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CHRONIQUE PAR ...

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TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Ihsahn
(chant+guitare+basse+claviers)

+ guests

TRACKLIST

1) Arrival
2) The Paranoid
3) Introspection
4) The Eagle and the Snake
5) Catharsis
6) Something Out There
7) Grief
8) The Grave
9) Departure
10) Recollection

DISCOGRAPHIE

The Adversary (2006)
angL (2008)
After (2010)
Eremita (2012)
Das Seelenbrechen (2013)
Telemark (EP) (2020)

Ihsahn - Eremita
(2012) - metal prog - Label : Mnemosyne Records



Ihsahn a désormais une carrière solo bien remplie, et il a su forger son identité sonore via ses 3 premiers albums. Ceux-ci ont su imposer un style, les interventions de saxophone et un metal qui, s'il lorgne toujours un peu vers l'extrême, n'est plus franchement autre que du metal au sens très large. Bref, le monsieur a continué à tracer sa route dans le chemin qui lui convient le mieux, et c'était probablement celui auquel on pouvait s'attendre tous, l'inventivité. En 2012 il est temps de revenir armé d'un nouvel album, Eremita, qui devra faire ce que ses 3 petits frères n'ont pas réussi à faire totalement : convaincre tout le monde.

Et en commençant par "Arrival", il faut dire qu'il met beaucoup d'atouts dans sa poche ! Riff entêtant et répété à l'envi, on pense bizarrement à un rythme limite tranquille alors que se développe une musique complexe. Ca tape dans le mille en tout cas, et prouve que Ihsahn sait happer l'auditeur dès la première écoute. Le tout est soutenu par un son d'une belle clarté, parfaitement résolu qui laisse la part belle aux détails, lourd comme il faut quand il faut et suffisamment organique pour ne pas sonner déshumanisé. On retrouve également ses compères de Leprous dont le son de batterie et le chant clair ne laissent pas de place au doute quant à leur provenance. L'enchaînement sur "The Paranoid" permet de se rappeler au bon souvenir de... Emperor. Vous ne pensiez pas échapper à la référence quand même ? Ce riff tourbillonnant avec ce blast, c'est du Emperor pur jus, sorte de mix entre Anthem et Prometheus. Sauf que derrière il y a un refrain chant clair pur pop porté par des claviers doucereux vraiment beau et on comprend que non, Ihsahn ne refera jamais du black metal. Et c'est tant mieux car il a beaucoup de chose à dire.
En effet sa musique est alambiquée, complexe, voire compliquée, techniquement relevée et très variée. On peut se retrouver avec du Dream Theater, du Leprous (mais qui a inspiré qui au final ?), du Green Carnation et du... ben du Ihsahn bordel. Oui, sa musique fait référence à de nombreux courants, mais ce qu'il produit est du Ihsahn et l'on pourrait le catégoriser dans le metal progressif s'il le fallait. Progressif aussi en ce sens que son jeu de guitare est tout en toucher, des cordes effleurées, tranquille quoi. Il prend son temps, joue de son instrument, joue avec, le vit. Car Ihsahn est indubitablement une personne qui non seulement maîtrise ce qu'il fait, mais également qui semble vouloir en utiliser la quintessence sans violence. Ce qui nous amène naturellement au mur qui fait face à l'auditeur à l'écoute de cette galette. Mur d'incompréhension car même si certains titres sont plus facilement abordables, il faut tout de même lentement mais sûrement monter en puissance dans l'absorption de la musique de Eremita.
Exemple ? "The Eagle and the Snake". Elle possède en son seing un refrain tout à fait délectable et façon pop, donc facile. Sauf qu'entre ses apparitions il y a du jazz et du death metal entre autres. Mais s'est entremêlé avec maestria et au final c'est exceptionnel, sauf qu'il faut le temps d'assimiler toutes les informations qui sont arrivées. Probablement le sommet de cet album, cette chanson montre toute l'étendue du talent et de la versatilité qui habitent Ihsahn. Car pour faire cohabiter autant de genres dans une entité cohérente, il faut plus que de la technique, il faut également une solide vision de la musique, chose qu'il a. Bref, 9 minutes de bonheur. Bien sûr, le reste n'est pas à cette hauteur délirante mais ça reste du très bon. Que reprocher à Eremita au final ? Déjà, son côté abscons peut rebuter, (peut-être trop abscons sur "The Grave" et ses longues plages répétitives dont il est difficile de saisir le but) et peut même empêcher d'entrer dans son monde. Ensuite, il ne faut pas oublier que toute bonne que soit cette musique, quasiment une heure à ce niveau d'intensité a un côté épuisant.


Eremita est donc un album à ne pas mettre entre toutes les oreilles. Il possède ces qualités rares que sont la vraie diversité, la cohérence et le génie des compositions. Il peut également effrayer par sa richesse et son exigence vis-à-vis de l'auditeur, à vous de voir si c'est une qualité ou un défaut. Quoiqu'il en soit, il s'agit indubitablement d'un album de haut niveau, de la trempe des champions. Il mérite d'être écouté par tout amateur de metal complet ou de musique progressive au sens large. Et Ihsahn a sans doute définitivement conquis tout le monde maintenant.


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