CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Timo Kotipelto
(chant)
-Timo Tolkki
(guitare)
-Jari Kainulainen
(basse)
-Anti Ikonen
(claviers)
-Tuomo Lassila
(batterie)
TRACKLIST
1)Against the Wind
2)Distant Skies
3)Galaxies
4)Winter
5)Stratovarius
6)Lord of the Wasteland
7)030366
8)Nightfall
9)We Hold the Key
10)Twilight Symphony
11)Call of the Wilderness
DISCOGRAPHIE
Stratovarius est une formation au parcours assez atypique. Malgré une première période passée dans l'ombre, les changements de line-up judicieux et la lente prise de position de Timo Tolkki (guitariste et anciennement chanteur) en tant que maître à bord ont fait que la qualité des efforts du groupe allait croissante. Ce Fourth Dimension délimite donc un côté de la frontière qui séparera les deux époques du groupe et le bond qualitatif qui en résultera, même si on pouvait déjà entrevoir les prémisses de ce qui allait devenir par la suite un grand du heavy speed mélodique, genre que les Finlandais n'ont néanmoins pas toujours représenté.
L'album s'ouvre tout de même sur une chanson de speed tout ce qu'il y a de plus banal, même si cela paraît sans doute plus désuet aujourd'hui qu'à l'époque. Mais la première chose qui frappera le connaisseur est la disparition de la voix approximative de Tolkki au profit d'un petit nouveau, inconnu au bataillon jusqu'alors, répondant au doux nom de Timo Kotipelto. Et la surprise est plutôt bonne, puisque malgré quelques approximations de jeunesse, l'homme s'en tire plus qu'honorablement en proposant un style de timbre et de mélodies vocales que l'on a déjà entendu chez un certain... Michael Kiske (et que l'on réentendra maintes et maintes fois par la suite), sans pour autant en atteindre la qualité, même s'il s'en faut de peu. Du coup, le sieur Tolkki peut se concentrer sur son jeu de guitare, fortement influencé par Malmsteen au niveau des soli pour le côté néo-classique et emprunt d'une certaine froideur mélancolique au niveau des compositions.
Il suffit d'ailleurs pour s'en convaincre d'écouter le titre "Winter", survolé par un Kotipelto qui prend tour à tour une voix d'enfant sur des arpèges évoquant des étendues glaciaires infinies qui font que la chanson porte si bien son titre, puis un timbre plus mélodieux, à la limite du plaintif, pour accompagner un rythme lourd et menacant. Et c'est beau. Malheureusement, tout l'album n'est pas de cet acabit et les morceaux superbes succèdent aux titres plus anecdotiques ("030366", aussi étrange que son nom). L'inspiration vient parfois d'Europe, d'Helloween, de Malmsteen, ce qui donne un album au final assez etrange, à la croisée de plusieurs genres sans pour autant réussir à les unir. Heureusement, quelques exceptions viennent confirmer la règle : la superbe "Twilight Symphony", reprise encore aujourd'hui en live, et un "We Hold The Key" majestueux.
Ce qui frappe à l'écoute de cet effort des Finlandais, c'est la pluralité qui le caractérise. Les compositions décollent, puis retombent, nous emmènent quelque part, puis ailleurs, nous font voyager, puis nous laissent retomber dans l'ennui. On sent que le groupe est à la croisée de plusieurs chemins, mais qu'il faudra n'en prendre qu'un seul pour trouver le salut. Et le pas sera franchi dès l'album suivant. Reste un album intéressant à bien des égards, dernier témoin d'un passé révolu dans lequel on se replongera avec plaisir.