CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Henri Sattler
(chant+guitare)
-Danny Tunker
(guitare)
-Henk "Henke" Zinger
(basse)
-Michiel "Mike" van der Plicht
(batterie)
TRACKLIST
1)The Declaration of War
2)Storm of Steel
3)Fire Storm
4)The Killing Is Faceless
5)Under the Sign of the Iron Cross
6)Chaos Reigns at Dawn
7)Through Byzantine Hemispheres
8)The Red Baron
9)On Fields of Death & Desolation
DISCOGRAPHIE
Décidément, la guerre n’en finit pas d’être une source d’inspiration pour les death-metalleux de tous poils. Après Hail Of Bullet qui nous a offert un On Divine Winds fort réussi il y a peu, c’est au tour de God Dethroned de donner un successeur à son précédent opus, le correct Passiondale sorti il n’y a pas plus tard qu’un an. Toujours sur sa lancée thématique de la première guerre mondiale, God Dethroned – dont le nom va commencer à ne plus cadrer avec l’approche conceptuelle du groupe – refait tonner les canons sur neuf salves bien énervées.
Globalement, la recette n’a pas bougé. La seule chose ayant véritablement changé depuis un an, c’est le line-up – et encore, il ne s’agit que d’un changement secondaire de plus, le groupe étant ancré autour de l’indéboulonnable Henri Sattler qui continue de mener son petit panzer contre vents, marées et obus 35 mm ennemis. Petite introduction d’une minute pour la forme, et paf ! "Storm Of Steel" vous saute agressivement à la gorge, rappelant aux personne ayant la mémoire courte, que God Dethroned, c’est du death métal traditionnel, pour ne pas dire « à la papa ». La production, si elle respire la puissance propre aux années 2000, possède ce petit côté old-school avec guitares vrombissantes, batterie sèche et tout l’attirail réglementaire. Pour autant, la violence affichée et revendiquée du combo sonne presque un peu vaine sur les premiers titres, tout en blast et en rapidité. Heureusement, "The Killing Is Faceless" revient exhiber son riff musclé et sa plus grande variété de tempo, pour le plus grand plaisir de la nuque de l’auditeur.
C’est un peu le souci d’Under The Sign Of The Iron Cross : l’album possède de très bons titres et d’autres bien moins enthousiasmants. C’est, on l’a vu, le cas des deux openers, violents, rapides et agressifs mais loin d’être passionnants. Alors que la suite réserve le très bon "Through Byzantine Hemispheres", le redoutable "Red Baron" et son refrain simple mais emblématique d’une efficacité et d’une énergie qui font mouches, mais surtout le titre éponyme, et son approche très Bolt Thrower, à savoir l’aspect char d’assaut pas bien véloce mais inarrêtable (ceci dit, Sattler aurait pu nous épargner le passage voix claire, aussi mauvais que celui sur Passiondale…). C’est lourd, mélodique mais brutal, et c’est comme ça que le death métal donne les résultats les meilleurs. La recette est appliquée consciencieusement, mais avec cette pincée de génie (même si le mot est certes un peu fort) faisant office d’ingrédient secret qui fait toute la différence. L’album s’achève sur l’imposant "On Fields of Death & Desolation", titre qui s’ouvre et se ferme de façon mélodique, avec entre les deux une garniture plus traditionnelle et pas folichonne. Dommage, l’intention était bonne.
Trop inégal. Under The Sign Of The Iron Cross n’a pas la consistance de Passiondale, bien qu’il lui ressemble fortement si on se contente d’en énumérer les caractéristiques. De la part d’un groupe aussi expérimenté que God Dethroned, cet album est une semi-déception : difficile de le condamner, mais difficile également de s’extasier devant. À écouter, à apprécier, et puis à oublier.