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CHRONIQUE PAR ...

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Cedric
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Joe Duplantier
(chant+guitare)

-Christian Andreu
(guitare)

-Jean-Michel Labadie
(basse)

-Mario Duplantier
(batterie)

TRACKLIST

1)Clone
2)Lizard Skin
3)Satan Is A Lawyer
4)04
5)Blow Me Away You (Niverse)
6)5988 Trillions De Tonnes
7)Deliverance
8)Space Time
9)On The B.O.T.A.
10)Rise
11)Fire Is Everything
12)Love
13)1990 Quatrillions De Tonnes
14)In The Forest

DISCOGRAPHIE


Gojira - Terra Incognita
(2001) - death metal - Label : Mon Slip



On parle beaucoup de Gojira depuis quelques années. Ca vient de plusieurs trucs : c’est un groupe provincial, c’est un des seuls groupes français à s’être fait connaître en dehors de l’hexagone, c’est le groupe qui a tourné avec Metallica, qui a eu Randy Blythe (Lamb Of God) sur son dernier album, c’est le groupe dont le chanteur-guitariste a officié à la quatre cordes sur le premier Cavalera Conspiracy, c’est le groupe qui s’est retrouvé a défendre les couleurs de Sea Shepherd Conservation Society, une ONG à la GreenPeace, et tout et tout et tout.…

Aujourd’hui je voudrais vous présenter le premier album de ce groupe de Landais, Terra Incognita, et essayer de voir avec vous le pourquoi du comment. Allez-y, chopez le boitier, matez la pochette loin des clichesques Obituary et autres Cannibal Corpse, je vous laisse quelques secondes pour mettre le CD en place et vous préparer à une baffe incroyable d’ici peu. Parce que vous allez voir que du son comme ça, c’est pas tous les jours qu’on en a dans les oreilles. Allez, ça démarre, faites pas trop de bruit avec les popcorns. Le premier morceau c’est "Clone", on dirait une photocopieuse au début non ? Ah oui, photocopie, clone, toussa. Marteau-piqueur en position on. Qu’est-ce que c’est que ce riff en tapping ? Oh la belle voix thrash / death ?! Oh la double, oh les roulements, oh la basse rondouillarde, oh le riff groovy qui suit ?! Du break, du riffing ultra rapide, du blast, du chant et des accords clairs, une ambiance lourde pour une explosion à tout péter. Pour autant, il est assez difficile de cerner le genre, vous savez, l’étiquette pour ranger le CD dans l’étagère. On a beaucoup parlé de l’influence de Morbid Angel sur le son Gojira, il est intéressant de constater que ça n’est pas si pertinent que ça.

Bah oui. S’il y a bien la lourdeur de certains passages, qui ne sont pas propres qu’au death floridien, ou l’utilisation de la ride lors des passages à la double, gimmick ultra utilisé par Pete Sandoval, il est difficile de mettre à jour les artistes qui ont façonné ce Terra Incognita. Le groupe possède déjà une identité très forte. D’ailleurs un morceau comme "Lizard Skin" peut faire froncer les sourcils tant il évolue à la marge du genre. Mais quand débarque le presque Watcha-Veliki-Circus-"Satan Is A Lawyer", on se perd un peu. Et tout l’album est du même tonneau : un coup en terrain connu ("Blow Me Away", massive, rampante, mid tempo entrainante et hypnotisante, "Deliverance", fondamentalement brutale et bien pensée, avec sa cassure d’ambiance en plein milieu), un coup complètement déboussolé par ces interludes planantes ("On The B.O.T.A.", court morceau schizophrène, "1990 Quadrillions De Tonnes", instrumentale de quatre minutes meublée d’hurlements de dingues (des potes et potesses du groupe enregistrés pour l’occasion, qui y mettent du cœur d’ailleurs) ou encore ce "04", message laissé sur un répondeur accompagné d’une série d’accords cristallins)…

…Y a de quoi y perdre notre gascon. Pour autant, la donne, même brouillée par ces passages originaux, reste la suivante : ça blast, ça cogne, ça fait sauter comme rarement. C’est parfois très brutal mais toujours sombre, à l’image de la pochette d’ailleurs. Maintenant, on ne peut pas parler de ce Terra Incognita sans s’étendre un poil sur le père Mario, dix-neuf ans au ùoment de l’enregistrement. Ce mec possède un niveau de jeu assez hallucinant, de technique mais surtout de feeling, avec un gros jeu sur les cymbales, des claquages de toms discrets mais toujours bien placés et une régularité digne des plus grandes pointures du genre. La prestation de son frangin Joe est également magistrale. Son chant n’est absolument pas fatiguant bien qu’hurlé, il articule, son anglais est pour le moins parfait et son registre thrash / death est très bien complété par un chant clair, un peu pauvre il faut l’avouer, utilisé avec parcimonie. Ajoutez à ça un bassiste qu’on imagine courbé sur le manche qui double les parties de grattes pourtant rapides et précises comme il jouerait "Smoke On The Water" et un deuxième six-cordistes carré comme tout et vous obtenez un groupe dément.

Je terminerai par ça. Maintenant que vous avez fait un premier tour de chauffe, j’aimerais qu’on revienne sur les tueries absolues de l’album, et il n’y en a pas que deux. On a cité "Clone" qui bon, voilà, déboite vraiment. "Space Time" est impressionnante de groove, supportée par une ligne de basse chaleureuse comme tout, et des parties rythmiques bluffantes. L’ambiance est sombre, presque mystique et si le chant clair est parfois très limite, le morceau reste d’une grande efficacité. Il y a ensuite "Love" qui attaque d’une manière à la fois angoissante, obscure, saccadée et tout en tension. Et quand ça pète, c’est un déferlement de violence bien sentie mais qui ne se limite pas à ça. La structure du morceau nous amène sur du break et du contre break jusqu’au tremblement final. A noter qu’il existe un clip de ce morceau, réalisé par Alain Duplantier (le tonton je crois), qu’il est beau, bien fait, noir et épileptique. Et puis bon, "In The Forest". Comment dire. D’un point de vue régularité, de mémoire de moi-même, j’ai rarement entendu un truc aussi « whouahou ». C’est beau parfois, brutal aussi, carré, lancinant et le final est dans l’urgence, un truc à défoncer un bœuf, en fade out jusqu’à ces petits accords en clair...

Yummy quoi. Je m’emballe et y a de quoi. Et je n’ai pas parlé de tout, forcément parce que 1) si je suis trop trop long, je vais me faire engueuler 2) parfois les mots ne suffisent pas. Donc gros gros coup de cœur pour ce premier album à la fois original et cohérent. La cerise sur le canard reste les prestations live de certains de ces morceaux qui déboitent par bien des aspects les originaux. Mais commencez à vous faire la main là-dessus, c’est de la bonne came. De la très bonne même.


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