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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-David Berlin
(chant+guitare)

-Einar Petersson
(guitare)

-Carl "Skipper" Norman
(basse)

-Daniel "Airwolf" Uggla
(batterie)

TRACKLIST

1) Rivers Of Dust
2) Beyond The Pale
3) Far Side Of Your Mind
4) Undead Love
5) Invisible Eye
6) Burn, Babylon, Burn
7) The Only Dead Girl In The City
8) Afterglow
9) The Weight Of The Night

DISCOGRAPHIE


Wheel in the Sky - Beyond the Pale
(2018) - hard rock - Label : The Sign Records



Les groupes de hard rock revival suédois : que veulent-ils ? D'où viennent-ils [ndlr : les enquêteurs ont probablement une hypothèse] ? Quels sont leurs réseaux ? À combien s'élèvent les bénéfices de leur business souterrain ? Concernant ce dernier point, si l'on se fie au nombre de vues sur le site oligarchique de lecture en ligne censé faire office de baromètre de popularité, il semble que l'appât du gain n'ait pas motivé grand monde dans cette affaire. En tout cas pas Wheel in the Sky, dont le premier effort longue durée n'avait guère suscité d'émoi, malgré de belles promesses qui ne demandaient qu'à être concrétisées. Les Scandinaves sont-ils parvenus à se hisser au niveau des plus illustres représentants de la mouvance rétro à la faveur de leur deuxième LP intitulé Beyond the Pale ?

Lorsqu'il s'agit de mettre ses pas dans ceux de prestigieux aînés, nul doute que l'équilibre est difficile à trouver entre respect des codes et valorisation d'une inspiration personnelle. Heading for the Night, l'album inaugural de la troupe d'Uppsala, avait tendance à faire pencher la balance du côté de l'hommage prudent, laissant toutefois entrevoir des aptitudes à emmener leur drakkar en des recoins moins balisés. Les délicats accords héroïques – si – scandés en ouverture de "Rivers of Dust" instaurent une tension intrigante et suscitent l'espoir d'une œuvre qui fera date. En manque de panache, le refrain, bien qu'assez vif, fait un peu retomber le soufflé, de même que la coda instrumentale sur laquelle les guitares brodent gentiment, sans porter toutefois le morceau à ébullition, en écho atténué de "Velvet in Saturn", l'epic un brin frustrant d'Amber Galactic, le troisième chef d'œuvre de The Night Flight Orchestra. Brève et rapide, la chanson éponyme prend le contre-pied de l'opener auquel elle succède, portée par un riff tourbillonnant en version accélérée de celui de "Feel the Same" de Riot, du « bon heavy à l'ancienne » s'il en est.
Pourtant, là encore, l'enthousiasme reste mesuré, alors même qu'à peu près tous les items d'une jouissive speederie sont réunis. Tous, à l'exception d'un chant intense qui vitaliserait les séquences très mélodieuses concoctées par le quatuor, elles-mêmes affadies par une production sans relief. Certes, le parti pris d'un son léché au service de guitares légères a déjà donné des résultats heureux - Year of the Goat l'a prouvé sur l'exquis et envoûtant Angels' Necropolis. Mais sur ce dernier, la section des cordes bénéficiait d'un son plus étoffé que ce mal nommé Beyond the Paledépasser les bornes ») ainsi que d'un vocaliste habité modulant avec grâce – ni Jones ni Slick, cependant. David Berlin, pour sa part, s'est départi de son âpreté habituelle, ajoutant une nouvelle corde à son arc vocal, malheureusement trop peu tendue pour conférer le dynamisme nécessaire à une réalisation qui en aurait bien besoin. Ainsi, sur "Invisible Eyes", le batteur a beau enchaîner les roulements et les guitaristes tenter de faire monter la mayonnaise, le rendu sonore demeure trop plat pour emmener l'auditeur au-delà de la satisfaction d'écouter le résultat d'un travail bien fait.
Toutefois, le collectif nordique, tout en reconduisant le schéma du calme avant le tempête, ou plutôt de la mer d'huile avant le zéphyr, ose de timides incartades en territoires goth rock – les guitares d'"Undead Love" faisant songer à une rencontre entre New Model Army et les Sisters of Mercy, ou encore le très mignon passage central de "The Only Dead Girl In The City" en écho cristallin du The Cure des années quatre-vingt, relayé par un séquence épique digne de... Blind Guardian. Hélas, ces belles intentions sont partiellement trahies par des refrains dont l'éclat un peu terne ne peut guère rivaliser avec celui nettement plus brillant de plusieurs de leurs concurrents déjà cités. Certaines compositions sont lestées de développements instrumentaux qui soit ne débouchent pas sur l'acmé attendue, soit n'apportent pas grand chose, telle l'introduction acoustique de "Burn, Babylon, Burn", par bonheur relayée par un riff nerveux proche du tube "Ever Fallen in Love (With Someone You Shouldn't've?)" des Buzzcocks, les plus mélodieux des punks. Berlin retrouve une hargne salvatrice, soutenu par un premier solo incisif – le second sera plus sage. Cette piste est emblématique d'un recueil qui donne l'impression que ses auteurs refusent de céder à l'emballement, comme s'ils reculaient au moment de lâcher les purs-sangs. En clôture, l'inutilement étiré "The Weight of the Night" confirme ce ressenti – la répétition d'un motif pas aussi transcendant qu'espéré engendre une lassitude d'autant plus agaçante que l'amorce était porteuse de promesses échevelées.


« Il y avait la place ». À l'instar des équipes françaises de football qui se cassent régulièrement les dents sur leurs adversaires européens, les quatre garçons de Wheel in the Sky donnent l'espoir d'une performance mémorable en rivalisant épisodiquement avec les émissaires les plus doués du metal vintage made in Sweden, avant de rentrer dans le rang et décevoir celles et ceux qui adoreraient devenir leurs supporters. De belles idées, des longueurs inutiles, des mélodies chiadées, des refrains peu accrocheurs, une volonté louable de diversifier le propos, un chant fade confirmé par une production du même tonneau - tous ces éléments se juxtaposent, se mélangent et se contredisent sur un enregistrement qui engendre, au final, le même sentiment que le précédent : la frustration.





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