Death -
Human - Deluxe Reissue
Il y a quelques mois quand Relapse avait commencé sa vaste opération de réédition sur les albums de Death, j’avais pesté contre le choix de The Sound Of Perseverance pour commencer. Album il est vrai culte, mais qui n’avait aucunement besoin d’un lifting, tant le son d’origine approchait de la perfection. Et à la vue des bonus sortis du fond de la cave qui avaient été proposés, c’était ouvertement une arnaque. Un remaster de Human qui avait plutôt mal vieilli se justifie en revanche beaucoup plus et c’est ce qui nous intéresse aujourd’hui.
Une petite remise en contexte s’impose. Human a introduit chez Death en 91 une technicité outrancière dont le niveau ne redescendra plus jamais, tant les musiciens entourant le maître Schuldiner rivalisaient tour à tour de virtuosité. Avec cet opus et Individual Thought Patterns, Chuck met à contribution quelques uns des plus illustres personnages de l’histoire du metal. Pouvoir les réécouter avec un son plus adapté est un bonheur. Concrètement qu’est-ce que ça donne ? On entend enfin parfaitement les lignes de basse démentielles de Steve DiGiorgio (“Suicide Machine”) ! Et Dieu sait qu’il le méritait bien. La batterie sonne plus puissante, sans aller jusqu’à la loudness war (et heureusement). C’est un régal de redécouvrir des merveilles comme “Lack of Comprehension” (qui amena chez Death le gimmick de l’intro planante avant que ne s’abatte la tempête).
Du côté des suppléments, ce n’est guère plus intéressant que ce qu’on nous proposait sur le précédent remaster. La reprise de Kiss qui figurait en bonus track de l’édition japonaise auparavant est intégrée d’office. Ne connaissant pas l’originale, il m’est difficile de juger, on a un rendu death’n roll assez insipide. On nous assomme ensuite à coups de démos toutes plus barbantes les unes que les autres. Instrumentales, amputées de soli, de basse ou de lead guitar, divisées en deux parties (c’est le cas de “Secret Face”, “See Through Dreams” et “Cosmic Sea” mais à quoi bon ?) … ceux qui ont écouté le remaster de The Sound Of Perseverance savent déjà à quoi s’attendre. Les deuxièmes versions des démos ont une batterie qui sonne plus humaine, mais ça reste du remplissage. Parlant de durée, il faut rappeler que Human est sans doute l’album le plus court de Death. Était-ce pour autant nécessaire de combler le vide avec plus d’une heure de bonus à jeter ? Tsss...
Un dépoussiérage qui fait vraiment du bien. Même si l’on sait que la logique mercantile prime avant tout le reste dans cette démarche, Human avait besoin de ça. On oubliera volontiers les bonus à deux balles, par contre, plus d’excuse pour les djeunz se disant metalleux qui ne connaissent pas ! On écoute Death et que ça saute !