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CHRONIQUE PAR ...

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Blackmore
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17.5/20

LINE UP

-Mariusz Duda
(chant+basse)

-Piotr Grudzinski
(guitare)

-Michal Lapaj
(claviers)

-Piotr Kozieradzki
(batterie)

TRACKLIST

1)Hyperactive
2)Driven to Destruction
3)Egoist Hedonist
4)Left Out
5)Hybrid Times

DISCOGRAPHIE


Riverside - Anno Domini High Definition
(2009) - metal prog - Label : Inside Out Music



Il faut bien se rendre à l’évidence, le marché du metal progressif est désormais sclérosé. On ne compte plus les formations qui ont oublié en chemin qu’un bon album prog n’était pas qu’une simple succession de plans instrumentaux improbables. Même les ténors du genre ont tendance à s’essouffler (quid du prochain Dream Theater ?). C’est en partant de ce triste constat que l’auditeur proggeux, désormais aussi aigri qu’un troupeau de gamers trentenaires, insère le dernier Riverside dans son lecteur numérique favori.

Ce qu’il ne sait pas encore à ce moment-là, c’est qu’il va prendre cher ! Car nos amis polonais ont décidé de frapper très très fort avec ce nouvel album ! Libéré de leur «Reality Dream Trilogy» et de son ambiance parfois lénifiante, le groupe se lâche et sort l’artillerie lourde. Si le premier contact avec ADHD est d’un calme olympien avec la superbe introduction au piano d’"Hyperactive", l’arrivée soudaine de guitares saturées et tranchantes va botter le cul des plus sceptiques ! Riverside n’a en effet jamais sonné aussi heavy et cela n’est pas étranger à une nouvelle production bien pêchue qui rend enfin justice à cette composante du groupe. En marge de ce durcissement musical, on trouve un autre aspect qui vient rompre avec les habitudes du groupe : les parties instrumentales. Elles sont en effet bien plus nombreuses, groovy et rock’n prog que par le passé, à tel point que le chant de Mariusz Duda passe un peu au second plan. Une aubaine pour ceux qui n’apprécieraient pas son timbre particulier.

Si l’instrumentation se fait plus présente, elle est aussi sublimée, ADHD alignant les parties de bravoure avec aisance et surtout avec inspiration ! Et cela fait un bien fou, car chaque titre de ce nouvel opus bénéficie d’un soin tout particulier dans l’élaboration des parties les plus intéressantes possibles en évitant de sombrer dans la redondance et la citation facile. Le groupe se permet même quelques expérimentations tout à fait réjouissantes comme la présence de cuivres et un final à la harpe très « induktien » sur "Egoist Hedonist" ou les nombreuses touches électro dans "Left Out" ou "Hybrid Times". Notons que ce dernier titre est simplement le meilleur morceau écrit par le groupe à ce jour. 11 min de pur bonheur où s’enchaînent sans temps mort les breaks les plus kiffants entendus depuis belle lurette dans le genre. On y trouve même un simili blast beat (ou plutôt « jeu rapide » pour ne pas choquer le fan de black metal)sur la fin. Rien que ça.

On pourrait achever la chronique en s’extasiant devant des musiciens qui font preuve ici d’un réel talent technique et mélodique avec un bassiste royal et toolien en diable, un gratteux qui fait mouche à chaque solo, un claviériste aux multiples facettes et un batteur subtil. Mais ce serait passer à côté du dernier point majeur : la cohérence. Le groupe a vraisemblablement passé du temps à peaufiner son disque dans les moindres détails afin de rendre l’écoute la plus fluide et efficace possible en élaguant toute partie inutile. Le résultat est probant car ADHD ne contient pour ainsi dire aucun temps mort et ses 44 min passent à la vitesse d’un Sonic sous ecstasy, et tout cela sans faire de concession sur la richesse et la complexité musicale. Évidemment, il ne faut pas s’attendre pour autant à un album révolutionnaire ni à un brûlot ultra violent ou l’on écraserait des poussins sur scène en guise d’offrande. Riverside n’a pas changé du tout au tout et l’on retrouve certaines parties atmosphériques ou planantes comme en témoigne l’excellent titre "Left Out" qui rassurera quelque peu les anciens fans.


Riverside surprend donc son petit monde avec Anno Domini High Definition et prouve que l’on peut encore, en 2009, sortir un album de metal prog passionnant et passionné. Le genre d’album qu’on s’écoute en boucle sans se lasser une seconde avec un plaisir sans cesse renouvelé. Il y a de grandes chances pour que ce nouvel opus décroche le titre de meilleur album de l’année dans son genre, voire de devenir un classique régulièrement cité dans les discussions mondaines autour d’une tasse de thé. En attendant, les amateurs sont cordialement invités à se procurer le disque de toute urgence.


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