Aaaah ! The Offspring sont de retour en cette année de grâce 1997. Un petit changement de label, après avoir désormais assuré leur célébrité presque planétaire avec leur opus précédent, ils n'ont de toute façon absolument plus rien à prouver après avoir sorti trois albums absolument énormes, dans un style qu'on appelle le punk-rock, même si cette galette est encore moins comparable au punk british des 70's que ces prédécesseurs. Alors, ont-ils continué sur leur lancée, des morceaux courts, efficaces, simples, et produits bien salement ou ont-ils évolué ?
Le verdict ne se fait pas attendre. Dès les premières minutes de la galette, l'auditeur comprend que nos Californiens ont encore accentué leur côté humoristique, peut-être pour mieux se moquer des détracteurs de leurs précédents albums et des diverses entités ayant critiqué leurs textes. L'intro ("Disclaimer") est des plus fêtardes et introduit l'album dans une ambiance de joyeux lurons. Le début du premier vrai morceau, "The Meaning of Life", confirme ceci. On commence par une succession d'accords de puissance bien produits et bien propres, mais toujours aussi efficaces. Cet album marque donc bel et bien une cassure dans la discographie du groupe, plus nette encore que celle qui séparait Ignition de Smash. Mais ce n'est pas au détriment de la qualité. C'est différent, mais toujours aussi excellent. Il ne reste comme morceaux qui foncent que "The Meaning of Life", "Leave it Behind", et "All I Want", qui sont très bons, mais ce ne sont pas les seuls...
Ce sont donc des morceaux un tantinet plus longs qui peuplent Ixnay on the Hombre, qui semblent un peu plus travaillés. Citons par exemple l'excellent "Gone Away", qui est bien plus lent que le commun des mortels des morceaux du groupe, mais qui n'est pourtant vraiment pas mauvais. Ceci-dit, les fans de la première heure étaient en droit de s'attendre à des morceaux fins et concis. Heureusement, bien qu'il y ait eu ces changements dans la manière de faire de la bande à Dexter, la musique ne s'étale pas trop et on se retrouve avec un total de 14 pistes sur une durée de 43 minutes. Il y a plus de variations entre les différents passages, et c'est vraiment bien fichu. C'est bien ficelé. Rien n'est à jeter, et on se régale du début à la fin, si toutefois on ne s'attend pas à un album méga-sérieux. En effet, en plus de l'intro, il y a un petit délire à la "Tea for Two" appelé "Intermission", sans oublier le morceau "Don't Pick it Up", qui est finalement plus rigolo que bon.
Il est à préciser que l'influence latino-américaine est omniprésente sur cette galette, ce qui fait tout son charme et son piment. C'est un album tout à fait ensoleillé, à écouter à l'ombre d'un arbre sur une chaise longue. Dans tous les cas, The Offspring évolue désormais clairement vers le style qui fera leur gloire mondiale, et même s'ils seront très critiqués à ce sujet, Ixnay on the Hombre regorge de petites perles, et pas toujours les plus connues. Citons quelques petits bijoux, comme (encore une fois) "The Meaning of Life", avec ses power chords, sa batterie galopante et sa ligne de voix géniale, "Me & My Old Lady", chanson sur laquelle Dexter est au plus haut de sa performance vocale, "Leave it Behind", un des meilleurs morceaux du groupe, "Change the World", reprenant le thème de "Genocide" de l'album précédent (rappelant lui-même un certain "Malibu Beach Nightmare"...), etc etc. Vous l'aurez compris, ce disque ne contient que des pistes plus que correctes, se succédant correctement, et dégageant ainsi une atmosphère des plus plaisantes.
Un des albums phares du groupe. Très critiqué pour sa propreté, le groupe n'hésite pas à changer de style pour nous proposer du nouveau. De toute façon, on ne peut pas plaire à tout le monde, mais c'est un album dont les morceaux forment un tout, et qui dégage une ambiance. Il est vrai qu'on ne ressent plus ce côté old school des premiers albums, mais comment reprocher à un groupe de ne plus vouloir tourner en rond ? Un excellent album, peut-être le meilleur du groupe.