CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
11/20
LINE UP
-Benny Hilleke
(chant)
-Tobias Buck
(guitare)
-Stefan Keller
(guitare)
-Benjamin Donath
(basse)
-Sebastian Heldt
(batterie)
TRACKLIST
1)The World Devourers Broken Spine
2)Anthem Of Despair
3)Walls Instead Of Bridges
4)Where Submission Reigns
5)From Grief...
6)...To Oblivion
7)Hibernating Reason
8)Definition Of Love
9)Save The Drowning Child
10)Beyond The Gates
11)No Coming Home
12)The Last Silence
DISCOGRAPHIE
Neaera -
The Rising Tide Of Oblivion
The Rising Tide Of Oblivion est une confirmation supplémentaire (comme s'il en fallait une!) du fait que le metalcore est un style qui a sacrément le vent en poupe ces derniers temps, et que du coup cette étiquette est accolée à presque tout disque qui pourrait s'en rapprocher plus ou moins. Les Allemands de Neaera font partie de ceux qui s'éloignent le plus des canons du genre, avec une musique qui ne déborde pas forcément d'originalité mais qui ne donne pas non plus dans la copie carbone éhontée et racoleuse.
En fait, l'un des seuls éléments qui mériterait vraiment l'appellation "hardcore" dans la musique de Neaera, c'est le vocal hurlé de Benny Hilleke, écorché au possible, à la limite du forcing. Cependant il demeure presque toujours bien maîtrisé, souffrant par la même occasion d'une certaine monotonie dans son interprétation, mais l'accompagnement instrumental lui donne une toute autre saveur, comparable à la sensation procurée par nos hurleurs préférés (ou détestés, c'est selon) venus de scandinavie. Car ce qu'il faut savoir, c'est que même si l'on a foutu Neaera dans le même panier que Lamb Of God ou Chimaira (du moins en théorie), c'est plus à des figures de proue du black/death mélodique suédois qu'il faudra se référer lors de l'inévitable recherche des influences.
Riffs monocordes en tremolo, guitares lead mélodiques au phrasé parfois haché mais toujours accrocheur, batterie ne lésinant pas sur la double grosse caisse, les roulements de toms et parfois de blasts (Broken Spine, Where Submission Reigns, Save Drowning Child), et on n'est plus très loin d'un Dark Tranquillity ou d'un In Flames des débuts. Hilleke sort parfois de son carcan de hurleur pour s'essayer brièvement dans d'autres registres, comme le vocal guttural propre au death où il est moyennement convaincant mais convenable (par exemple sur Anthem of Despair ou No Coming Home) ou alors pour quelques passages mélodiques nettement moins efficaces, pour ne pas dire ratés (The World Devourers, Definition Of Love). Le reste du groupe essaye aussi de varier un peu les plaisirs avec notamment deux instrumentaux acoustiques pas vraiment indispensables mais plutôt bien fichus et permettant à l'auditeur de souffler un peu (From The Grief…, The Last Silence). Quelques petits passages syncopés influencés par le hardcore (Hibernating Reasons) ou des riffs à la limite des avalanches brutal death (Beyond The Gates) viennent aussi rompre le schéma un peu trop répétitif de l'album sans pour autant vraiment faire mouche.
Car The Rising Tide Of Oblivion est principalement bâti autour de morceaux rapides et mélodiques, exécutés par des musiciens maîtrisant bien leurs instruments et soutenus par une production de très bonne qualité. Cependant, même si Neaera gère cet aspect d'un manière très honorable, le groupe ne peut prétendre à un véritable génie permettant de faire de l'accroche neurones à toute épreuve. Il en résulte un disque assez spécial, agréable à la première écoute mais ne parvenant pas à conquérir totalement. Au cours des écoutes qui suivent, les mélodies arrivent peu à peu à se faire une place dans un coin du cerveau, vous incitant à vous repasser la galette une nouvelle fois. Et au final, une fois ces morceaux assimilés et digérés, le disque reste toujours plaisant, mais le manque de diversité dans les structures et la faible originalité des riffs peuvent finir par lasser…
… Surtout quand on se replonge dans la discographie des grands maîtres scandinaves du mélodique agressif, Neaera ne souffre quand même pas la comparaison. En somme un disque qui reprend des ingrédients bien connus mais légèrement liftés par un son plus actuel, un bon point de départ pour cette formation d'outre-rhin qui devra toutefois apporter un peu plus de pêche et de personnalité à ses compositions pour pouvoir vraiment jouer dans la cour des grands.