CHRONIQUE PAR ...
Arroway's
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Allen B. Konstanz
(chant+batterie+claviers)
-Ulf Theodor Schwadorf
(guitare+basse+claviers)
TRACKLIST
1)A Curse of the Grandest Kind
2)Descend into Maelstrom
3)I Dined With the Swans
4)A Romance With the Grave
5)The Outsider
6)Mother Nothingness (The Triumph of Ubbo Sathla)
7)The Foul Within
8)He Who Paints the Black of Night
DISCOGRAPHIE
Et nous voilà remontés sur le pont avec les Allemands de The Vision Bleak. Toujours aussi dramatiques, Schwadorf et Konstanz mettent une nouvelle fois le cap vers des contrées brumeuses, énigmatiques et surnaturelles. D'ailleurs c'est un peu comme s'ils n'en avaient jamais dévié. Réflexion faite, The Vision Bleak a toujours navigué dans les mêmes eaux horrifiques. Et s'il a su éviter depuis toutes ces années de se faire embrocher trop brutalement par les écueils de la stagnation musicale, plus le temps passe et moins la coque du navire résiste.
Set Sail To Mystery revisite pour ce qui semble être la n-ième fois les thèmes à la Edgar Allan Poe et Lovecraft chers à nos musiciens de métal grandiloquent. L'univers lourd et théâtral peuplé de mystères et de créatures fantastiques, à la source de l'inspiration de The Vision Bleak anime ici encore en effet la dynamique de ce nouvel album. Le constat en ce qui concerne la musique est le même: à cela près qu'on osait espérer à ce sujet un minimum de renouvellement dans les compositions. L'auditeur ne sera pas dépaysé, c'est le moins que l'on puisse dire tant Set Sail To Mystery investit dans les bonnes recettes du groupe en leur donnant simplement un développement supplémentaire. A ce titre, des morceaux comme "Descend into Maelstrom" ou "A Romance With the Grave" sont des classiques de la maison: on y retrouve ces riffs chevauchant à vive allure, ces grondements de voix caverneux, ces nappes grandiloquentes de claviers et de cuivres ponctuées de sons de cloches magistraux. Tout est lourd, massif, rempli de basses à ras bord pour écraser au possible l'auditeur sous le poids du monumental. Et peut-être encore provoquer un peu d'effroi ou de suspense fantastique.
Difficile pourtant d'y croire encore tant l'impression de déjà entendu se fait persistante. Des morceaux comme "A Romance With the Grave" ou "The Outsider" restent certes d'une qualité certaine mais impossible dans le contexte de leur concéder plus qu'une gentille attention. Car rien ne vient bousculer l'auditeur, rien ne vient pour l'enthousiasmer et même les mélodies restent dans le domaine du connu. Pourtant le mid-tempo "Mother Nothingness (The Triumph of Ubbo Sathla)" aurait pu changer la donne avec une atmosphère proprement massive et tellurique avec un chant poussé dans un occultisme plus extrême. De même que la base musicale plus aérée de "The Foul Within" qui abandonne sur les couplets ses habituels rouleaux compresseurs pour un jeu plus fin et plus coloré, avec un contraste d'autant plus remarqué que les refrains réaffirment quant à eux les grands principes du métal plus lourd que de nature. Et à peine The Vision Bleak a-t-il esquissé ces quelques modulations que voici le morceau final qui renoue avec les vieilles habitudes – on y trouvera peu d'intérêt.
Toujours bien fait et bien produit, The Vision Bleak délivre avec Set Sail To Mystery un opus sans surprise et peine manifestement à renouveler ses thèmes musicaux. Cédant parfois à la tentation de la surenchère de puissance et de basses, cet album un peu trop lisse et convenu pour le groupe ne déçoit non pas par un défaut de qualité mais par, tout simplement, un manque d'originalité.