Samael revient après Ceremony Of Opposites et présente dans Rebellion un peu de tout, pas franchement nouveau certes, mais c’est toujours bien accueilli quand il s’agit de Samael, parce que quelque soit la reprise, la nouvelle version d’un de ses propre titre, il n’y a généralement rien à redire. Un nouveau titre Metal: Rebellion, un nouveau titre d’ambiance et de programmation tout nouveau pour Samael, deux nouvelles versions, de "After The Sepulture" présent sur l’album Blood Ritual et "Into The Pentagram" originalement sur Worship Him, une reprise de Alice Cooper "I love the Dead" et enfin un titre caché dont on reparlera. Rien de bien nouveau ? Pas sûr, parce qu’en fait Samael s’essaie sur cette galette aux sonorités plus electro qu’on lui connaît aujourd’hui et qui fait partie intégrante de sa personnalité.
Rebellion sent bon le style Samael, avec ces riffs impeccables, écrasants, un clavier très bien intégré, une voix grave et imposante, et puis surtout une touche particulière de révolte, de noirceur qui inspire le respect. Cette composition ne s’éloigne pas vraiment du style Samael de Ceremony of Opposite, avec un refrain puissant. Ce qu’il y a de plus intéressant et jouissif, c’est aussi les reprises de leur meilleurs titres des deux premier albums. After The Sepulture possède un son plus mûr, plus chaud, avec une basse très présente et un bon travail sur les voix. La présence du son met à jour de manière plus évidente le charisme du groupe. Cela se note dès l’introduction, épurée, sans guitare, avec un jeu de basse/batterie des plus efficace.
C’est peut-être un peu dommage, mais la nouvelle version de Into The Pentagram, quoi que mieux produite et plus profonde, a perdu un peu de son coté « underground » qui lui allait si bien, dès le début on ne retrouve plus cette longue souffrance, ce jeu entre la guitare lancinante et voix de Vorphalack. Je ne connais malheureusement pas l’originale de "I love The Dead", mais le moins que l’on puisse dire, c’est que Samael arrive à faire vivre cette chanson du début à la fin, avec ce refrain incroyable, qui répété un bon nombre de fois prend de plus en plus d’ampleur. C’est vraiment très réussi et j’ai peur d’entendre de ce fait l’originale, avec tout le respect que je dois à Alice Cooper, et d’être un peu déçu après avoir entendu ce titre portant la griffe de Samael.
Oui, donc ne partez pas, parce que Samael intègre pour la première fois dans ses albums des titres entièrement d’ambiance sombre, rythmiques et particulièrement envoûtants. "Static Journey" offre six minutes dans une atmosphère étrange, mais bien empreinte de toute la qualité de composition et de toute l’identité de ce groupe. On retrouve tout cela dans le titre caché à la fin de l’album après plusieurs secondes de questionnement métaphysique sur ce silence remplissant le début de la piste, avant de tomber sur une merveille. Honte aux impatients ! Ce titre nous emmène dans un monde onirique, construit d’un riff aux sonorités troublées, d’une batterie légère tout cela pour… attendre encore quelques minutes et retourner plus bas que terre avec encore un titre caché, plus étrange, ambiance BO de Predator ou Vorph s’essaie aux voix de toutes sortes. Un mélange de rythmiques entraînantes presque tribales et d’une ambiance incroyablement sombre.
Sereinement, Samael s’est ouvert une nouvelle porte avec ce Rebellion, vers une richesse musicale toujours plus impressionnante.