20028

CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 30 novembre 2025
Sa note : 17/20

LINE UP

-John Kenneth Wetton
(chant+basse)

-Stephen James "Steve" Howe
(chœurs+guitare)

-Geoffrey "Geoff" Downes
(chœurs+claviers)

-Carl Frederick Kendall Palmer
(batterie+percussions)

TRACKLIST

1) Heat Of The Moment
2) Only Time Will Tell
3) Sole Survivor

4) One Step Closer
5) Time Again
6) Wildest Dreams
7) Without You
8) Cutting It Fine
9) Here Comes The Feeling

DISCOGRAPHIE

Asia (1982)
Alpha (1983)
Spirit of the Night (live) (2010)
XXX (2012)
Gravitas (2014)

Asia - Asia
(1982) - rock prog pop prog - Label : Geffen Records



Comment peut-on en arriver à cette proposition : réunir des virtuoses pour leur faire jouer des ritournelles destinées aux radios grand public ? Simple : le rock progressif est passé de mode alors que l’AOR, le soft rock « pour adultes », cartonne. La tendance en vigueur à la fin des années soixante-dix atteint son apogée au début de la décennie suivante aux États-Unis. La réplique des Anglais finit par arriver en mars 1982 sous la forme d'un album auto-intitulé : Asia.

L’entité britannique est constituée sous la houlette d’un chasseur de têtes de chez Geffen Records - des Américains donc, qui connaissent le boulot : Journey, Toto, Foreigner, Survivor, autant d'assemblées de bêtes de studio qui savent à peu près tout jouer et affolent les ventes. La pêche a été bonne : après plusieurs moutures ayant vu passer notamment le fantasque Rick Wakeman, le choix s’arrête sur le chanteur et bassiste John Wetton, ancien de King Crimson et U.K., le guitariste Steve Howe (ex-Yes), le batteur Carl Palmer (Emerson, Lake & Palmer) et le claviériste Geoff Downes, également issu des rangs de Yes qu’il avait intégrés après avoir co-écrit le hit "Video Killed the Radio Star" (1979) avec The Buggles. Toutes les formations auxquelles ont appartenu ces trentenaires du prog sont soit à l’arrêt complet (King Crimson, U.K., Yes), soit en pause (ELP). Mais les has been se rebiffent et font un truc incroyable dans le monde du rock progressif : mettre leur ego de côté. Enfin, ça, c’est ce qu’on imagine en écoutant la majeure partie des chansons, particulièrement les trois qui ouvrent le recueil et destinées à sortir en singles. Trois tubes.
"Heat of The Moment". Le modèle. Une exposition façon blockbuster qui met au garde-à-vous, des couplets en tension grâce au chant à la fois chaleureux et volontaire de Wetton et un refrain dopé aux chœurs qui colonise les neurones jusqu’à la fin de l'existence. Howe place un solo nerveux dont il a le secret sous les roulements de Palmer – on ne se refait pas - et l’affaire se termine par le thème répété en fade out. Imparable. Les gars refont la même avec "Only Time Will Tell" lancé par un gimmick aussi pompier qu’indélébile – ah, ces chœurs en contre-chant sur le couplet ! - avant d’enfoncer le clou avec "Sole Survivor" et son refrain ensorcelant. Pas de doute, la maison de disque a eu le nez fin : avec cette triplette magique, et une solide campagne promotionnelle, le succès massif est garanti. La suite de l'enregistrement montre que les types sont humains. La recette appliquée est la même, mais l’impact plus diffus. Le kitsch des synthés s’entend davantage – un festival sur "One Step Closer" entre tintinnabulements et fanfare – tandis que le refrain devient lourd à force d’être insistant, ou est réduit à peau de chagrin, sur "Time Again" et "Wildest Dreams". Les accords s’alourdissent, Palmer tape comme un sourd, les solos s’allongent, les claviers font du keys-spreading et pourtant : ça passe. Du moins, pour qui n’est pas allergique aux accents héroïques et aux rengaines de stadium – les punks en PLS. Les tics de progueux reprennent le dessus, les instrumentistes se tirent la bourre en permanence et veulent en remontrer en habileté. En dépit de tout cela, les titres restent cohérents.
Sans doute faut-il y voir le résultat de la production assurée par Mike Stone, l’un des artisans du son des premiers Queen, dont A Night at The Opera, et co-producteur de Escape de Journey qui est en train de s’écouler par semi-remorques. La ballade "Without You" est un bon résumé des non-tubes de la réalisation : de jolis couplets ponctués par des chœurs aguicheurs aboutissent à un refrain minimaliste, avant que le quatuor ne se réserve une modulation digne du prog des années soixante-dix. Cependant la mélodie axée sur la voix rend le pudding digeste. Elle faisait espérer également que l’alerte "Cutting It Fine" rejoigne le trio de tête dans le club des bangers, sauf que la piste s’achève sur une marche inspirée de "Mars, the Bringer of War" de Holst, tout en clairon et en grandiloquence. Bon. Heureusement tout est bien qui se finit bien grâce à l’entraînante "Here Comes The Feeling", réinterprétation d'une composition écrite par Wetton et enregistrée avec le groupe français Atoll en 1979. Les modifications sont en apparence mineures - la chorale charmeuse était déjà convoquée sur la version originale. Toutefois les quatre d’Asia ont rajouté des zigouigouis de claviers sur l’exposition, du piano sur les couplets, des ornements de guitare sur le pré refrain. Et encore un passage aux synthés pour introduire la variation du milieu avant que Downes, décidément à la fête, ne s’excite dans le final. Indécrottables.


L’association de spécimens de la fine fleur du rock progressif des seventies promettait le renouveau d’un genre ringardisé par le punk et ses propres excès égotiques. Il n’en est, presque, rien, le long format inaugural d’Asia étant surtout élaboré pour conquérir les charts à coups de tubes définitifs. Du sacré bon boulot, en vérité. Néanmoins, en dépit d’une production radio friendly en diable, le naturel revient au trot sur des occurrences à la séduction moins immédiate, sur lesquels les types démontrent que leurs aptitudes ne les ont pas quittés. Progueux un jour, progueux toujours.



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