Hellfest 2022


Hellfest

UN REPORTAGE DE...




SOMMAIRE

Jour 1 : 16 juin 2022
Jour 2 : 17 juin 2022
Jour 3 : 18 juin 2022
Jour 4 : 19 juin 2022

REPORTS DU JOUR



GALLERY

 


Jour 3 :18 juin 2022



Si le premier jour a été suffocant, c'est une pointe à 43° qui attend les mélomanes pour ce samedi. Alors autant bien s'accrocher car dès le matin, on souffre. Régulièrement le sifflet des sauveteurs - sur les chapeaux de roue - retentira : malaises, insolations, syncopes... À la mi journée, le bilan sera de plusieurs centaines de prises en charge et évacuations. Les bouteilles sont dès lors autorisées sur le site, l’organisation invitant chacun à suivre les recommandations d'usage : s'hydrater, se reposer, boire beaucoup (d’eau !) etc. Les quelques zones d’ombres sont envahies. La fontaine/ piscine du VIP également. Côté merchandising, les files d’attente se réduisent à une demi-heure là où la veille certains attendaient entre trois à quatre heures pour faire le plein de T-shirts et autres souvenirs. Quant au feu d'artifice : annulé, pour des raisons évidentes. Chaleur, canicule, brûlure, enfer… autant de prétendants impitoyables à la tête d’affiche. Dire qu'à l'époque, le cagnard qui avait assommé la mémorable troisième journée du Hellfest 2017 semblait insurpassable... Et si on agissait avant que Greta Thunberg devienne grand-mère ?

Photo_1_h_w

BRUTAL SPHINCTER (Altar - 11h40)
Alors, rien de tel pour commencer cette journée que de filer s'abriter sous le hangar de l'Altar où les Liégeois de Brutal Sphincter ouvrent le bal du samedi. Qu’il est rigolo ce nom ! Totalement représentatif du registre pratiqué pour cette petite demi-heure. L'Altar déborde, prêt à laisser éclater une joie trop contenue. Le goregrind des Belges va permettre d'amorcer une session de workout matinal fait de sauts sur place, de running circle-pit et d’un wall of death souriant et baveux. On comptera aussi avec un ver solitaire de festivaliers (parler de chenille ou de « Human Centipede » serait trop élitiste). Avec la sortie de leur nouveau single, "The Art of Squirting", le combo apporte un peu de fraîcheur dans cette humide et insupportable chaleur ambiante. Comme quoi, on peut pratiquer de la musique pas sérieuse avec un
niveau technique instrumental plus qu’honorable. Et c'est sans compter la complémentarité du duo grognon. Un set qui passe vite, trop vite. C'est tant mieux, on l'apprécie d'autant. Et point trop n’en faut ici pour s’enjailler.

AKTARUM (Temple - 12h15)
Passée cette introduction grind, un autre groupe belge attend le public sur la Temple. Encore un groupe de Trolls ? Oui et non. Exit le pornogrind et bonjour le folk metal illustré de Aktarum. Et le public répond à l'appel. On pourrait penser que pas mal de personnes ne sont qu'à la recherche d'une zone d’ombre, mais en jetant un coup d’œil vers le désert qu’est devenu l'Altar, on voit bien que le public s'est massé pour voir le groupe live. La bonne humeur, les chants du public, les slams à tout va, la guitare-clavier ! C’est qu’ils savent faire la fête ces païens! Et pour ceux qui voudraient un peu briller, il suffit de confirmer le titre joué avec le préfixe Troll pour faire mouche à chaque fois : "Troll party", "Troll Zepelin", "Troll’s Legacy" etc.. Là aussi AMBIANCE assurée et bonne humeur garantie. Les samples de flûtes en sont pardonnés. Il est midi passé, tout le monde souffre et la case bouteille d’eau, bar ou « Hellfresh » entre les sets est systématique.

RECTAL SMEGMA (Altar - 12h50)
Les Hollandais de Rectal Smegma attirent un peu moins les foules grindeuses du festival. Même si l'Altar est comble, la taille du mosh pit sera un peu plus light que lors des deux précédents sets que nous venons de vivre sous le hangar. L’appel du 18 juin des Hollandais dure quarante minutes et comme le groupe ne semble pas avoir tourné depuis un paquet de mois, il ne se prive pas de faire saigner les oreilles des spectateurs de leur grind râpeux et nettement moins festif de celui de Brutal Sphincter. Yannic arbore son plus élégant short vert fluo, laisse entrevoir ses beaux tatoos et l’héritage grindcore du modèle. La rage laissera place à la joie et aux rires du bonhomme au fur et à mesure du set. Il faut admettre que le son équilibré sert parfaitement les brûlots "2 girls 1 cupcake", "Gnork" ou "FuckFace", bonbons de douceur qui subliment l'épouvantable chaleur stagnante du festival. Un set efficace comme un coup de poing dans la tronche. Les concessions, ce n’est de toute façon pas ce qu’on est venu chercher ici

KNOCKED LOOSE (MS1 - 13h35)
Knocked Loose sur la Mainstage1 ! KNOCKED LOOSE SUR LA MAINSTAGE 1. Si on imagine clairement le groupe en train de retourner la Warzone, son annonce pour la MS1 (à la place de Code Orange, disparu du running order) donne le sourire. Et on se précipite en plein cagnard pour recevoir le gros son punk hardcore des Américains. La setlist est équilibrée, Knocked Loose pioche dans ses deux albums et son dernier EP. Et la violence du combo sera soutenue par un public surexcité et surtout rafraîchi par les hectolitres balancés par l’équipe de sécurité à coups de lance à eau. Place à l’instant : le riff de "Denied by Fate" débute et le pogo est lancé, énergique et violent, suivi d'un circle pit rapide. Les mosheurs arrosés de plus de flotte encore. La sensation est énorme. Bryan Garris aurait pu passer son après midi à gueuler dans son micro, le contexte est parfait. "Counting Worms" et "Permanent" clôturent enfin le set très spécial du combo. Ce n’est pas la première fois (ni la dernière) que l’on se dit que les groupes « Warzone » devraient investir plus souvent les mainstages.

Photo_2_h_w

THE VINTAGE CARAVAN (Valley - 15h55)
On rejoint la Valley pour retrouver les Islandais de Vintage Caravan. Bon, au final on étouffera joyeusement comme des gigots, mais en sautillant dans tous les sens comme des débiles heureux. Spandex, gilets de cuirs, sourires jusqu’aux oreilles et invectives pour faire monter la température de ce plat en sauce de sueur et de bière, le capital sympathie du groupe est toujours aussi énorme. Doté d'un son impeccable, The Vintage Caravan nous sert son rock psyché bon enfant, alternant les morceaux récents et leurs tubes antérieurs. Le set se termine sur un "Expand Your Mind" acclamé, laissant ensuite le champ libre pour un jam. L’alchimie qui opère entre les membres du combo est évidente. La Valley est conquise.

MESSA (Valley - 19h25)
Amateurs de doom atmosphérique à chanteuse, bienvenue. Je retrouve Messa - précédemment vu pour un concert émouvant à la Scène Michel en avril dernier, juste avant la fermeture de cette mythique salle nantaise. L’ambiance est ici à l’introspection et à l’évasion dans les méandres enfumés d’une musique tout en clair-obscur, bercée par la voix envoûtante de la belle Sara. Les Italiens ont l’occasion de faire sensation devant une Valley pleine comme un œuf. Ils repartiront probablement avec de nombreux nouveaux fans, tant leur concert semble avoir ensorcelé le public. Guitares plombées, rythme doom angoissant et envolées vocales à vous faire dresser les poils dans la nuque, le public est totalement conquis, suspendu aux lèvres de la frontwoman habitée.

THE TOY DOLLS (Warzone - 20h30)
En 2016, les Toy Dolls c’était la folie et une énorme baffe de fun en ce qui me concerne. Alors dire que je les attendais de pied ferme est un euphémisme. Et apparemment je ne suis pas le seul, au vu de la foule qui se masse dans la Warzone pour les voir. L'air est devenu plus respirable, parfait pour la dose de fun et d’humour british qui va envahir la scène. Pas le temps d’hésiter. Après une courte intro enregistrée, Olga et ses cheveux verts, The Amazing Mr Duncan derrière les fûts, et Tommy Goober aux cheveux orange déboulent sur scène au son de "Fiery Jack". Tout de suite, les festivaliers tout sourire, se mettent à jumper, à gueuler les refrains et à se bousculer. C’est la fête, tout le monde est profondément heureux, que ce soit sur l'estrade ou dans la fosse. Les Anglais enchaînent les titres, et les refrains sont à chaque fois repris joyeusement par la foule qui a fort à faire entre sauter, pogoter, slamer et admirer le spectacle sur scène. Car Olga et Tommy offrent un show fun et ultra carré, faisant les différents pas ensemble, tournant leurs guitares au même moment, poussant le public à chanter en leur apprenant certaines paroles ("Alec’s Gone")... C’est sûr, les Anglais s’amusent et particulièrement Olga qui n’hésite pas à hurler plusieurs fois « I’m Thirsty » faisant apparaître tout d’abord un verre, puis une bouteille de vin, pour enfin arriver avec une bouteille de champagne géante en plastique qu’il fait exploser en visant le public, l’aspergeant de confettis ! À un autre moment, il se saisira de tout un bac de lunettes de soleil comme un vendeur de hot-dogs et les lancera au public. Enfin, lors du rappel il reviendra armé, non pas d’une double guitare, mais d’une triple guitare sous les regards hilares du public. Bref, comme à leur habitude, les Toy Dolls ont livré un show bardé de bonne humeur et de fun, de hits imparables, tout en restant ultra pro, de quoi marquer encore davantage les esprits et permettre aux festivaliers de repartir avec des forces nouvelles, fins prêts à attaquer le reste de la soirée.

SEPULTURA (Altar - 21h35)
L’Altar se blinde rapidement à en déborder et ce bien avant le début du set des Brésiliens. Du monde est venu prendre sa branlée live et le groupe fera honneur une fois encore à sa réputation. Ça démarre sur les chapeaux de roue avec un "Arise" bien vénère qui déclenche les hostilités, enflammant le pit instantanément. Spultura est revenu en découdre et l’énergie dégagée par Dereck et Andreas est diablement communicative. On poursuit sur un "Territory" très lourd transformant l’Altar en une masse grouillante sautant dans tous les sens. Le son est massif et le combo déroule les titres plus ou moins récents avec la volonté manifeste de ne laisser personne vivant ! Festival de slams et de circle pits. Le milieu de set fera la part belle à Quadra avec une "Guardians of Earth" émouvante et rageuse dédiée au journaliste britannique Dom Philips et l’expert des peuples indigènes Bruno Pereira, disparus dans des circonstances mystérieuses en Amazonie en juin dernier. Andreas nous offrira un solo magistral, tendu comme un string de désespoir. Le set se termine comme il a commencé, violent de rage et de groove : "Propaganda", "Refuse / Resist" et une doublette finale "Ratamahatta" - "Roots" qui achève un public lessivé qui aura donné toutes ses dernières forces au groupe. Mention spéciale à cette brute monstrueuse de groove d’Eloy Casagrande qui se remet à peine d’une fracture à la jambe et nous a servi une bonne heure de tartinade à la mornifle, mais aussi Paulo Jr et sa basse vrombissante faisant trembler la terre, descente d’organes garantie ! Sepultura do Brasil et sa poigne de fer auront régné sur cette journée.

Photo_3_h_w

ENVY (Valley - 23h45)
Le groupe avait laissé le festival avec un sentiment intense lors de leur dernier passage. Aussi et avant de repartir de cette seconde journée, on passe rapidement la tête par la Valley. Et, capturés par l’intensité du set, on reste tout le long de la prestation. Certains groupes parviennent à faire décrire leurs concerts en des termes comme celui de « communion » avec le public et c’est exactement ce que l’on est en train de vivre. L’union des musiciens et la densité des compositions emportent tout l’auditoire et preuve est faite que le terme puissance n’est pas nécessairement défini par de gros riffs ou des blast beats. Le post rock japonais clôture parfaitement ce samedi et convainc de l'idée de les (re)découvrir sur une scène dédiée, lors de leur prochain passage, prévu en fin d’année.


Quelle deuxième journée ! Tant musicalement que physiquement. Il est deux heures du matin, il fait enfin frais, il y a du vent et… surprise, il pleut - un peu - mais les quelques gouttes écrasent un peu la poussière, et présagent d'un dernier jour agréable avec une météo plus clémente. Le camping ne se couche jamais. Et lorsque le Macumba débute, les joutes de caddies revivent. Au milieu de tout ça, certains essaient de dormir… quand d'autres doivent encore encaisser le temps d'attente des navettes, parfois bien long (qui sera mieux géré le week-end suivant).

Lire le report :
précédent   suivant


©Les Eternels / Totoro mange des enfants corporation - 2012 - Tous droits réservés
Latex Dresses for Prom,Latex catsuits in the goth subculture latex clothes The potential dangers of overheating and dehydration while wearing latex catsuits,The ethics of wearing and producing latex clothing sexy latex clothing
Trefoil polaroid droit 2 polaroid milieu 2 polaroid gauche 2