Hellfest 2014


Hellfest

UN REPORTAGE DE...




SOMMAIRE

Jour 1 : 20 juin 2014
Jour 2 : 21 juin 2014
Jour 3 : 22 juin 2014

REPORTS DU JOUR


Death
(Sven)
Enslaved
(Silverbard)
Iron Maiden
(Merci foule fête)
M.O.D
(S1phonique)
Royal Thunder
(Dimebag)
Sepultura
(S1phonique)
Slayer
(Merci foule fête)
Toxic Holocaust
(S1phonique)


GALLERY


Das Silverfoto

Un grand merci à tous ceux qui nous ont également dépannés en photos:

Eric Ozirith

Dolorès V. Sélénium

Elie Lahoud-Pinot Photography

 


Jour 1 :20 juin 2014



Et voilà ! Enfin ! Youpi ! Yo ! Yattaaaah ! Chouette ! Bath !
Bref le Hellfest est de retour et cette année 2014 s’annonce ÉNORME !! D’abord parce que les pass trois jours étaient sold out avant la fin mars, ensuite parce que rien que les trois têtes d’affiche avaient probablement de quoi faire pousser les cheveux au plus calvitié des fans de metal (pour les cancres, on parle de Maiden, Aerosmith, et Black Sab'). Enfin parce que ça faisait un an que l’édition précédente était terminée, et que c'était déjà bien trop long. Les Éternels, en pèlerins avertis, s’en sont bien entendu allés ouïr et jouir de l'immanquable festival. L'équipe profite d'ailleurs de l'occasion pour rendre un bien légitime big hommage à Kroboy, vénérable ancien du zine qui assurait jusqu’alors la gestion des reports des précédentes éditions. Les Eternels tenteront de proposer un au moins aussi bon dossier que ceux que le leader thrasher manageait en héros de l’ombre. Bonne lecture !

Et c’est que ça commence dès le jeudi, cette histoire, avec pour pas mal de festivaliers arrivés dès le mercredi voire le mardi (les narvalos) les fameuses vacances clissonaises annuelles. Le camping proposera encore cette année le même état d’esprit burlesco-grivois-cul-aviné que celui des autres années. Chacun s’installe comme il peut, sachant que cette année le camping était blindax dès le jeudi en fin de journée, du jamais vu dans ce tsunami géant de tentes quechua, de tonnelles et de gens déchirés. Quelques heures de sommeil à peine et le vendredi, justement, dévoile déjà le site pour une édition où la grande messe métal amènera chacun à franchir la désormais célèbre porte-cathédrale Hellfest pour entrer sur place...Après s'être préalablement fait attacher le graal-bracelet-pass-trois jours bien entendu. Et un premier constat s'impose vite : que de monde! jusqu’au vendredi après-midi, la foule vêtue de noir et de sueur alcoolisée se pressera contre les barrières de l’entrée, d'où se dégagent une joie et une bonne humeur mêlée d'odeurs corporelles bien connues en ces lieux. Tout le monde est déjà en chauffe puisque cette année le soleil tapera…tapera..et tapera encore...bref, CHALEUR ! Motif bien aisé pour beaucoup de faire honneur à de nombreux "pit-stops hydratation" dans les bars.

Mais nous, les éternoz, sommes de rusés renards, et dès le matin nous voilà en route pour le premier concert des 153 proposés. C’est Angelus Apatrida (10h30 – MS02) qui s’y colle. Jouer en ouverture du Hellfest, c’est à la fois un moment de prestige et un cadeau empoisonné. Le premier set d’un festival marque forcément, d’autant plus avec la joie accumulée de fouler enfin, après un an d’attente, la terre clissonnaise. Mais qui dit ouverture dit aussi longue queue à l’entrée du festival, on en a causé. La conséquence est évidente : seule une poignée de chanceux/lève-tôt/gens sérieux/pires poivrots qui ne se sont même pas couchés de la nuit (barrer la mention inutile) verra  le set des Angelos Apatridos (des espagnols quoi!). Pour les autres, il faudra se contenter de bien moins de trentes minutes. Pas évident alors de déclencher d’entrée la guerre dans le pit, en tout cas pas quand celui-ci est encore bien dégarni et que l’ambiance demeure très timide. De son côté, le groupe affiche un manque d’expérience assez criant sur une mainstage, livrant une prestation assez statique. Légère déception d’entrée donc, surtout après le souvenir ahurissant du Motocultor de l’année précédente et ses circle-pits à n’en plus finir. Le groupe a un peu essuyé les plâtres, dommage pour lui mais il en faut tous les ans et on espère les revoir dans de meilleures conditions. 

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Inutile d’aller bien loin pour poursuivre en ce début de journée car on enchaîne avec Nightmare (11h05 – MS01). Premier groupe français du Hellfest 2014 à fouler une Mainstage, et un plaisir ostensiblement partagé d’être là, sous un soleil qui commence déjà à taper fort (le début d’une longue histoire). Côté fosse, les festivaliers ont répondu présent à l’appel et l’ambiance commence à bien prendre. Tout le monde n’a d’yeux que pour Jo Amore, leader excessivement charismatique de la formation grenobloise (si tant est qu'on aime les futes en cuir et les cheveux de slash). Avec un chant mixé en avant, le vocaliste se montre en tout cas impérial et galvanise le public avec un jeu de scène très communicatif et mobile (ce qui est flagrant après Angelus Apatrida). Les 30 minutes passent bien vite et le groupe se cantonnera à jouer ses classiques pour une prestation dans l’ensemble très sympathique. 

Vient ensuite Doyle Airence (11h40 – MS02), le premier groupe un peu djeunz sur l'affiche, et les petits gars avaient d'ailleurs fait une propagande assez forte concernant leur venue au hellfest sur les "rézossossio", ce qui ne pouvait être au final que de bonne augure. La preuve en est qu'ils n'ont pas déçu d'un iota devant un public venu en nombre sur la Mainstage 02. La crainte venait du fait que leur post-hardcore mélancolique et sombre est a priori bien plus approprié à une ambiance intimiste de petite salle qu'à celle d'une scène gigantesque à ciel ouvert et en plein cagnard. Mais sans forcer leur jeu de scène et en axant naturellement sur une setlist efficace avec tous leurs tubes, le groupe livre en l'espace d'une demi-heure une performance tout à fait honorable, en assumant sa personnalité et sans choquer dans la programmation de cette fin de matinée.
Du coté de l'Altar c'est déjà l'heure de prendre une bonne dose de brutal death français avec les bourrins de Kronos (Altar, 12h15). Au programme, guitares aux riffs percutants, batterie écrasante, et growl d’outre-tombe. Le chanteur harangue la foule entre deux morceaux, visiblement très content d’être là. Le son pêche un peu par moments, et le set est relativement court, horaire oblige, devant un public déjà bien présent. Mais le boulot est fait, le festival est commencé de très bonne manière.

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Retour vers les mainstages ensuite, afin de constater que si les Japonais se traînent une réputation d'excentriques dans leurs mœurs, le metal n'échappe pas à la règle ! Il suffit de penser aux foufous de Maximum The Hormone (déjà venus au HF) ou plus récemment des controversées Babymetal pour s'en convaincre. Crossfaith (12h15 – MS01) débarque de façon complètement inattendue sur le coup de midi et toutes les personnes présentes dans les environs des Mainstages ont dû phaser au moins cinq minutes avant de comprendre ce qu'il était en train de se passer. Complètement surexcités, les zicos de ce quintet livrent le show le plus impressionnant de ce début de festival avec une énergie de macaque mental : la batteur est en transe et le chanteur saute comme un cabri allant jusqu'à s'offrir un stage diving sur le dernier morceau ! Musicalement, leur cocktail détonant mélange metalcore survitaminé et très efficace avec des riffs electro tubesques directement influencés par The Prodigy. Et quoiqu'assez répétitive au final, leur musique tabasse comme il faut ! Écumant les routes des plus grands festivals metal européens depuis le début du mois de juin, le groupe compte bien conquérir les néophytes de tous horizons. Une chose est sûre, ceux qui étaient là ne les oublieront pas !

Direction la Warzone pour son premier concert à 13h35, et bien entendu première grosse taule ! Nasty c’est tout simplement la puissance du hardcore beatdown belge dans ta face (ce pays a décidément une scène HxC de grands malades, rencardez-vous si vous aimez le genre), sans fioritures mais avec énormément de moshparts. Des discours hardcore toujours convenus, mais qu’on sent tout aussi sincères, des riffs plombés, un groove pas si loin du hip-hop, le tout plié en une petite demi-heure de set survitaminé, bref pile le temps pour les belges de briser quelques nuques, et pour la météo splendide de produire les premières apparitions de l’invité-pas-si-surprise-mais-dont-personne-ne-mesure-jamais-vraiment-le-potentiel-de-cassage-de-couilles (sauf les amis du bandana) : Tonton Poussière.

Allez les choses sérieuses (bien que les groupes déjà passés ont fait le job) peuvent commencer. Après une pause déjeuner, l’attente aux premiers rangs de la Mainstage 2 pour voir Toxic Holocaust permet d’apercevoir mais surtout d’entendre une bonne partie de la prestation de Satan (13h35,MS1). Et dès les premières notes, on sait qu’on a affaire à de la NWOBHM, encore dans son jus ! Du twin lead, de la double grosse caisse, des morceaux hymnesques, et un chant chaud et puissant mâtiné de screaming suraigu. Tous les poncifs (qui a dit caricatures ?) du genre sont présents, mais la prestation est efficace et plus que convaincante pour un groupe existant depuis près de 35 ans. Le groupe pratique un genre usé jusqu’à la corde, mais ils savent encore y faire, les bougres. Passons au thrash old school et Joel Grind qui va ouvrir le bal des grosses prestations : Toxic Holocaust  (14h20 – MS02) brûle plus que la chaleur du soleil qui a décidé d'apporter sa touche au thème des enfers (report ici). 

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La scène de la Valley (mais non on ne l'a pas oublié!) n'est pas en reste puisque Downfall Of Gaia (14h20), un groupe attendu de pied ferme par votre serviteur et par beaucoup d'autres personnes visiblement, débarque. Lumières bleues blafardes immobiles, le ton est donné d'entrée. Le quatuor allemand pratique un black/sludge atmosphérique (ou post-metal et affiliés, si cette étiquette vous parle mieux)  parmi les plus aboutis de la scène, avec des riffs tourbillonnants et lancinants terriblement hypnotisant et des ralentissements doomy des plus majestueux. L'ambiance apocalyptique des albums se retranscrit à merveille sur scène comme souvent c'est le cas dans le genre pratiqué, la lourdeur du son étant décuplée en live. Une interprétation sans faille pour une baffe attendue et qui a bien eu lieu. On espère les revoir très très vite dans une petite salle en France en compagnie des moults représentants hexagonaux talentueux du genre (The Great Old Ones, Regarde Les Hommes Tomber, Year Of No Light…).

Retour illico presto sur les scènes principales à présent, où débarque...Powerman 5000 (15h10 – MS01)... De faible notoriété dans l'hexagone, la formation du petit frère de Rob Zombie – qui jouera sur la même scène quelques heures plus tard – ne débarque pas au Hellfest en terrain conquis, d'autant qu'elle pallie le forfait de Queensrÿche qui ne boxe pas dans la même catégorie question style et réputation. D'ailleurs, lorsque les rescapés du néo-grunge-indus-electro-metal-chose des années 90 débarquent, sanglés dans des costumes douteux manifestement récupérés sur le tournage d'un mauvais Star Trek, la fuite semble s'imposer comme la seule option raisonnable. Et pourtant, en musique comme dans d'autres domaines, les apparences sont parfois trompeuses. Certes, la mixture sonore sus-décrite ressemble beaucoup à du White Zombie pour ondes FM, mais il faut bien avouer que débarrassés de la plupart des effets synthétiques qui polluent les versions studio, les titres de Powerman 5000 se révèlent efficaces et pour tout dire entraînants en live. Les grattes prennent le dessus, ce qui est généralement bon signe et la voix délicieusement éraillée de Michael David Cummings aka Spider One fait songer à une sorte de Johnny Rotten sympathique, coupe peroxydée incluse. Et comme il sait y faire pour se mettre la foule dans la poche et au final la faire adhérer à ses ritournelles bodybuildées, les trois-quarts d'heure passés en sa compagnie et celle de ses complices sont globalement plaisantes. Comme quoi... 

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Mais bon, bien que ce soit très sympathique, l'indus, il est temps de bouger car sur la planète Altar débarque Loudblast (15h10, ALTAR). Les vieux briscards Français sont de retour, et toujours actifs avec leur surprenant nouvel album. On aurait pu les attendre sur une Mainstage à l'instar d'un Dagoba ou Lofofora, mais c'est bien sous les tentes que le combo de Buriez nous donne rendez-vous. Le son sera réellement pourri sur la première moitié du set, mais l'enthousiasme tant du public que du groupe balaieront largement ces défauts. Une setlist maligne mêlant les plus gros tubes du dernier LP avec les standards plus anciens, et voilà le job accompli. Vraiment sympa dans le cadre d'un festival, sans pour autant que les plus bougons se rabibochent forcément avec le groupe. 

Et comme le plaisir, au Hellfest, est entier ou n'est pas, on rejoint la Warzone qui à cette heure propose le set des ricains de Stick To Your Guns (15h10), autrement dit, typiquement le combo HxC idéal de festoche : aucun intérêt ou presque sur CD (riffs tellement convenus, orthodoxie old-school un peu pénible mêlée à des velléités jeunistes quasi-émocore sur certains refrains, pouacre !), mais quelle patate en live ! Sur scène, STYG c’est une énergie sans bornes, une vraie kermesse HxC positive et bon enfant dans le propos : et vas-y que je te parle d’honneur et de communauté hardcore, vas-y que je remercie tout le monde 100 000 fois, et vas-y que je me tape sur la poitrine et que je discours sur le fait de faire soi-même son propre chemin. C’est également de la poussière, des moshparts, un plutôt bon son et un public bien présent : bref, un bien joli moment live pour un groupe généralement incapable de remporter l’adhésion sur album. 

Ce qui me fait penser que je ne sais même pas si les gars de Stick To Your Guns étaient nés quand les mecs qui se produisaient juste après sur la Mainstage 2 ont commencé à gratouiller, et à éructer les conneries qui les mèneront vers les foultitudes de concert qu'il allaient donner par la suite. Mais force est de constater que  M.O.D. (16h00, MS01) (report ici) aura fait passer un surprenant et agréable moment au public sous couvert d'avoir un humour aussi volumineux que celui du gros Billy Milano. A la même heure, la Valley se faisait un peu bousculer mais pas vraiment dans le sens espéré par la prestation en demi-teinte proposée par Royal Thunder (16h00, Valley) (report ici)

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Mine de rien , la fin d’après midi est déjà sur nous, et coté Temple une grosse dose de brutalité est attendue avec Impaled Nazarene (17h50, Temple). Impaled Nazarene (coucou Christine Boutin !) n'est en effet pas réputé pour faire dans la dentelle et cultive l'amour du son crado. Mais alors que celui-ci tend habituellement à vriller dans les aigus – réminiscence des origines black metal du groupe – ce dernier matraque basiquement l'assistance du Temple avec un véritable mur de basses qui noie totalement la guitare et par là-même tout embryon de mélodie. Ne surnagent que la voix aussi criarde que puissante du leader Mikka Luttinen et le martèlement infatigable des toms, du moins jusqu'au trépas (en fin de set, ouf) des micros dédiés à la batterie. Il fallait cependant être un aficionado hardcore pour reconnaître les morceaux dans ce magma sonique, d'autant que le tempo ne varie pas beaucoup. Pas sûr d'ailleurs que la formation finlandaise ait réellement voulu aller aussi loin dans le bruitisme – les roadies intervenant à plusieurs reprises pour procéder à des réglages qui n'ont pas changé grand chose. Dommage, "The Horny and the Horned" et "Sadhu Satana", extraits du savoureux Ugra-Karma, méritaient mieux. 

En parallèle, Kadavar (17h50, Valley) débute son set. Il y a clairement pas mal d’attentes vis à vis de ce groupe vu le monde présent, et d’entrée de set on se dit que le concert va être fabuleux car le son des Suédois est juste sublime, indéniablement un des meilleurs du festival. On croirait vraiment entendre l’album, mais joué avec véhémence. Les compos heavy rock psychés enlevées et plutôt groovy des Jésus néo-seventies-scandinaves passent parfaitement bien pendant à peu près la moitié du set, avant de commencer à s’essouffler un peu voire à légèrement saouler votre serviteur, qui commença alors à réaliser que l’ensemble était tout de même extrêmement scolaire et académique (on est vraiment pile-poil à mi-chemin entre Led Zeppelin et Black Sabbath). Les avis seront cependant très partagés, avec un point d’accord général sur le fait que « putain, ça jouait bien ! » … Ce qui est déjà pas mal.

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Encore une réelle attente parmi les groupes officiant pendant ces trois jours, avec un groupe pourtant découvert il y a peu : Nocturnus A.D. (18H45, Altar)  officiant dans un registre death technique apparemment culte, et ressuscité il y a peu. La musique des américains, pourtant efficace et séduisante sur album aura cependant beaucoup de mal à passer la barrière du live. Il semble en effet que les gaillards, malgré leur application non négligeable, ont importé sur scène la production « old school » de leur album The Key, qu’ils jouent ici en entier. Résultat : une musique pas aidée par un son franchement brouillon, des instruments perdus dans une bouillie peu digeste, et un abandon de poste de l'éternoz en charge au bout d’une grosse demi-heure. Le reste du public semble pourtant content. Dommage, on se contentera des CD ! Mais il reste tant de choses à voir et à entendre...L'heure est au repos, se poser quelques minutes quel pied ! Mais il faut déjà se re-bouger le boule et se précipiter au Temple pour retrouver Turisas (19h45, temple) ! D'ailleurs, les ingés son du Hellfest ont vraiment un problème avec Turisas, surtout avec leur guitariste, qui a encore été victime d’un violent sous-mixage qui le rendait complètement inaudible à plusieurs endroits de la fosse. C’est dommage car le groupe était bien en forme et avait adapté sa setlist pour mettre le maximum d’ambiance possible, avec en point d’orgue l'inévitable "Rasputin" qui a fait danser toute la fosse.

A la même heure et avec plus de fumée que de poussière, c'est rien de moins que Kylesa qui débarque sous la Valley. (19h45) Et quand on va voir Laura Pleasants et ses copains, on sait plusieurs choses par avance : on sait qu’on va se faire tabasser la gueule à coups de double batterie, on ignore nullement qu’on va se faire entraîner par le fond à coups de riffs sludges jouissivement dégueulasses et de basse sourde (ou plutôt qui rend sourd), mais on sait aussi que l’on va chanter comme des teenagers devant l’armada de tubes qu’est capable de déployer le groupe (on pense bien sûr au très 90’s "Don’t Look Back"). Et ça ne loupera évidemment pas. Comme d’habitude avec Kylesa, le double chant sera des plus approximatifs, comme quoi il ne suffit pas d'être plusieurs pour bien chanter live (esprit de Mastodon est-tu là ?), le son sera volontairement sale et agressif tout en restant à peu près audible, et le groupe enchaînera les tubes sortis des indépassables Static Tensions et surtout Spiral Shadows (Ultraviolet peine tellement à tenir la comparaison à côté de ces monstres…), avec notamment un  "Tired Climb" toujours énorme. Bref, Kylesa a fait du Kylesa, ni plus ni moins, et ma foi c’est bien assez pour en ressortir à moitié sourd et complètement béat. Une valeur sûre à n’en pas douter. 

Mais bon si tout cela est bien agréable, n'oublions pas pour autant ce qui se passe coté Mainstages, où la soirée va proposer du très lourd. Et on commence avec les Brésiliens de Sepultura (19h50,  MS02)  (report ici) qui proposeront un set de très bonne facture, faisant un peu taire les rabats joies, tenants du "oui mais max mais c'était mieux avant mais les cavalera" (remettez-vous les gars, ça fait plus de 15 ans qu'il est parti). Et après ce set de qualité, voici venir LA première tête d'affiche de ce Hellfest 2014 : la Vierge, la vraie, pas ta tantine-vieille-fille-catholique-de-60-ans : Iron Maiden (20h55, MS01) (report ici), qui verra les premiers gros mouvements de foule se produire. (que de monde, du jamais vu au Hellfest !).

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Après ça et vu le monde de narvalos devant les mainstages, il ne fallait clairement pas perdre de temps pour espérer se placer afin de bien voir et d'apprécier un autre grand moment du festival, la venue de Death to All (22h55, Altar) (report ici

Et s'il n'y avait plus de place sour les tentes, on pouvait toujours tenter sa chance avec les habitués de Clisson que sont les Walls Of Jericho (22h55,  Warzone) :  les WOJ sont , en effet, un peu abonnés au Hellfest en mode « compte miles VIP Grand Voyageur »  mais ça n’a pas empêché un public nombreux de venir acclamer pour la énième fois le combo de la sur-charismatique Candace Kucsulain. Jouant pour la première fois à une heure vraiment tardive sur la Warzone, les archétypes de coreux n’ont pas laissé passer leur chance de profiter de l’occasion pour mettre un digne bordel. La petite pile électrique rousse a encore une fois retourné son monde, bien soutenue par ses comparses aux backing vocaux (heureusement qu’ils sont là parce que le ginger pois sauteur a tendance à vite fatiguer, ce qui se comprend vu sa débauche d’énergie absolument démente) pour un résultat aussi pêchu que d’habitude, ce qui est déjà beaucoup dire. En bref, ce fut un beau cirque, les circle pits et les moshparts fleurirent, les tubes métalcore/hardcore furent égrenés comme autant de perles de sang recouvertes d’une pellicule de poussière, des hurlements furent poussés, les gens furent contents et épuisés, et surtout, le hardcore et sa grande famille de fous furieux furent une nouvelle fois célébrés dans toute leur débauche d’énergie sous les cieux étoilés de Clisson. Décidément, quel bel endroit que cette Warzone. 

Ceux qui étaient restés devant la scène de Maiden, pour leur part, auront pu profiter de la prestation du tout-puissant Slayer (23h00,  MS02)  (report ici). Et comme la pinte ou la corne (très à la mode la chopine en corne naturelle ou synthétique) n'est jamais pleine, il restera une bonne dose d’extrême à s'envoyer pour clôturer la journée. D'abord avec Enslaved (00h00, Temple) (report ici).

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Ensuite avec SepticFlesh (01h05, Altar), mais peut-être était-il définitivement trop tard pour nos amis grecs, car malgré une foule conséquente, leur prestation sera largement en demi-teinte. Certes trois extraits du nouvel album Titan ont permis au public de largement hurler et sourire de contentement, mais leur interprétation finalement assez éloignée de la version studio (la faute à une production pompière?) ne séduira qu'à moitié. Votre serviteur, à moitié satisfait de voir ces mecs en live avec leur gratteux de scène et un peu déçu de la performance s'est donc dit....Bonne nuit les petits ! Enfin bonne nuit, bonne nuit...le choix le plus inspiré était peut-être de migrer vers la Warzone afin de s'y finir, comme on dit dans le jargon des gens chics. Kvelertak (01h05, Warzone) y avait la lourde charge de finir cette première journée, et autant dire que le public présent n’a pas pu s’endormir face au véritable mur de son balancé par les Norvégiens aux trois guitaristes. Le groupe a tapé assez équitablement dans ses deux albums et malgré un petit sentiment de linéarité entre certains titres, la puissance dégagée par les six bûcherons a largement permis de passer outre ce défaut, car force est de constater que ce hardcore black n’roll est ultra efficace et ne donne pas envie de rester sur place à somnoler.

ET PAF ! Dans nos tronches. Une première journée intense. Le soleil est de la partie cette fois, adieu tata boue et bonjour tonton poussière. Direction la douche pour les uns, la couche pour les autres, la cuite (double-cuite?) pour les plus timbrés. Quelques instants de sommeil réparateur et le festival refera tomber la poussière sur tout le site. La nuit est déjà bien avancée, et les premiers live du jour 2 ne sont...que dans quelques heures.





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