CHRONIQUE PAR ...
Dexxie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Dexter Holland
(chant+guitare)
-Noodles
(guitare+chœurs)
-Greg K.
(basse+chœurs)
-Josh Freese
(batterie)
TRACKLIST
1)Neocon
2)The Noose
3)Long Way Home
4)Hit That
5)Race Against Myself
6)(Can't Get My) Head Around You
7)The Worst Hangover Ever
8)Never Gonna Find Me
9)Lightning Rod
10)Spare Me the Details
11)Da Hui
12)When You're in Prison
DISCOGRAPHIE
En 2000, les "Offs" confirment avec leur 6è album studio Conspiracy Of One qu'il n'ont pas tout perdu de leur savoir-faire. Mais même la deuxième génération de fans, suivant le groupe depuis Ixnay On The Hombre ou même (souvent) depuis Americana, commence en cette année 2003 à prendre sérieusement de la ride, et donc souvent à se désintéresser au moins partiellement de la musique du groupe. Leur fanbase reste bien sûr conséquente, mais rares sont les amateurs de l'époque Smash qui suivent encore le groupe de près. C'est en tout cas ce qu'on leur souhaite.
On commence par une intro sympathique, bien qu'elle ne vaille pas grand chose comparée à celle des albums Smash ou Ixnay. Surtout lorsque l'on prend en considération les enchaînements qui suivirent. On se souvient tous (surtout ceux d'entre nous qui se réveillaient avec) du roulement de batterie qui introduit "Nitro" ou des power chords tout à fait mythiques du début de "The Meaning of Life". Et bien, c'est fini, ça. Bien que l'intro de Splinter "Neocon" ait son charme, l'enchaînement sur le premier morceau "The Noose" est inexistant, on commence sur une mélodie de guitare saturée qui n'a rien à faire là, on à l'impression d'écouter un album en mp3 avec titres classés selon tout ce que vous voulez mais sûrement pas en fonction de leurs atomes crochus. La mélodie en question pourrait pourtant bien valoir quelque chose dans un autre contexte, et ce morceau "The Noose" est d'ailleurs ceci-dit sûrement un des points forts de ce disque. Mieux, c'est bien, mais bien, ce serait encore mieux.
Parmis les piliers du disque, notons aussi l'accoustique "Spare Me the Details", qui semble offrir à l'auditeur quelque chose de relativement inédit, issu directement de l'évolution morale des personnages, nous amenant à un autre reproche que certains seront en droit de faire aux Offspring : le recyclage voire le réchauffage. Ce n'est pas parce que les enchaînements palm-mutés puis saturés de "Staring at the Sun" en faisaient un morceau valant le détour et s'intégrant bien à l'album qui le contenait, que la chanson "Head Around You" puisse valoir quoi que ce soit, dans un contexte qui n'est plus le même, en réemployant de manière apparemment complètement artificielle des procédés à des titres qui ont connu leur succès. Même remarque pour "The Worst Hangover Ever" qui ne vaut absolument rien, surtout lorsque l'on le place dans l'ombre d'un "Why Don't You Get a Job ?", devenu absolument mythique. Les procédés sont là, mais les mélodies sont moins bonnes, et surtout, il manque autre chose, que des mots auront du mal à désigner. Disons, du charme.
Précisons aussi qu'il y a sur Splinter des choses très kitsch : en plus des chœurs Offspringiens qui sont cette fois-ci horriblement mal employés, on a droit à un "Hit That" qui fera le bonheur des accrocs à la vodka-ice, et à des mélodies vraiment pas à leur place dans "Long Way Home", bien que ce dernier titre possède une introduction à la guitare qui sonne pas mal du tout. Vous l'aurez d'ailleurs sans doute compris rien qu'en lisant l'introduction, ce n'est définitivement pas une coïncidence si la fanbase d'Offspring semble connaître une perpétuelle « évolution ». Les Californiens semblent en effet bien lui rendre la pareille en faisant évoluer leur musique vers un style de composition plat, pop, formaté, et vide de riffs et mélodies sympathiques. Mention spéciale quand même pour le titre final, "When You're in Prison", très old school, qui ne manquera pas de rappeler à certains le vieux blues ou la vieille variété. Ça compense un peu le cruel manque d'intro fantaisiste.
Pouvait-on s'attendre à ce que la recette qui avait semblé marcher en 2000 fonctionne une nouvelle fois ? Alors que les détracteurs d'Ixnay On The Hombre trouvaient à l'album un son trop propre et pas assez punk, la galette apporta tout de même un sacré souffle nouveau à la formation américaine, le tout de manière vraiment pêchue. Et le quatuor confirma sa capacité d'évolution en 1998 avec Americana, qui trouva lui aussi son lot de critiques tout en contenant quelques perles (aaah, mais où sont les "Kids Aren't Alright" ?), et assurant sans nul doute aux membres du groupe de nourrir plusieurs générations de leurs descendants. Mais à force de tourner en rond, le rejeton californien semble bien s'être blessé avec son propre caillou.