records



De mémoire de chroniqueur, jamais groupe de metal français n’avait autant déchaîné les passions. Si le groupe compte bien autant d’admirateurs plus ou moins éclairés, tous se rejoignent au moins sur un point: les Landais jouissent d’une bien jolie réputation, qui, en plus de récolter le respect de leurs pairs, leur a permis de s’exporter à l’étranger au prix de tournées marathon et d’une exposition auprès des plus grands. Gojira ne doit donc rien au hasard si sa réussite d’aujourd’hui est aussi importante.

Et cette réussite passe désormais par la qualité d’un nouvel album attendu comme le loup blanc. En effet, depuis quelques mois, The Way Of All Flesh attire tous les regards de la profession. Pourtant, comme on a pu le lire ici et là, les frères Duplantier n’ont pas ressenti une seule once de pression. Et il y avait pourtant matière : deux premiers albums à l’aura impressionnante, le cap du troisième album franchi avec brio (From Mars To Sirius, éclatant) et des prestations scéniques qui forcent l’admiration. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Gojira reprend les choses là où elles s’étaient arrêtées avec From Mars To Sirius.

Dès les premières notes de "Oroborus", l’auditeur se retrouve en terrain connu : riffs déstructurés, batterie monstrueuse, le sentiment de se faire écraser par un éléphant en pleine course est toujours aussi présent. Gojira s’est crée un son très particulier, unique, reconnaissable entre mille – même si d’aucuns avanceront les évidentes similitudes avec Morbid Angel – qui évolue peu à peu vers un death pesant et assez atmosphérique. En effet, là où les choses changent, c’est sur l’aspect mélodique de la musique des Français. The Way Of All Flesh, à l’image de sa thématique existentielle, prend le temps de réfléchir, de respirer. From Mars To Sirius était un bloc compact et écrasant; ce nouvel album oppose des sonorités nouvelles, plus aériennes, à la lourdeur insistante du propos, à l’instar de son thème central, la mort, assez éloigné des préoccupations écolo habituelles.

"A Sight to Behold" débute sur d’étranges volutes électroniques et la voix vocodée de Joe Duplantier avant de retomber dans un maëlstrom de blasts et de guitares affolantes : un morceau surprenant et en même temps fascinant, tout comme les neuf minutes de "The Art of Dying", probablement le morceau le plus réussi de l’album, excellent récapitulatif des forces du quatuor. Mantra tibétain en entrée, rythmique hypnotisante, couplets-rouleau compresseur – Mario Duplantier s’affirme de plus en plus comme un des batteurs les plus doués de sa génération – et un final enlevé, très atmosphérique au programme. Un morceau géant, qui va faire des malheurs en live s’il est joué aux dépends des morceaux plus taillés pour la scène de l’album ("Yama’s Messengers", dont le couple blasts/riffs hachés provoque le headbanging de rigueur ; "Vacuity" et sa deuxième partie magnifique ; "Esoteric Surgery" et "Toxic Garbage Island", aux riffs absolument parfaits).

En fait, Gojira paraît avoir atteint ce fameux point de plénitude sur The Way Of All Flesh, un point à partir duquel la musique des Landais ne devrait pas forcément proposer quelque chose de véritablement nouveau. Les quatre musiciens accordent leurs violons d’une telle manière sur cet album – le sentiment d’unité est assez impressionnant, tant chacun est parfaitement à sa place et joue une partition exemplaire de tout reproche – qu’il me paraît difficile d’aller beaucoup plus loin encore, à moins d'opter pour un changement radical de style. Le groupe, en quatre albums, a tellement affiné son propos qu’il semble aujourd’hui assez logique de dire que The Way Of All Flesh représente la quintessence de leur musique.

C’est pour cela que ce nouvel opus, tout aussi réussi qu’il est – il ne faut pas se mentir : objectivement, ce disque est une grosse tuerie comme il en sort peu par an – n’évite pas les écueils de la redite. Aussi bien dans la présence de certains riffs ("Adoration For None", bon morceau où Randy Blythe de Lamb Of God vient poser son timbre rauque et gras) que dans la répétition de certains schémas ("Wolf Down the Earth", étrangement similaire à "From the Sky" sur From Mars To Sirius), Gojira commence, très discrètement, à ressasser les mêmes goûts et les mêmes couleurs. Mais c'est tellement bien fait que l'on peut encore passer outre, pour le moment.


Si cela n’est pas vraiment un défaut sur The Way Of All Flesh – les compositions du groupe, suffisamment travaillées pour ne pas se révéler entièrement aux premières écoutes, remportent à la fois la palme de la variété et du style – il pourrait venir ternir un tableau pour l’instant proprement hallucinant: quatre albums, pas encore de baisse de régime. Gojira n’a pas adouci son propos, demeure brut de décoffrage (même si la production est hallucinante), mais imprègne son œuvre d’une saveur suffisamment mélodique pour emporter une nouvelle fois l’adhésion. Et ce ne sont pas les ventes du disque, très bonnes, qui viendront contredire ce constat. Chapeau bas.


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