CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Henri “T.S.K.” Sattler (chant+guitare)
-Isaac Delahaye
(guitare)
-Henk “Henke” Zinger
(basse)
-Ariën Van Weesenbeek
(batterie)
TRACKLIST
1)Nihilism
2)Arch Enemy Spain
3)Sigma Enigma
4)The Lair of the White Worm
5)Rusty Nails
6)Loyal to the Crown of God Dethroned
7)Last Zip of Spit
8)The Grey Race
9)Salt in Your Wounds
DISCOGRAPHIE
God Dethroned est donc un groupe assez vieux, dont le précédent album Into The Lungs Of Hell avait pas mal plu. "Donc", car j'ai appris ceci en lisant la bio du groupe, car moi, God Dethroned, je ne connaissais pas du tout. Mais bon, il n'est jamais trop tard pour découvrir un groupe, et il faut dire que ce dernier album, sans rien révolutionner, est bien sympatoche. Du métal extrême bien très exécuté et efficace, qui se permet même d'être varié par moments. Début du décorticage…
Le niveau des musiciens s'impose tout de suite, ainsi que la grosseur du son. Malgré le goût prononcé de certains groupes de true black style Daaaaark Throooooone (comme dirait Decline) pour un son de chiottes où la guitare fait proutch et la batterie coin coin, ça fait toujours plaisir d'entendre du black-metal bénéficiant d'un son comme ça: clair ET violent, permettant à l'auditeur d'écouter ce que chaque instrument joue même pendant les blasts-beats tout en se prenant la baffe que tout disque d'extrême est censé lui balancer dans la tronche. Rendez-vous compte, on comprend même ce que le hurleur dit!! Du bonheur. Au niveau des grattes ça assure surtout en rythmique, et de belle manière. Les riffs ultra-speed typiquement black sont enrichis par un batteur adepte du "tout dans les pieds" qui suit tout ça sans problème. Il est vraiment très très rapide, ses roulements sont impeccables et le seul reproche à lui adresser est que je ne le trouve pas très créatif. Mais il abat tout au long de l'album un boulot phénoménal. La basse fait quand à elle son minimum syndical de basse de black, mais au moins on l'entend (avec une hi-fi potable).
J'ai parlé de black jusqu'ici, mais il faut dire, à leur crédit, que God Dethroned multiplie pas mal les approches du métal extrême sur ce CD. Par exemple ça part souvent dans le heavy, avec de nombreuses harmonies de guitare en twin lead, et des soli honnêtes. Le deuxième titre a un côté Cradle perceptible, l'aspect symphonique en moins (pas de claviers du tout). Le chanteur beugle tout du long, et il est efficace bien que linéaire. Sur les passages violents c'est nickel, par contre sur les assez bizarre "Sigma Enigma" qui sonne par moments vraiment comme du Moonspell sur les albums où Fernando Ribeiro hurle.
Malgré le fait que le groupe assure vraiment ses transitions d'une approche à l'autre, le problème affleure: déja deux passages qui rappellent clairement d'autres groupes! Aïe… Mais bon, un autre commentaire qui ne se dément pas est qu'ils assurent vraiment dans la violence, comment dire, violente. Le title-track "The Lair Of The White Worm" est une tuerie, ça blaste vraiment fort sauf quand ça reste violent tout en étant lourd, avec des breaks heavy et thrash-hardcore bien jouissifs. Même commentaire pour "Last Zip Of Spit", qui à mon avis est le genre de titre qui peut mettre un pit à genoux.
Donc en gros, à part un ratage, "Rusty Nails", qui tire parfois vers la power-ballade chiante et qui illustre parfaitement le décalage entre le chant et certains passages mélodiques, et bien c'est pas mal. L'album oscille entre le vraiment bon et le très efficace quoique peu inspiré. Dans cette dernière veine on peut citer l'ultra-boeuf "Loyal To The Crown Of God Dethroned" (ce titre…) qui de toute façon est destiné à être un hit en live. Bref, tout ça fait un ensemble plus qu'acceptable. Il y a toujours un risque lié à la louable tendance actuelle de mélanger les styles, tendance qui fait qu'il devient de plus en plus dur de parler de "death", de "black", etc. et que seul le qualificatif d'"extrême" devient approprié pour un nombre croissant de groupes. Les chansons et les albums deviennent de plus en plus variés, mais le danger de créer une impression de "collage" est d'autant plus grand.
L'exercice est périlleux mine de rien, et God Dethroned a réussi à inclure dans sa galette de bons moments de métal, même si par moments on les sent moins inspirés (ou trop "inspirés", justement). Encouragements!