276

CHRONIQUE PAR ...

2
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 14/20

LINE UP

-Luciano Lorrusso George
(chant)

-Davide Tiso
(guitare)

-Fabio Fecchio
(basse)

TRACKLIST

1) New Disorder
2) Vector, Third Movement
3) Pleonasm
4) Few Stars, No Refrain And A Cigarette
5) Crystalline Whirl
6) I Killed Rebecca
7) Vector
8) Vector, Second Movement
9) Imploding

DISCOGRAPHIE


Ephel Duath - Pain Necessary To Know
(2005) - hardcore barré Metal extrême - jazz - hardcore - Label : Earache Records



C'est une donnée établie aujourd'hui: Earache, ex-label spécialisé dans l'extrême, a décidé de varier son catalogue et a pour ce faire créé des sous-labels dédiés a des genres précis. Le sous-label Elitist était spécialisé dans la musique d'avant-garde: c'est ainsi qu'on y trouvait Frantic Bleep, Carnival In Coal, Biomechanical ou encore Wolverine. Aujourd'hui Elitist n'est plus, et la dernière sortie (semble-t-il) du label sera donc cet album d'Ephel Duath qui ne trahira certes pas l'héritage et l'idéologie qui l'animait. En effet, Pain Necessary To Know est un disque incroyablement cérébral, affranchi de toute forme de conformisme et tout entier dirigé vers la recherche formelle et l'exploration sonore.

Dans la série « les aventures du chroniqueur », cet album a fait très fort. La première écoute que j'en ai fait m'a proprement dégoûté! J'ai subi en souffrant ces presque quarante minutes d'expérimentations qui m'ont semblé alors totalement vaines et dénuées d'intérêt. J'avais l'impression d'être face à une bande d'accros à la masturbation intellectuelle et musicale, des avant-gardistes à deux francs dont les seules occupations étaient de faire la démonstration de leurs capacités techniques et de composer le truc le plus tortueux et amusical possible (qui a parlé du RIO?). Et à la deuxième écoute je suis resté proprement scotché, bluffé, cloué à mon siège face à la même musique que j'avais trouvé insupportable au départ! Expérience édifiante s'il en est, et unique en son genre dans ma courte carrière de chroniqueur. Depuis j'ai réécouté plusieurs fois ce Pain Necessary To Know complètement tordu, et si les contraintes temporelles –l'album est déjà dans les bacs au moment où j'écris- m'obligent à publier cette chronique aujourd'hui, je suis loin d'avoir fini de faire le tour de cet album et donc d'avoir pu me faire une opinion tranchée. Mais essayons toujours.
Vous l'aurez compris, cet album ne ressemble à pas grand-chose de formaté et d'habituel. Pain Necessary To Know fait l'effet d'une immense improvisation de musiciens sous acides. L'élément dominant est le jazz, tant au niveau des sonorités que des plans, mais un jazz à des années-lumières de Louis Armstrong ou Miles Davies. On est dans le free, une musique sans thème distinguable, sans rythmique constante, sans repère d'aucune forme. Ephel Duath pense sa musique comme un break permanent, les plans les plus dissonants arrivant et repartant sans prévenir, pour ensuite laisser la place à d'autres plus calmes mais tout aussi éphémères. C'est l'équivalent musical de l'art « moderne », celui que tant de personnes ne consièrent pas comme de l'art du tout. Et il est évident que moult auditeurs auront à l'égard de ce CD une opinion très tranchée tant l'impression de n'importe quoi nous guette à chaque recoin. « C'est du bruit », « c'est du bordel » ou « c'est de la branlette » (surtout) seront des commentaires vraisemblablement récurrents…
En effet, Ephel Duath, qui pratiquait auparavant une musique bien plus accessible, a pris un très gros risque en proposant un album à ce point cérébral! Le prog est enfoncé niveau hermétisme, on est vraiment plus du côté du Rock In Opposition. Les plans jazzy atonaux succèdent au passages doux voire atmosphériques ou électro, et pour couronner le tout le chant, quand il survient (c'est-à-dire rarement) est un growl limite black très haineux. On fait mieux pour appâter le chaland! De plus, la division de l'album en chansons semble être un pur prétexte: on s'envoie ça d'un bloc ou pas du tout, et aucun repère ou thème ne vient justifier les séparations entre les titres. Et pourtant, Ephel Duath fait bien de la musique, et pas uniquement du bruit ou de l'expérimentation stérile.
Au fil des écoutes, on se surprend à trouver des points communs entre les différents moments de l'album et une identité musicale finit par se dégager doucement mais sûrement. La présence improbable de moments entraînants nous plonge encore plus dans la confusion mais les enchaînements atonaux –on ne peut pas parler de "mélodie" au sens habituel du terme- finissent par faire sens, et une patte indéniable ressort de tout ça. Certains passages sont d'une beauté stupéfiante, et les délires dissonants eux-mêmes finissent par devenir familiers voire agréables. La fin de "Vector" présente une constance dans le plan principal groovy et violent qui surprend: ça durerait presque une minute dis donc! Constamment ballotté, agressé, déstabilisé, on finit par y trouver un plaisir presque masochiste et pour peu qu'on soit dans le bon état d'esprit on pourra passer en mode contemplatif et se repaître de ce qui n'avait à première vue ni queue ni tête mais qui au final dénote d'un sens musical assez impressionnant. Ou alors pas du tout, et avoir envie de jeter le cd par la fenêtre…


Conclusion: cet album n'est pas pour tout le monde. La note n'a que peu de sens ici, elle n'est qu'un compromis un peu honteux entre les deux tendances contradictoires qui m'habitent encore alors que j'écoute Pain Necessary To Know en tapant sur mon clavier: c'est à la fois amusical et limpide, bruitiste et cohérent, déstabilisant et enjôleur. Les amateurs de musique affreusement cérébrale et de groovejazzcorepsychélique et assimilés trouveront là un joyau, les simples citoyens à qui il faut un riff ou une ligne de chant pour faire de la musique fuiront cet album comme la peste. Entre les deux il y a votre serviteur, un chroniqueur qui ne sait toujours pas s'il doit crier à l'imposture ou au génie. Je me contenterai donc d'arrêter là, et de vous laisser décider par vous-même. Bon courage…


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Latex Dresses for Prom,Latex catsuits in the goth subculture latex clothes The potential dangers of overheating and dehydration while wearing latex catsuits,The ethics of wearing and producing latex clothing sexy latex clothing
Trefoil polaroid droit 4 polaroid milieu 4 polaroid gauche 4