4425

CHRONIQUE PAR ...

16
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 12.5/20

LINE UP

-Tom Angelripper
(basse+chant)

-Bernemann
(guitare)

-Bobby Schottkowski
(batterie)

TRACKLIST

1) In War and Pieces
2) Hellfire
3) Through Toxic Veins
4) Nothing Counts More Than Blood
5) Storm Raging Up
6) Feigned Death Throes
7) Soul Contraband
8) God Bless You
9) The Art of Killing Poetry
10) Knarrenheinz
11) Styptic Parasite

DISCOGRAPHIE


Sodom - In War And Pieces
(2010) - thrash metal - Label : SPV



Sodom a toujours eu la réputation d'être un grand partisan de l'immobilisme en matière musicale. C'est d'ailleurs une bénédiction pour tous les chroniqueurs du Net, qui peuvent s'avancer et rédiger 80% de leur chronique avant même de jeter une oreille sur l'album. Après, il n'y a plus qu'à illustrer leur propos et caser deux / trois exemples une fois celui-ci reçu. Non, franchement, c'est très pratique… sauf quand Angelripper et sa bande décident d'apporter quelques menus changements à leur tambouille.

Certes, In War And Pieces n'est pas l'album de prog' symphonique que mon ex-collègue Alexis KV imaginait dans sa chronique de l'album éponyme sorti en 2006, mais il faut vraiment ne l'avoir que seulement survolé pour affirmer qu'il s'agit encore de la même rengaine. Pour ce nouvel album, Sodom s'est acoquiné avec une star des manettes, Waldemar Sorychta. À la clé, une production à la fois puissante et très limpide, à des kilomètres de l'agressivité bordélique qui se dégageait du travail de Harris Johns ou Andy Brings sur l'éponyme. Sur ce point, nul doute que les puristes n'ont pas fini de se déchirer, mais il faut reconnaître que le résultat colle parfaitement à une musique beaucoup moins virulente que par le passé. Pour retrouver un album de Sodom aussi posé, il faut sans doute remonter 20 ans en arrière avec la sortie du controversé Better Off Dead en 1990, qui n'avait pas franchement fait l'unanimité après l'ouragan Agent Orange. Les lecteurs assidus de Rock Hard se souviennent probablement de cette mythique interview pour la promo du précédent album : à l'époque, le groupe s'était offert une bonne prise de gueule lorsque Bernemann et Bobby Schottkowski apprirent en direct que le label avait retenu "Buried in a Justice Ground", soit le titre le plus soft, pour les samplers de magazines, Angelripper ayant visiblement « omis » de leur transmettre l'information… Visiblement, les temps ont changé et les deux compères ne semblent désormais plus s'offusquer de voir l'album commencer par un titre plutôt pépère.

Passée une intro aux sonorités acoustiques proche de celle du précédent album, "In War and Pieces" s'appuie sur un gros riff mid tempo que n'aurait pas renié Disturbed (!), et sur lequel le la voix déchirée d'Angelripper fait merveille, notamment sur le refrain. Pas très coup de poing comme entrée en matière, mais cela reste un bon opener qui squatte la mémoire pour un bon bout de temps. Pour le reste, difficile de savoir quelle est la véritable influence du producteur, notamment sur les compositions, mais on imagine que Sorychta a dû encourager Bernemann à se lâcher sur le plan mélodique. En effet, en près de 15 ans de présence dans le groupe, celui-ci n'avait jamais été aussi loin dans ce domaine. Bien souvent, cela ne se traduit que par intermittence : ici une intro (celle de "Through Toxic Veins" rappelant "Welcome Home" de Metallica, celle de "God Bless You" se rapprochant de "In My Darkest Hour" de Megadeth), là un court passage dans le break ("Storm Raging Up", "Feigned Death Throes" ou "The Art of Killing Poetry"). Parfois, cela nous donne un morceau complet : en alternant riff heavy musclé et mélodies évidentes, "God Bless You" se place dans la lignée des derniers Kreator (on pense très fort à "Violent Revolution" ou "Voices of the Dead" dans l'esprit). L'album se referme sur un titre encore plus soft, "Styptic Parasite", un morceau heavy très léger (désolé pour l'oxymore) à la Megadeth, dans la veine de "Angry Again" ou "Trust". Attendez, je vérifie… ah ben  non, c'est pourtant bien écrit Sodom sur la pochette !

Bien évidemment, je grossis un peu le trait : Sodom envoie la purée sur une grosse partie de l'album, mais de manière beaucoup moins frontale que d'habitude. On ne compte que deux titres qui bourrinent du début à la fin. Tout d'abord, "Hellfire", un morceau au feeling très slayerien. Un morceau pas trop mal… si l'on s'en tient à l'échelle World Painted Blood ; car objectivement, il n'y a quand même rien de très imaginatif sur ce titre très générique. Idem pour "Knarrenheinz", morceau-hommage à la mascotte du groupe, qui n'est autre que son frère jumeau chanté en allemand, avec exactement le même refrain ; vous me direz, il n'y a pas 36 000 façons de beugler un mot de 3 syllabes… Finalement, Sodom a sans doute eu raison de privilégier l'autre formule qu'il maîtrise sur le bout des doigts, à savoir un cocktail de heavy up tempo très puissant et d'accélérations 100 % thrash d'une efficacité ravageuse. Cela nous donne des choses très probantes ("Through Toxic Veins", "Storm Raging Up" ou "Feigned Death Throes" et son break à la Pantera), d'autres un peu moins ("Nothing Counts More Than Blood" ou "The Art of Killing Poetry"). En fait, tout l'album, ses atouts comme ses limites, est résumé dans "Soul Contraband". Ce titre heavy doté d'un riff carrément mastoc est une tentative à peine cachée de refaire le coup de "The Saw Is the Law". D'ailleurs on y croit, jusqu'à ce qu'on arrive au refrain un peu bâclé. Et voilà comment on se retrouve avec un titre bien alors qu'il aurait pu être énorme.


Une production en béton armé, des individualités au top avec un Bernemann on fire, un Bobby Schottkowski  puissant et moins linéaire qu'à l'accoutumée sans oublier un Angelripper toujours au top malgré ses presque 50 piges : tout était réuni pour un grand album, ne manquait plus que les compositions. Malheureusement, celles-ci ne sont pas tout à fait à la hauteur : rien de mauvais, mais rien de vraiment marquant non plus, alors que même des albums comme Code Red ou M-16 comptaient leur lot de boucheries. In War And Pieces est un album très correct mais sans grand éclat, ce qui constitue forcément une petite déception 4 ans après un album éponyme magistral.


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Latex Dresses for Prom,Latex catsuits in the goth subculture latex clothes The potential dangers of overheating and dehydration while wearing latex catsuits,The ethics of wearing and producing latex clothing sexy latex clothing
Trefoil polaroid droit 4 polaroid milieu 4 polaroid gauche 4