Death -
The Sound Of Perseverance
Bon, il donne quoi ce black album (référence très subtile au chant de Chuck) ? Interrogeons les badauds se traînant dans la rue sans but :
- Bonjour, que pensez-vous de The Sound Of Perseverance de Death ?
- Tenez, prenez ces 50€ c’est tout ce que j’ai !
Bon … réessayons :
- Bonjour, que pensez-vous de The Sound Of Perseverance de Death ?
- Euh… Je viens de sortir des toilettes, désolé.
OK, personne n’a l’air de vouloir aider (mais au moins, on vient de gagner 50€). Puisqu’il en est ainsi, je me dévoue ! Je répondrai à vos interrogations. Premier point, la production est magnifique. Personnellement je trouve qu’elle colle parfaitement avec la musique que Chuck a désiré créer. On entend distinctement tous les instruments (peut-être pas assez la basse) et notamment tous les différents caissons et cymbales de notre ami batteur, ce qui relèvera de son importance.
Maintenant roulez jeunesse! Comment? Qu’entends-je? Ce n’est plus trop death metal? Mais vous avez entendu ces espèces de pilonnages dans "Scavenger Of Human Sorrow" ou "Spirit Crusher"? Non, jamais du heavy ça. Et puis le chant, oui, il est spécial. D’un autre côté, tout comme la production, il s’inscrit parfaitement dans la logique de l’album, très aigu, braillard. Non franchement, ne cherchez pas de faiblesse d’un quelconque côté technique. Car en plus de Chuck, guitariste, bassiste et batteur disent leur mot avec conviction. Car Chuck Schuldiner a su faire évoluer sa musique et le genre qu’il a créé jusqu’à des hauteurs et des contrées insoupçonnées. Franchement, il pleut des riffs de partout, il y a des refrains de tueurs et les changements de rythme sont foisons. Ecoutez un peu "Scavenger Of Human Sorrow" qui sert de porte d’entrée à l’album. Riffs costauds, refrain mémorable (« Scavenger! Of Human Sorrow! ») et puis cassure mythique à grand coup de basse. Et puis bien sûr, soli qui tuent. Franchement, la première fois que je l’ai entendue, j’ai d’une, rien compris, de deux, pensé que c’était limite nul, de trois, cru que la deuxième chanson commençait. Faux sur toute la ligne! Maintenant j’ai tout compris (ou presque …), j’adore, et c’est bien qu’une seule et même chanson comme vient nous le rappeler le riff du début que l’on retrouve. Entrée en matière on ne peut plus satisfaisante donc. Géniale même… bon allez merde, lâchons-nous, SUR-LE-CULTANTE!
Arrivé à ce point, vous commencez un peu à entrevoir que cette chronique va virer à la propagande pro Death. Et ben vous avez tout pas faux! Car je ne peux résister à un album qui possède en son sein "Scavenger Of Human Sorrow" puis "Spirit Crusher". Gargl! Deux des meilleures chansons qui m’aient été donné d’entendre ! Difficile de résister hein ? Ce "Spirit Crusher" qui s’ouvre avec une ligne de basse qui reste bien en bouche et qui continue avec force riffs bétons, changements de rythmes à foison et refrain mythique ! Aie aie aie ! Oui, j’adore cette chanson. Bien sûr, avec un tel départ, il est difficile pour le disque de maintenir la cadence vous direz-vous. Pas entièrement faux… ce qui signifie que pas entièrement vrai aussi. Oui, cet album en a sous la patate tout le long de son cours (loin d’être tranquille). Franchement, difficile de résister au riff si mélancolique de "Flesh And The Power It Holds". Il vous emporterait presque dans les abîmes.
Et puis Chuck en grand compositeur qu’il est, sait qu’il ne faut pas lasser son auditeur. Il faut aussi savoir le surprendre. Et c’est ce qu’il fait magnifiquement en proposant un moment de douceur acoustique sur "Voice Of The Soul". Pensant que ce n’était pas assez sûrement, il s’est mis en tête de rajouter des guitares stridentes en arrière-plan (ou au premier plan ? je ne sais plus avec tout ça). Deux guitares électriques qui lâchent leurs cris si déroutants. Une sacrée chanson encore une fois ! Et qui démontre toute l’habilité de Mr Schuldiner dans l’art de vous mettre dans un état de prosternation. Voilà un album qu’il ne fait pas bon passer outre ! C’est une chose aussi certaine que sa qualité. Une autre chose certaine, c’est que nombre d’intro sont des soli de batterie. Ma foi, je ne cracherai pas dessus pour un pou. Batterie qui au passage assure dans tous les domaines, que ce soit le roulement de double grosse caisse ou les douces cymbales, le travail est à tous les niveaux remarquable. Et puisque nous entrons dans la partie remerciements techniques, passons les éloges à tout le monde puisque le bassiste nous gratifie de superbes lignes de basse (cf "Spirit Crusher", l’intro) et bien évidemment les gratteux, Chuck en tête, qui s’acharnent à balancer des riffs à la mégatonne ainsi que des soli qui coulent de source toujours excellemment trouvés et exécutés.
Pour toutes ses qualités, cet album s’impose comme un incontournable de tout le genre metal. Je pourrais encore m’appesantir des paragraphes durant sur les qualités de composition dont a fait preuve Chuck sur cet album, sur sa richesse qui le rendra difficilement abordable de prime abord ou encore sur son exceptionnelle maîtrise technique. Mais plutôt que de s’embourber (ou continuer à), il est plus simple de vous pointer un fusil sur la tempe ou vous obliger à acheter ce diable d’album ! A noter la reprise de Judas Priest, "Painkiller", dont je ne dirai pas grand-chose vu que je ne connais pas l’originale, sauf qu’elle s’adapte bien au style de l’album. Malgré une voix qui peut devenir un poil horripilante.