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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Yannis Papadopoulos
(chant)

-Anton Kabanen
(chœurs+guitare)

-Kasperi Heikkinen
(guitare)

-Máté Molnár
(basse)

-Atte Palokangas
(batterie)

TRACKLIST

1) Blade Runner
2) Bella Donna
3) Highway To Mars
4) Hardcore
5) One Night In Tokyo
6) Moonlight Rendezvous

7) Revengeance Machine
8) Dark New World
9) To The Last Drop Of Blood
10) Broken Survivors
11) My Dystopia
12) Battle Hymn (Manowar cover)
13) They Don´t Care About Us (Michael Jackson cover)

DISCOGRAPHIE


Beast in Black - Dark Connection



(For English version, scroll down)

L’arrivée de Beast in Black avait fait l'effet d'une bourrasque revigorante en vertu d’une formule dance metal dont le dosage n'était pas loin d'être parfait sur l'album From Hell with Love sorti à l'hiver 2019. Après une tournée marathon à peine ralentie par la pandémie de Covid 19, il était temps de donner une suite, forcément attendue, à cette succulence. Anton Kabanen, la tête pensante du collectif, ayant déclaré avoir écrit plus de chansons qu'il ne pourrait en enregistrer, la question n'était pas de savoir si un troisième LP verrait le jour mais : à quoi celui-ci va-t-il ressembler ?

À une plongée sans retour dans l'obscurité compacte du funeral doom. Chaque accord de guitare semble être arraché des griffes d'une entité infernale, le tempo d'une lenteur irréelle semble figer le temps et le chant d'outre-tombe raisonne comme la psalmodie d'un monde dévasté. Poisson d'octobre ! Oui, bon, pour Halloween les farces sont permises, non ? Il faut évidemment prendre le contre-pied exact de la description ci-dessus pour qualifier la musique de Beast in Black qui, en ouverture de sa nouvelle offrande nommée Dark Connection, déboule direct en cinquième (la sixième étant réservée à Vektor). Un motif synthétique hyper accrocheur fait place à un couplet tendu auquel succède un refrain percutant, guidé par les vocalises puissantes et suraiguës de Yannis Papadopoulos, toujours aussi affûté. Un pont mélodique pour relancer l'attention, un solo bref et véloce pour maintenir la dynamique, un retour au refrain-qui-tue : du pur Beast in Black, qui met tout de suite dans l'ambiance. Cet opener dopé à l'adrénaline concentrée s'intitule "Blade Runner", en référence au film, ou plutôt à la « franchise » du même nom. L'univers du manga Berserk, dont l'auteur Kentarō Miura est décédé en mai 2021, est quelque peu mis de côté pour laisser place à un concept futuriste qui ne dépaysera pas beaucoup les familiers de la troupe pavoisant aux couleurs finlandaises.
Les conditions sont donc moyennement propices à une surprise, et de fait, il n'y en a pas beaucoup sur Dark Connection. Il convient toutefois de relever l'amorce synthwave de "Moonlight Rendezvous", single en éclaireur sur lequel le quintet prend le temps de développer une atmosphère à la fois intrigante et désespérée comme une BO de John Carpenter. Papadopoulos déploie son registre sensible sur les couplets et aborde avec maîtrise l'excellent refrain teinté de mélancolie. La structure du morceau demeure classique mais le résultat s'écarte légèrement de l'objectif « droit au but » qui caractérise les autres pistes. Celles-ci témoignent une fois de plus de la science de composition d'Anton Kabanen, qui donne l'impression de ne pas savoir écrire une mauvaise chanson. Un refrain inhabituellement en-dedans ? Les gars mettent les gaz et transforment l'engin en rouleau-compresseur - "Revengeance Machine" – compensent par des couplets soignés - "Broken Survivors" – ou cisèlent un motif diabolique - "Hardcore". Mais ce qui distingue Beast in Black depuis son entrée dans le jeu est la science du refrain imparable servi dans un enrobage eurodance-synthpop qui donne tout leur cachet à des titres tels que "Bella Donna", "Dark New World" (avec flûte) ou encore "To The Last Drop Of Blood". L'énergie dégagée par la formation nordique, couplée avec la malice de Kabanen qui place quasiment à chaque fois la petite variation harmonique qui va bien et le passage apaisé d'une durée juste suffisante pour garder les cortex captifs, donne une cohérence que les réfractaires aux mélodies évidentes assimileront sans doute à de la redondance. Il pourra leur être rétorqué que si le procédé était aussi facile à mettre en œuvre, nul doute que de nombreux concurrents se seraient déjà déclarés, ce qui aux dernières nouvelles n'est pas encore le cas.
Peut-être parce qu'il n'est pas facile de dénicher un vocaliste possédant les capacités hors normes de Yannis Papadopoulos qui transcende, entre autres, le robuste "Highway To Mars" et la power ballade finale, "My Dystopia", valse cosmique progressant entre douceurs au piano et scansions lourdes d’un thème héroïque, judicieusement aéré par un intermède orientalisant. Certes, le strident Hellène se laisse un peu griser à l'occasion des deux reprises sur lesquelles il n’hésite pas à imiter ses homologues – d'abord Eric Adams qu'il défie avec panache sur une reprise pêchue, velue serait-on tenté de dire, du mythique "Battle Hymn" de Manowar, dont les accents épiques et l'invraisemblable break en mode comptine de Noël ne pouvaient que séduire le groupe ; puis rien moins que Michael Jackson sur une cover de "They Don´t Care About Us", « hi -hi » compris - le résultat, aussi réussi soit-il, est un peu gênant et vire au pastiche. En revanche, rien à redire, bien au contraire, concernant sa performance sur "One Night In Tokyo", single enlevé clairement inspiré de la synth pop nipponne, notamment celle produite par Daisuke Asakura (Access, T.M. Revolution, Iceman...). Cette occurrence tourbillonnante dont les couplets succincts sont éclipsés par un refrain taillé pour les dancefloors constitue une invitation explicite à aller s'ambiancer sous les boules à facettes - le passage central risque de faire défaillir quelques metalheads...


La Bête en Noir insiste. À la fois heavy et coloré, speed, sombre et joyeux, bardé de samples et de rengaines irrésistibles, Dark Connection s'inscrit dans la droite lignée de ses deux prédécesseurs. Comment en vouloir à Kabanen et ses complices de capitaliser sur leur succès en reconduisant une recette payante ? Impossible, à moins d'être allergique à cet élixir aussi fort en bouche qu'euphorisant. Bien sûr, le mélange ne fonctionne que si les idées sont au rendez-vous et la répétition d'un mode opératoire efficace mais peu diversifié risque à terme de lasser. Peu importe pour l'heure, Beast in Black invite à coordonner son headbanging avec son déhanché, un exercice a priori ardu que la horde du pays des Mille Lacs transforme avec brio en affolante séquence festive.

Un commentaire ? Un avis ? C'est ici.



The arrival of Beast in Black had felt like an invigorating gust of wind by virtue of a dance metal formula whose dosage was not far from perfect on the album From Hell with Love released in winter 2019. After a marathon tour barely slowed down by the Covid 19 pandemic, it was time to give a follow-up, necessarily expected, to this succulence. Anton Kabanen, the head of the collective, having declared that he had written more songs than he could record, the question was not whether a third LP would see the light of day but: what will this one be like?

A one-way dive into the compact darkness of funeral doom. Each guitar chord seems to be torn from the claws of an infernal entity, the unreal slowness of the tempo seems to freeze time and the otherworldly vocals sound like the psalmody of a devastated world. October fool! Yes, well, for Halloween the pranks are allowed, no? Obviously, we have to take the exact opposite of the above description to qualify the music of Beast in Black which, in the opening of its new offering named Dark Connection, comes straight to the fifth (the sixth being reserved for Vektor). A hyper-catchy synthetic motif gives way to a tense verse followed by a percussive chorus, guided by the powerful and high-pitched vocals of Yannis Papadopoulos, as sharp as ever. A melodic bridge to boost the attention, a short and fast solo to maintain the dynamics, a return to the chorus-which is pure Beast in Black, which immediately puts in the mood. This opener doped with concentrated adrenaline is called "Blade Runner", in reference to the movie, or rather to the "franchise" of the same name. The universe of the manga Berserk, whose author Kentarō Miura died in May 2021, is somewhat put aside to leave room for a futuristic concept that will not disorient the familiar troupe strutting the Finnish colors.
The conditions are therefore not very favorable to a surprise, and in fact, there are not many on Dark Connection. However, it is worth noting the synthwave beginning of "Moonlight Rendezvous", a scouting single on which the quintet takes the time to develop an atmosphere both intriguing and desperate like a John Carpenter soundtrack. Papadopoulos deploys his sensitive register on the verses and masterfully tackles the excellent melancholy-tinged chorus. The structure of the song remains classic but the result is a slight deviation from the « straight to the point » objective that characterizes the other tracks. These once again show Anton Kabanen's compositional science, which gives the impression that he can't write a bad song. An unusual less striking chorus? The guys step on the gas and turn the thing into a steamroller - "Revengeance Machine" - compensate with neat verses - "Broken Survivors" - or chisel out a devilish motif - "Hardcore". But what distinguishes Beast in Black since its entry in the game is the science of the unstoppable chorus served in a eurodance-synthpop coating which gives all their cachet to titles such as "Bella Donna", "Dark New World" (with flute) or "To The Last Drop Of Blood". The energy released by the Nordic formation, coupled with Kabanen's mischievousness who places almost every time the small harmonic variation that goes well and the soothed passage of just enough duration to keep the cortexes captive, gives a coherence that the refractory to the obvious melodies will undoubtedly assimilate to redundancy. It could be retorted that if the process were as easy to implement, no doubt many contenders would have already declared themselves, which at last news is not yet the case.
Perhaps because it is not easy to find a vocalist with the extraordinary abilities of Yannis Papadopoulos who transcends, among others, the robust "Highway To Mars" and the final power ballad, "My Dystopia", a cosmic waltz progressing between soft piano and heavy scansions of a heroic theme, judiciously aired by an orientalizing interlude. Certainly, the strident Hellene lets himself be intoxicated a little on the occasion of the two covers on which he does not hesitate to imitate his counterparts - first Eric Adams whom he challenges with panache on a peachy cover, velvety one would be tempted to say, of the mythical Manowar's "Battle Hymn", whose epic accents and the improbable break in Christmas rhyme mode could only seduce the group; then nothing less than Michael Jackson on a cover of "They Don't Care About Us", « hee hee » included - the result, as successful as it is, is a bit embarrassing and turns into a pastiche. On the other hand, there is nothing to complain about, on the contrary, concerning his performance on "One Night In Tokyo", a lively single clearly inspired by Japanese synth pop, especially the one produced by Daisuke Asakura (Access, T.M. Revolution, Iceman...). This swirling occurrence whose succinct verses are overshadowed by a chorus made for dancefloors is an explicit invitation to party under the disco balls - the central passage might make some metalheads faint...


The Beast in Black insists. At the same time heavy and colored, speed, dark and joyful, full of samples and irresistible songs, Dark Connection is in the right line of its two predecessors. How can you blame Kabanen and his accomplices for capitalizing on their success by repeating a successful recipe? Impossible, unless you are allergic to this elixir as strong in the mouth as it is euphoric. Of course, the mix only works if the ideas are there and the repetition of an efficient but not very diversified modus operandi risks to get tired in the long run. It doesn't matter for the moment, Beast in Black invites to coordinate its headbanging and its wiggle, an a priori difficult exercise that the horde of the Land of the Thousand Lakes transforms with brilliance into a crazy festive sequence.


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