CHRONIQUE PAR ...
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
9/20
LINE UP
-Erik Rundqvist
(chant+basse)
-Urban Gustafsson
(guitare)
-Peter Östlund
(guitare)
-Tobias Gustafsson
(batterie)
TRACKLIST
1)Regorge in the Morgue
2)Bloodstained
3)They Will Burn
4)The Dead Awaken
5)Hate in a Time of War
6)Torturous Ingenious
7)Forever Damned
8)Shrouded in Darkness
9)Combat Psychosis
10)Requiem for the Fallen
DISCOGRAPHIE
Ah, les vieux. Une chose est sûre, on peut compter sur eux pour répéter ad nauseam les mêmes choses, les mêmes anecdotes, les mêmes récits… il vient forcément un moment où, même avec la meilleure volonté du monde et une patience en airain, le vieux en question finit par perdre ses auditeurs qui l’écoutent distraitement en soupirant et en espérant que ça ne soit pas trop long. Parce que bon, entendre pour la douzième fois comment papy a rencontrer mamie en 1957, ou comment papy Albert a rossé ce fichu facteur qui tournait autour de sa Lucette en 1962…
Bon, ben Vomitory, c’est un peu la même chose. Même s’ils font partie de ceux qui, dans la maison de retraite des death metalleux de la première heure, sont encore en activité, il devient de plus en plus difficile de leur prêter une attention sincère. Huitième album, et plus de vingt années de service pour le groupe suédois créé en 1989 par Urban Gustafsson, Opus Mortis VIII, donc, nous offre les trente-six minutes classiques de death metal lui aussi classique, bien évidemment à la sauce old-school, et dans lequel flottent les inévitables caractéristiques grumeleuses de la chose : des riffs simplistes, un batteur qui en fout partout (mais pas trop), un chant écorché et une production tout en vrombissement et en agression. Alternant avec un certain bon sens mid-tempo et double pédale (voire un peu de blast), Vomitory remplit parfaitement tant son office que les orifices auditifs de son auditeur.
Quant à parler de se réjouir, il y a un vaste pas – qui ne sera pas franchi. On a beau chercher, écouter, creuser, tenter de se dire que whoa, ces mecs ont été des précurseurs du death metal, et se féliciter de leur durée de vie, ça n’est pas assez pour être enthousiaste à l’écoute de ces dix titres. Malgré quelques mélodies qui marchent ("Requiem for the Fallen", "They Will Burn"), de bons passage bien lourds rappelant Bolt Thrower ("The Dead Awaken", "Shrouded in Darkness") et quelques riffs bien sentis ("Torturous Ingenious" et "Bloodstained" pour leur côté Slayeresque), le bilan est maigre. Le reste du temps, l’ennui et l’indifférence se disputent l’attention de l’auditeur quand ils n’agissent pas de concert pour le faire changer d’album. Le cahier des charges de base est rempli : agressif, bien produit et bien mené, Opus Mortis VIII est honnête, franc, mais dénué de toute profondeur ou de tout propos un peu intrigant. On le commence par curiosité, on le finit par politesse, et on l’oublie sitôt après.
Alors voilà, l’excuse de l’âge ne fait pas tout. Sans non plus dire « place aux jeunes » - il y a de la place pour tout le monde – il ne faut pas non plus tomber dans l’excès inverse en affirmant qu’un groupe de death serait comme un bon vin, qu’il s’améliorerait forcément avec le temps. Vomitory apporte donc une goutte de plus dans le vaste océan du death metal, goutte qui sera aussitôt absorbée sans tambour ni trompette.