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CHRONIQUE PAR ...

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Fromage Enrage
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 18/20

LINE UP

-Tony Moore
(chant)

-Mark Reale
(guitare)

-Don Van Stavern
(basse)

-Bobby Jarzombek
(batterie)

-Mark Edwards
(batterie)

TRACKLIST

1) Thundersteel
2) Fight or Fall
3) Sign of the Crimson Storm
4) Flight of the Warrior
5) On Wings of Eagles
6) Johnny's Back
7) Bloodstreets
8) Run For Your Life
9) Buried Alive (Tell Tale Heart)

DISCOGRAPHIE


Riot - Thundersteel
(1988) - speed metal - Label : CBS



Père Castor, père Castor, raconte-nous une histoire. Père Castor, qu'est-ce qui est arrivé à Riot après la sortie de Born in America ? Père Castor, où il est passé Rhett Forrester ? Père Castor, tu peux nous raconter l'histoire de Thundersteel, s'il te plaît ? Et surtout, père Castor, pourquoi il y a des longs filets de bave qui coulent de ta bouche dès qu'on dit le mot Thundersteel ? Ok, asseyez-vous les enfants, ça va être une longue et belle histoire.

En 1984, après cinq albums d'un hard rock fougueux et incandescent, Riot splitte. La fin d'une époque. Mark Reale, pas découragé pour un sou, part au Texas, terre de cowboys et de... enfin, vous savez quoi. Et si vous ne savez pas, revoyez Full Metal Jacket. Revenons à Mark Reale. En fait de cowboys, le guitariste rencontre au Texas les membres du groupe de heavy / speed S.A.Slayer (rien à voir avec les thrashers satanistes que l'on connaît bien) : Steve Cooper derrière le micro, Don Van Stavern à la basse et Dave McClain à la batterie. Formant alors l'éphémère projet Narita, les quatre compères enregistrent une démo en 85. On y trouve trois titres, dont deux mid-tempo hard rock bien ficelés ("The Feeling is Gone" et "Liar") ainsi que ce qui sera la title track de l'album à venir. Mais chaque chose en son temps. Après Narita, Reale et Van Stavern repartent à New York, et grâce à l'aide du bon producteur Steve Loeb, recrutent Mark Edwards (aucun lien avec le youtubeur canadien, du moins à ma connaissance) comme batteur et Tony Moore comme vocaliste. Le groupe signe chez CBS. Avec un line-up quasi-intégralement renouvelé, à l'exception de son fabuleux guitariste, voilà Riot ressuscité tel le phœnix. Edwards, rappelé à Los Angeles par son groupe Lion, s'en va. Il trouve un remplaçant de choix en la personne de Bobby Jarzombek. Thundersteel était né.
Cet album est une petite révolution, sur tous les plans. Au-delà d'un simple renouvellement des membres du groupe, il incarne une évolution stylistique audacieuse, une plongée à fond les potards dans son époque. On est déjà en 88, année metal par excellence : Slayer terrorise le monde, Iron Maiden est au sommet de sa gloire, Queensrÿche sort son chef-d’œuvre, Helloween livre Keeper 2... et Riot n'a pas du tout l'intention de rester sur le banc de touche. Et puis, franchement, c'est probablement la première fois que le groupe peut se targuer d'avoir une jolie pochette. Exit les hommes-phoques et les montages approximatifs, Thundersteel présente un artwork classe, qu'on croirait tout droit sorti d'un vieux comic book américain. Pochette qui n'est d'ailleurs certainement pas choisie au hasard. Thundersteel est un tank. Blindé, lourdement armé, et qui ne s'arrêtera pour personne. Dès le morceau homonyme, le titre de l'album devient littéral : c'est un authentique orage d'acier qui déferle à travers les esgourdes. Cela faisait un moment que Riot incorporait plus ou moins de heavy dans son hard rock, s'accordant même quelques excès de vitesse (le morceau "Narita", "Run for Your Life" sur Fire Down Under...). Mais jamais, au grand jamais, Riot n'était allé aussi vite, ni aussi fort.
L'adrénaline déborde, les tympans explosent. Tony Moore, nouveau vocaliste à la voix suraiguë (qui n'est pas sans rappeler le compatriote allemand Michael Kiske), s'arrache derrière le micro comme si sa vie en dépendait. Ses couplets défilent à Mach III, et la conviction qu'il déploie dans le refrain de "Thundersteel" est absolument renversante. Déjà dans les cordes, l'auditeur ne verra pas venir le second uppercut. "Fight or Fall". Comment résister à cette avalanche de riffs mordants décochés par un Reale plus en forme que jamais ? Comment ne pas devenir ivre de gloire et de combats à l'écoute de ce refrain tonitruant que vient appuyer une cavalcade rythmique virtuose ? Réponse : pas possible. Niet. Riot vous tient par les couilles, et ne vous lâchera qu'au bout de 46 minutes. Tout, dans Thundersteel, respire la puissance indomptable, le désir d'en découdre et de casser des gueules, le larger than life, et le METAL. Dans tous les sens du terme : métal comme cette production, qui fleure bon le chrome et l'acier. L'acier du tank qui vous roule dessus à cent à l'heure. Mais également metal, comme cette musique capable de faire se lever des centaines de chevelus comme un seul homme, tous unis contre les connards du monde entier, la connerie humaine et l'intolérance. Globalement, Thundersteel peut être assez aisément disséqué en deux parties.
D'un côté, les morceaux véloces avec double pédale en furie et riffs à la vitesse du Concorde ; et de l'autre, les compositions plus mid-tempo. Et peu importe la vitesse que Riot décide d'adopter, c'est à chaque fois une baffe de tous les instants. Que ça soit pour livrer des titres speed qui feraient baver d'envie n'importe quel groupe de power finlandais ("On Wings Of Eagles" et son orgasmique refrain) ou bien pour rallier tout le monde à sa cause en un seul refrain ("Sign of the Crimson Storm", où Moore adopte de délicieuses intonations à la Dio), Riot ose tout, et réussit avec un insolent brio. Cette chronique est déjà très longue, trop longue, et je n'ai même pas encore eu le temps d'évoquer l'épiquissime "Flight of the Warrior", ni l'émouvante power-balade "Bloodstreets". Deux titres moins prenants sont quand même à déplorer au sein de cet étincelant tableau. Il y a tout d'abord "Johnny's Back". Pas une mauvaise compo. Speedée et pleine d'énergie. Mais après l'ahurissant enchaînement des cinq premiers titres, elle paraît soudain un peu fade. Déception aussi en ce qui concerne le dernier morceau, "Buried Alive (Tell-Tale Heart)". Long de presque neuf minutes, il laisse présager une véritable pièce montée speed metal, avec soli défiant la vitesse du son, passages épiques et toute la smalla. Mais non, il s'agit d'un morceau heavy de facture classique. Les riffs sont bons, le chant de Moore toujours efficace... mais il manque cette étincelle, cette passion tonitruante qui faisait vrombir les autres titres du disque. Une fermeture d'album déconcertante
Une magnifique résurrection, voilà ce qu'est Thundersteel. Finalement, les quelques années d'absence de Riot au milieu des eighties auront fait le plus grand bien au groupe. Le changement de line-up et la plongée des deux pieds dans un style résolument metal ont propulsé Thundersteel au rayon des classiques du genre. Clairement un disque qui a dû inspirer le mythique Painkiller de Judas Priest, ainsi que toute une génération de musiciens de speed mélodique / power metal. Chef-d’œuvre. And we riiiiiiide...  



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