CHRONIQUE PAR ...
Beren
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
6/20
LINE UP
-Schmidt
(chant+guitare)
-Rajk Barthel
(guitare)
-Jens Maluschka
(batterie)
TRACKLIST
1)The Black Sea
2)Dread It
3)Don't Go Any Further
4)Avalanche
5)Gloria
6)Aerophobic
7)The Hole We Are In
8)Save The Past
9)Lava
10)Too Many Broken Cease Fires
11)Untiefen
DISCOGRAPHIE
Si l'on m'avait dit, plus de deux ans après un premier album fantastique (Back To Times Of Splendor), que Disillusion allait sortir cette chose appelée Gloria... Finalement, il n'aurait pas fallu que le trio allemand place la barre aussi haute dès ses débuts: leur volonté d'anti-conformisme était déjà bien visible sur Back To Times Of Splendor, mais avec Gloria, elle explose tous les compteurs, celui de la remise en question y compris.
Si on résume le truc : Gloria est un album sans véritable queue ni tête. Ni ambition d'ailleurs et c'est ça le pire. Enfin, si, celle de pondre un album aussi déstabilisant et faussement ambitieux qu'il est raté! Le label du groupe, Metal Blade, résume de façon tout à fait intelligente l'album (mais aussi tout à fait faux-cul): « David Lynch On Metal! » Si, à raison, Gloria entraîne l'auditeur dans un tourbillon de morceaux déstructurés, proprement schizophrènes, il en oublie surtout d'être, à l'inverse de son illustre modèle, à la fois cohérent et terriblement hypnotique. Un morceau tel que "Aerophobic" mêle des choeurs presque religieux à des nappes de guitares vierges de toute technicité, un break ambiant jazzy à un final bruitiste : sur le papier, c'est progressif. Fichtrement progressif. A l'écoute, c'est immonde.
Gloria n'est qu'une succession de morceaux à l'originalité non feinte (pour sûr!), mais l'inspiration fût-elle réellement présente ? Surtout, le groupe méritait-il de casser un par un les efforts de mélodie, de technicité incroyable et de mariage des genres hallucinant de maîtrise réalisés sur le premier album? Le chant est, à ce titre, à l'image de la musique : impersonnel, popisant (ah, ces refrains pseudo-électro sur la majorité des morceaux, quelle horreur !) mais malheureusement, sans être mélodieux et avant tout incohérent. Pourquoi ce vocoder sans saveur ? Comment pourrait-on comparer "Save The Past" et "The Hole We Are In", avec "Alone I Stand In Fires" et "And The Mirror Cracked" ? Tandis que l'un détourne absolument tous les codes du metal pour un résultat terne au possible, l'autre manque incroyablement de puissance, alors même qu'il débutait sur un blast monstrueux !
Seul "Too Many Broken Cease Fires" renoue un peu avec le glorieux passé, grâce à l'absence de ce genre de refrain absolument décalé dont le groupe semble friand sur ce disque. Le chant est bien meilleur, les breaks succulents sont de retour, les riffs à la fois hâchés et puissants viennent rassurer, l'espace de cinq petites minutes, sur l'état réel du groupe et sur le potentiel monstrueux des Allemands visiblement gâché sur cette galette. Ce disque, qui aura tout de même pris dix-huit longs mois à être composé, a mis cinquante petites minutes pour se décomposer. Gloria est un foirage complet, une gamelle comme on n'en avait pas entendu depuis des lustres. Pourquoi ?