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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 octobre 2022
Sa note : 13/20

LINE UP

-Ron Iglesias
(chant)

-Josh Christian
(guitare)

-Eric van Druten
(guitare)

-Shane Boulos
(basse)

-James "Jim" DeMaria
(batterie)

TRACKLIST

1) Dis Morta
2) Feeding Frenzy
3) The Radical
4) Power
5) Hyper Reality
6) Creating the Abyss
7) Straight Razor
8) Chasing Mercury
9) Devil in the Mirror
10) Judas

DISCOGRAPHIE

World Circus (1987)
Think this (1989)
Dis Morta (2022)

Toxik - Dis Morta



Dans la série « les outsiders du metal eighties reviennent avec de la vengeance » (Vio-lence, Heir Apparent, Weapon, Acid Reign...), l'épisode « Toxik » est sans doute l'un des plus tortueux. Voilà près de dix ans que le guitariste et seul membre permanent Josh Christian a réactivé l'entité speed thrash US plongée dans le coma au tournant des années quatre-vingt-dix, un album étant annoncé dans la foulée. Il a fallu beaucoup de persévérance à son principal instigateur pour délivrer Dis Morta, troisième LP publié trente-trois ans après le précédent. Question rituelle posée à chaque résurrection : le jeu en vaut-il la chandelle ?

Si l'on se fie à la majorité des enregistrements proposés par les revenants, la réponse se situe le plus souvent quelque part entre « non » et « au moins, ça donnera l'occasion de les voir sur scène ». Pas vraiment l'extase. Les exemples de franche réussite comme The Age of Entitlement d'Acid Reign sont rares, au point que l'on se contenterait déjà d'un article de bonne facture, avec une interprétation correcte et dotée d'une production équilibrée. On aimerait dire qu'il en est ainsi pour Dis Morta... Sauf que ce serait mentir, à moins de prévoir une marge de tolérance confortable envers les vocalises perçantes du dernier arrivé dans la troupe, Ron Iglesias. Bien que le chant strident fasse partie intégrante de l'identité sonore de Toxik, le registre forcé du jeune homme, proche de celui de Wade Black (ex Crimson Glory) risque d'éprouver les esgourdes les plus résistantes, surtout quand il frise avec la fausseté comme sur la laborieuse chanson-titre en ouverture ou "Chasing Mercury", occurrence sur laquelle Christian et ses copains lorgnent ouvertement sur les ambiances intranquilles de Think This, le deuxième long jeu à la limite du metal progressif. Iglesias s'en sort plus difficilement que son prédécesseur Charles Sabin, revenu le temps de l'EP Breaking Clas$ paru en 2017.
À la décharge de celui qui se contente habituellement des chœurs au sein de Paralysis, celui-ci n'a d'autre choix que la surenchère pour s'extraire du mixage avantageant la batterie du bastonneur Jim DeMaria, également en poste chez Heathen. L'effet rouleau compresseur, renforcé par le rendu assez brouillon des guitares et que ne peut freiner la basse plus que discrète de Shane Boulos, engendre un maelstrom qui tend à neutraliser les timides tentatives visant à sortir du carcan speed metal telles que "Creating the Abyss", "Hyper Reality" ou le final "Judas". Il diminue aussi l'impact des variations traversant notamment un "Devil in the Mirror" pourtant ambitieux. Logiquement, ce sont les compositions les plus véloces qui ressortent du lot. Calée dans le sillage du séminal World Circus et de la démo d'In Humanity, l'album avorté avec Jason Bittner derrière les fûts et le premier chanteur Mike Sanders, "Straight Razor" déboule en sixième avec guitares en mode DragonForce et un refrain pour une fois accrocheur sur lequel Iglesias vitrifie à bon escient.
Petits bémols : les arpèges débités comme à l'entraînement avant le solo cassent un peu la dynamique tandis que la conclusion abrupte laisse une sensation d'inachevé, même s'il s'agit là d'une autre habitude chez les Yankees, qui ne s'attardent guère en route. Moins marquant malgré ses réminiscences de Mekong Delta époque Dances of Death, "The Radical" vaut surtout pour son entame sur laquelle vocifère une dame ayant une conception assez personnelle de la charité chrétienne puisqu'elle insulte les personnes à qui elle offre son soutien (cf la vidéo intitulée “Crazy Christian Lady”). Plus convaincants, "Feeding Frenzy" et son riff façon tornade confirment que Josh Christian, secondé par son ex-roadie Eric van Druten, a encore du feu dans les phalanges – les fans de Vektor devraient apprécier. Là encore, on pourra déplorer une fin un poil raide et le déficit de puissance qui grève un refrain à la scansion potentiellement ravageuse. De quoi attiser quelques regrets, surtout que le quintet montre sur "Power" qu'il est capable d'allier vitesse et mélodies catchy, au bon souvenir de ses jeunes années.


Desservi par un son arasant qui élimine tout ce qui dépasse de l'horizon speed thrash, parasité par un hurleur envahissant, Dis Morta frustre. En dépit de ces défauts, le recueil des retrouvailles contient suffisamment de passages virulents et de prouesses guitaristiques pour faire passer un agréable moment à celles et ceux qui attendaient une livraison digne de ce nom de la part du gang de New-York. Conforme en tout point à l'ADN Toxique, Dis Morta donne envie d'en entendre davantage, en concert pour commencer, en attendant, qui sait, une nouvelle réalisation.



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