CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Stefan
(chant+guitare+basse+piano)
-Àrni
(batterie)
-Sveinn
(claviers)
-Kristòfr
(bodhràn)
+guests choeur
TRACKLIST
1) Friggjar faðmbyggvir er mér falinn
2) Frá þögn Rauma grund hefr þessi ætt komið
3) Ék sé framtíð í ísa broti
4) Blóð-Þorsteinn eystri
5) Gylðis kind hefr aldrei dvalist á einum stað
6) Samkoma um sumar var sett á Þingeyri
7) Mjök erum tregt tungu
8) Svo lengi sem Sutrs ætt ok ásmegir aðhafast, mun þessi jörð í ringulreið elta
9) Fjörbann var mér alltaf við hlið er ófriðr kom upp
DISCOGRAPHIE
Arstidir Lifsins, c'est l'histoire d'un jeune islandais qui s'est embarqué dans une quête, celle de faire du prosélytisme viking. Son credo, parler et chanter ses croyances, l'Histoire de ses fiers ascendants. Plus qu'une quête, il semble s'agir d'une mission lorsqu'on voit l'acharnement du jeune homme à tout faire par lui-même et surtout à raconter de longs textes tous à la gloire de ses glorieux anciens, en vieil islandais évidemment.
La première fois qu'on l'a vu, c'était au détour de Jötunheima dolgferð, premier disque rempli de courage, de hargne et de volonté. Débordant même, tant et si bien que le monsieur c'était pris au piège de la démesure. Voilà donc le grand défi qui est proposé par ce 2e album : éviter l'écueil du trop. Pour bien faire, Stefan a choisi de débuter par une intro calme et remplie d'acoustique nautique. Evidemment, comment faire autrement lorsqu'on évoque l'Islande et le peuple viking ? La suite prouve également que Arstidir Lifsins continue de rendre hommage par le biais du black metal. Un black metal dont le but n'est bien sûr pas de faire peur ou de glacer le sang, mais bien d'être épique et de faire comprendre la toute grandeur du passé.
Et à ce niveau rien à dire, on sent le grand souffle divin des anciens dieux nordiques et la force qui habite le peuple viking. Les compositions, pas si longues que ça cette fois, laissent place à la grandiloquence toute naturelle qu'une entreprise aussi gigantesque que celle de Stefan présuppose. Bon, des fois on frise le limite lorsque que "Blóð-Þorsteinn eystri" envoie des claviers qui feront penser à Final Fantasy VI pour les connaisseurs. Rassurez-vous, ça passe même si on frôle le ridicule, surtout quand on le met en abyme du sérieux de la démarche. Mais rien de dramatique. Les chansons continuent leur quête, leur devoir de mémoire au travers de riffs très classiques, black tremolo couplé à du moins classique car bardé de guitare sèche. Cela donne un côté épique à la chose pas désagréable pour un sou. Et on pense à Drudkh un peu.
Tout ceci se base sur un rythme plutôt posé, même les rares blasts sonnent mid-tempo, et la violence instrumentale n'est pas du tout présente. Stefan est là pour développer des atmosphères et représenter la grandeur du peuple du Nord, il ne cherche pas à acculer l'auditeur dans les cordes. Pour se faire, il use du chant black et du chant déclamé (évidemment a-t-on envie de dire). Les 2 sont honnêtes mais ne font partie des grandes révélations de l'année. Sachez que tout cela est enrobé dans une enveloppe sonore malheureusement plutôt creuse, faisant penser en ceci à des groupes de black sans le sou. En effet, la basse ou la grosse caisse ne sont pas suffisamment puissantes pour donner un socle solide et rempli à la musique du groupe. Mais ça reste propre, il faut en convenir. C'est d'ailleurs bien le problème de cet album, il reste propre et trop commun.
Voilà ce sur quoi je terminerai cette chronique, Arstidir Lifsins signe une nouvelle fois un album d'une honnêteté terrible, fruit d'un travail acharné à n'en point douter, mais sauvagement taclé par un manque d'originalité et de personnalité patent malgré cette patte grandiloquente qui vient donner vie aux textes. Au final, cela empêche clairement l'album de rester dans la tête et... il passe sans s'arrêter, ce qui est incroyablement dommage lorsqu'on fait preuve d'une telle ambition et d'une telle volonté de rendre la fierté due.