CHRONIQUE PAR ...
Mita
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
8/20
LINE UP
-Mats
(chant + guitare + basse + claviers)
-Ragnar
(chant + guitare + basse)
-Tord
(batterie)
TRACKLIST
1) The Gathering of Witches
2) Dance of Darkness
3) Dispellation
4) Boatman's Call
5) The Mistress of Wisdom
6) I Djupet Se Svart
7) Seven
DISCOGRAPHIE
Vous connaissez la mode des sosies ? Mais si, vous savez bien, ces gens qui veulent ressembler trait pour trait à leurs idoles ! On en fait même des concours, de nos jours. Et, parfois, ils finissent même dans l'actualité (le sosie de Gainsbourg qui avait poignardé celui de Johnny pour une quelconque affaire). C'est fou, non ? Et si j'annonçais que les sosies ne sont pas que visuels ? Si vous êtes toujours incrédules, il vous suffit de vous lancer dans l'écoute de Gastrike, nouvel album des Suédois d'Ereb Altor, pour vous en apercevoir.
Car notre trio n'a qu'un objectif : ressembler le plus possible à son idole, un combo connu de tous dans le milieu du metal. Et ce groupe, c'est Bathory. Ainsi, terminé le doom épique inspiré et prenant, place désormais à un black atmosphérique qui repompe trait pour trait la musique du confrère scandinave. Dans les riffs, dans les mélodies, dans les ambiances, il est impossible de ne pas penser à la formation sus-citée et, ainsi, de déplorer cette perte totale de personnalité de la part d'Ereb Altor. Certains groupes aiment se fondre dans la peau de leurs modèles pour s'inspirer dans leur musique. Mais ce qui est plus grave dans le cas de ces Suédois, c'est que de la personnalité, ils en avaient ! Alors pourquoi un tel phénomène de régression ? Mystère …
D'autant plus que si l'exécution est plutôt réussie dans son ensemble (on ne peut certainement pas reprocher à Ereb Altor de n'avoir aucune technique ou d'avoir confié guitare et basse à des manchots), elle ne dégage aucune sincérité, aucune authenticité, condamnée à désespérément errer dans les limbes d'un plagiat qui ne sied nullement au groupe. De plus, le chanteur Mats vole la vedette à Ragnar désormais, privilégiant ainsi une énorme quantité d'un growl monotone et sans vie par rapport à un chant clair beaucoup plus convaincant et apportant, lui, cette touche épique enlevée à la musique du combo. Une fois de plus, tout cela sent la formation qui tente de se rapprocher de son idole, en vain.
Vous avez l'impression d'écouter un best-of de l'album Hammerheart de Bathory (influence encore plus que flagrante sur "Boatman's Call") ? La formation va parfois brouiller les pistes … en allant piocher dans d'autres disques de la discographie de Quorthon. Cet aspect mis à part (bien que ce soit difficile d'en faire abstraction), les titres eux-mêmes manquent cruellement d'intérêt et d'audace. La faute à des longueurs pénibles, une atmosphère trop peu prenante pour emporter l'adhésion et des riffs maintes fois entendus. La tambouille passe un peu mieux de temps en temps : "I Djupet Se Svart" et "Seven" ont une construction assez solide, et un fondement qui ne s'effondre pas une fois le titre assimilé. Ces deux morceaux passent le contrôle de qualité (sans la mention identité), par des refrains aboutis, et des fulgurances salvatrices.
Mention plagiat apposée à Gastrike. Voyons le bon côté de la chose : pour une fois, on ne critique pas un banal groupe de sympho qui s'évertue à vouloir faire du Nightwish. Ereb Altor tombe donc dans un black metal sans charisme ni inspiration, banal et, surtout, bien trop marqué par une influence criante. Un changement d'orientation musicale qui ne réussit pas au groupe suédois. Et si le prochain brûlot ne remonte pas la pente, je ne donne pas cher de leur peau…