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CHRONIQUE PAR ...

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Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 20 janvier 2023
Sa note : 15/20

LINE UP

-Ian Fraser "Lemmy" Kilmister
(chant+basse)

-Brian David "Robbo" Robertson
(chœurs sur "Back at the Funny Farm"+guitare+piano sur "Rock it")

-Philip John "Philthy Animal" Taylor
(batterie)

TRACKLIST

1) Back at the Funny Farm
2) Shine
3) Dancing on Your Grave
4) Rock It
5) One Track Mind
6) Another Perfect Day
7) Marching Off to War
8) I Got Mine
9) Tales of Glory
10) Die You Bastard!

DISCOGRAPHIE

Bomber (1979)
On Parole (1979)
Another Perfect Day (1983)
Hammered (2002)
Motörizer (2008)
The Wörld Is Yours (2010)

Motörhead - Another Perfect Day
(1983) - hard rock - Label : Bronze Records



Déjà au bord de la rupture avant même d’avoir sorti un single, Motörhead, désormais en pleine ascension, doit faire face à la défection de son guitariste Fast Eddie Clarke pendant la tournée nord-américaine Iron Fist de 1982. La formation réduite à deux éléments fait appel à Brian « Robbo » Robertson, ancienne gâchette de Thin Lizzy, afin d’assurer le reste de la tournée. L’Écossais réputé pour son caractère difficile accepte et s’engage pour l’enregistrement du prochain album. Another Perfect Day voit le jour au printemps 1983. Et il a une drôle de tronche.

La pochette signée du fidèle Joe Petagno annonce la couleur, ou plutôt les couleurs – presque toute la palette y passe : la mascotte Snaggletooth, marqueur visuel de la Tête de Moteur, fait son retour, mais dans un dégradé horrifique et contrasté. Chaud et froid, tradition et mutation, les bases sont là mais la bestiole est secouée par des courants contradictoires dont il est difficile de dire s’ils s’affrontent ou se complètent. Ouvrant les hostilités, "Back at the Funny Farm" apporte une réponse : les deux, mon général. L’introduction basse bulldozer en avant façon "Overkill" rappelle que Lemmy est toujours aux commandes, le rythme speed et le riff lourd rassurent - ici c’est bien Motörhead. Oui mais la guitare, très réverbérée, fait plus dans la dentelle que dans l’écru, et les deux solos, dont un long pour finir, sont assez chiadées – pas très conformes à l’adn motörheadien pour tout dire.
Tout l’album balance entre ces deux tendances, comme en témoignent "Dancing on Your Grave" et son thème gracieux - Fine Elizabeth avec une voix d’ours – ou encore "Rock it", salve trépidante se terminant en une savoureuse séquence de boogie woogie scandée, timidement certes, par le piano de Jerry Lee Lewis (en fait, Robertson est crédité). Du piano chez Motörhead… Les bikers qui suivent le gang sont au bord de la syncope. Et pourtant, ce que l’on regrette à propos de ce morceau, c’est que la coda ne dure pas plus longtemps, interrompue par un solo s’éteignant dans un frustrant decrescendo. Ah, ces damnés solos. Pas mauvais en soi - Robertson est un excellent guitariste - leur durée souvent excessive fait hélas perdre aux compositions une part non négligeable de leur force de frappe. C’est surtout vrai pour ceux placés en conclusion, lestant des titres initialement enlevés tels qu’"I Got Mine" et plombant les déjà peu virulents "One Track Mind" et "Another Perfect Day" à mi parcours. Sans Scott Gorham pour lui livrer bataille comme aux plus belles heures de Thin Lizzy, les récitations de Robbo sont moins passionnantes. Heureusement plusieurs occurrences font honneur à l’énergie habituelle de l’escouade britannique – "Tales of Glory" et son riff direct rappelant "Whole Lotta Rosie" d’AC/DC, en plus rapide, et surtout "Marching Off to War", petit bijou d’équilibre entre dynamisme, subtilité et intensité qui tient en haleine jusqu’au bout, solo final compris (pour une fois). « Subtilité » ? Oui monsieur.
Quant à "Shine", paru en single, il s’agit tout simplement de l’une des meilleures créations de Lemmy et sa bande. Les puristes ne seront sans doute pas d’accord compte tenu du degré anormalement élevé de musicalité que contient cette pépite, mais quelle réussite que cet alliage de rugosité et d’élégance, valorisé par des couplets entraînants, un refrain solaire et un solo magique ! Motörhead n’a jamais groové aussi fort ! Le secret de la réussite était là : combiner les forces des deux principaux protagonistes, Lemmy la rudesse et Brian la tendresse (musicalement, parce qu’humainement, c’est plutôt l’inverse). Parfois l’amalgame se fait et parfois non, tout du moins pas complètement : malgré son intitulé prometteur, "Die You Bastard!" en clôture relève du pétard mouillé, la basse velue et la batterie primitive laissant la place à un refrain timoré - même un scream rarissime de Lemmy ne parvient pas à faire décoller l'honnête chanson.


À deux doigts du chef d’œuvre. Fortement influencé par les penchants mélodieux de Brian Robertson, Another Perfect Day laisse entendre un Motörhead moins brut de décoffrage, plus affable et globalement inspiré. Certaines baisses de tension et des interventions parfois oiseuses de l’ex star de Thin Lizzy gâchent un peu la fête, même si les bons moments sont majoritaires, la vigueur n’ayant pas déserté la section anglaise. Cela ne suffira pas à contenter les fans qui ne goûteront guère à ces raffinements inédits, incarnés par le guitariste intérimaire qui refuse de jouer les classiques du groupe sur scène et dont les attitudes de diva mettent les nerfs de Lemmy à rude épreuve. L’antagonisme des deux hommes aura accouché d’un recueil intrigant, pas exempt de défauts mais unique dans l’histoire de Motörhead.



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