CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
17/20
LINE UP
- Doedsjarl Hoest
(chant+guitare)
- Lava
(basse+chant+guitare)
- C. Corax
(guitare)
- Mord
(batterie)
TRACKLIST
1)Part I
2)Part II
3)Part III
4)Part IV
5)Part V
6)Part VI
7)Part VII
DISCOGRAPHIE
Taake… Un nom qui ne doit pas beaucoup résonner dans beaucoup de têtes car peu connu. Pourtant, il s’agit d’un fidèle pilier de la scène true black et surtout un de ses membres les plus original et inspiré. Car avec les précédents Nattestid… et … Bjoergvin… le groupe réalise un début de trilogie remarquable (Taake a décidé de faire une trilogie, les points de suspension des titres des albums en étant la preuve). Trilogie qui sera d’ailleurs, et si rien ne change, la seule œuvre que sortira jamais le groupe. En somme, ces Norvégiens sont des bons gars qui ont tout compris au black.
Ont-ils encore une fois tout compris? Un début de réponse réside toujours dans la production de l’album. Très crue, voire crade, elle correspond aux standards du true black. Nous voilà rassurés. Les guitares sont fantastiques de froideur, la batterie, sans déverser dans la casserole primaire, est bien nature et le chant se fait écorché vif de haut niveau grâce à un timbre particulièrement agressif et désespéré ainsi que quelques variations qui prouvent que le chanteur maîtrise son art (sans compter tous les invités de marque). Cette première étape franchie, nous voilà en confiance, nous pouvons passer à la suite en déversant les critiques sur les chansons. Critiques positives ou négatives? Les premières écoutes vous encourageront sûrement à penser que cet album ne vaut pas la peine. Difficile à suivre, pas tellement black dans l’esprit finalement et peu intéressant seront les premières pensées qui vous traverseront. Vous vous direz aussi que le niveau technique de l’ensemble est impressionnant pour du black. Mais bon, ce n’est pas vraiment sur ça que se juge un bon album du genre.
Toutefois, comme vous aimez bien Taake, vous êtes indulgents et enchaînez les écoutes. Celles-ci se révèleront clairement bénéfiques à l’album. Car ce qui paraît rébarbatif et inintéressant au début dévoile ses subtilités et ses richesses au fur et à mesure des écoutes. Ce dernier album (malheureusement) des Norvégiens est clairement leur travail le moins accessible. Résultat d’une longue période de composition à n’en pas douter, les chansons d’une, s’étalent en longueur (sept-huit minutes en moyenne), de deux, accumulent les riffs et les rythmes. Ces deux points expliquent la difficulté d’approche de l’album. Ils expliquent aussi pourquoi cet album mérite les éloges et se distingue très nettement de tout ce qui se fait dans le black. Tout en gardant un esprit très roots (voire même accentué au fil des albums), Taake lui greffe une complexité et une modernité réjouissantes dans les riffs et mélodies. Si bien qu’on se retrouve face à des riffs assez géniaux, des mini soli itou, quelques arpèges bien à leur place et même un passage dans le viking metal sur "V" (le groupe ne nomme toujours pas ses chansons).
Le groupe n’a donc pas du tout cédé à la facilité et au contraire s’est efforcé de continuer dans le chemin qu’il s’était déjà tracé auparavant, c’est-à-dire un black racé, rapide, pur et toujours plus complexe. Cette tendance qui était présente sur … Bjoergvin … s’accentue ici et surtout, est mieux maîtrisée. Car autant … Bjoergvin … pouvait paraître un peu « trop » sur certains aspects, autant l’équilibre est retrouvé sur cette galette. Pas trop de mélodies « soupeureuses » (grosse exagération), pas trop de claviers. Et ce qu’il faut en riffs bien blacks, froids et majestueux, vicieux et mortuaires. Bien sûr, tout n’est pas parfait. Le plus gros reproche que l’on pourra faire à cet album est son trop grand « optimisme » par moments. En effet, c’est difficile à expliquer, mais des riffs paraissent trop joyeux, comme sur "IV". Un peu gênant pour un groupe de true black. Il faudra voir si vous pouvez faire fi de ceci. Mais il est compréhensible que cela puisse en rebuter certains car c’est assez incongru. De plus, cette fameuse complexité pourra sembler gratuite à certains. Il faut voir votre degré de tolérance face à cela. Cependant, écoutez un peu cette fin d’album dantesque, franchement un parfait adieu à Taake. Quel riff aux sept-huitième minutes de "VII"! Terriblement black par sa noirceur, sa froideur et sa répétitivité et poignant. Juste beau.
Pour ma part, j’adhère à quasiment tout sur cet album même si j’ai mis le temps à l’apprécier à sa juste valeur. A l’heure actuelle, mon préféré de la trilogie. Et ce n’est pas peu dire. 2005 est donc une sacrée année pour le black « complexe » avec ce … Doedskvad et le Kenôsé de Deathspell Omega.