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CHRONIQUE PAR ...

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Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 13.5/20

LINE UP

-James Hetfield
(guitare+chant)

-Kirk Hammett
(guitare)

-Robert Trujillo
(basse)

-Lars Ulrich
(batterie)

TRACKLIST

1)That Was Just Your Life
2)The End of the Line
3)Broken, Beat and Scarred
4)The Day That Never Comes
5)All Nightmare Long
6)Cyanide
7)The Unforgiven III
8)The Judas Kiss
9)Suicide and Redemption
10)My Apocalypse

DISCOGRAPHIE


Metallica - Death Magnetic
(2008) - heavy metal thrash metal - Label : Vertigo



On dit souvent qu'en matière de football, l'équipe de France compte 60 millions de sélectionneurs. Cette maxime est facilement transposable à Metallica : depuis un petit moment déjà, chaque album des Horsemen suscite presque autant d'avis différents que de personnes l'ayant écouté. Bien entendu, Death Magnetic ne déroge pas à la règle et risque de provoquer à son tour des discussions enflammées entre amateurs de metal de France et de Navarre. Voilà qui nous promet de l'animation en perspective !

En effet, le postulat de base de ce Death Magnetic, c'est que Metallica a décidé de revenir à quelque chose de plus conventionnel après un St Anger pour le moins iconoclaste. Et à l'écoute du résultat final, les points de discorde entre fans risquent d'être une fois de plus nombreux. Déjà, sur la forme : on peut évoquer par exemple le relatif sous-emploi de Robert Trujillo. Certes, on l'entend plus que le pauvre Jason Newsted sur …And Justice For All (encore heureux), mais au regard des couronnes de laurier tressées par ses camarades pendant la gestation de l'album, on était en droit d'espérer une place sur le mix final plus en rapport avec son immense talent : ce ne sera pas pour cette fois. Autre divergence d'opinion en vue : la qualité de la production de ce nouvel album. Point fort pour certains, avec ces guitares abrasives et surtout cette batterie puissante, loin du fiasco de St Anger ; véritable catastrophe pour d'autres, avec cette saturation du son qui rend l'écoute de l'album très désagréable dans certaines conditions (par exemple au casque), en particulier sur certains morceaux comme "The Day That Never Comes". Voilà sans doute un des aspects dont on n'a pas fini de causer dans les chaumières…

Néanmoins, cela n'est sans doute rien par rapport à la polémique qui ne manquera pas de se créer concernant le fond, à savoir la direction artistique de l'album. Au-delà des nombreuses critiques qui se sont abattues sur lui depuis la sortie de Load, Metallica avait toujours gardé un peu de crédit pour le fait de n'avoir jamais regardé en arrière, ni cédé aux attentes d'une partie de fans qui réclamaient un retour à « l’esprit » des années 80. C'est désormais chose faite avec Death Magnetic, qui sonne comme une synthèse de la carrière des Horsemen. TOUTE la carrière : les années 80 évidemment, Lars Ulrich ayant déclaré que Rick Rubin leur avait conseillé de ne plus snober leurs albums des années 80 ; pas étonnant du coup de retrouver des réminiscences (riffs, harmonies) de certains des plus grands titres de Metallica. Mais on retrouve aussi du Load sur Death Magnetic (comme "The Unforgiven III" et ses relents de "The Outlaw Torn" par exemple), et même du St Anger (le début de "The End of the Line" fait furieusement penser à "Some Kind of Monster"). Pour ceux qui ont suivi le groupe dans sa démarche pour le moins aventureuse sur St Anger, on imagine que la couleuvre sera difficile à avaler …

Surtout que lorsque l'on décide de s'attaquer au passé, il faut réussir à placer la barre au moins aussi haut. Malheureusement, c'est sans doute là le plus gros raté de Death Magnetic. En effet, c'est lorsque Metallica fait le plus explicitement référence à son glorieux passé que la comparaison fait le plus mal, car elle devient inévitable. Je ne pense pas aux quelques riffs disséminés çà et là, mais bien à l'utilisation de structures de morceaux emblématiques de la carrière des Horsemen. La tuerie thrash de 5 minutes en fin d'album ? Le pépère "My Apocalypse" et son refrain limite groovy n'arrive pas à la cheville de "Damage Inc." ou "Dyers Eve", 2 des titres les plus sauvages de toute la disco de Metallica. Le long instrumental juste avant ? "Orion" et "To Live Is To Die" étaient 2 titres majestueux, inventifs, d'une grande cohérence et tout en progression maîtrisée ; "Suicide and Redemption" n'est quant à lui qu'un vulgaire collage de plans pas forcément mauvais, parfois même très bons, mais sans aucun rapport entre eux. Un résultat terriblement bancal qui rappelle "The Ultra-Violence" de Death Angel, à la différence que ces derniers l'avaient composé dans leur jeunesse et pas au bout de 25 ans de carrière…

La troisième grosse référence aux années 80 est sans doute "The Day That Never Comes". Un début sous forme de ballade, un break plus musclé puis un long passage instrumental débridé pour finir, ça ne vous rappelle rien ? Même pas, au hasard, "Fade to Black", "Welcome Home (Sanitarium)" ou "One" ? Ces 3 titres avaient au moins en commun un solo final mémorable, qui contribuait largement à leur dimension mythique. Ce n'est pas le cas ici, ni d'ailleurs sur aucun morceau de Death Magnetic. Kirk Hammett est en effet sans doute la plus grosse déception de cette nouvelle livraison des Horsemen. Lui qui n'avait pas eu voix au chapitre St Anger, on pouvait légitimement espérer qu'il allait se surpasser pour son retour aux affaires. Las ! On passe par tous les états, du plutôt bon ("My Apocalypse", "All Nightmare Long", "The Unforgiven III") au très moyen ("That Was Just Your Life", "Cyanide"), du mauvais (la vaine branlette de "The End of the Line" ou sur le premier solo de "The Judas Kiss") au carrément hors de propos (le solo de "Broken, Beat and Scarred", qui semble avoir atterri là par hasard). Bref, l'étincelle se fait toujours attendre, et à aucun moment on ne retrouve un trait de génie capable à lui seul d'enflammer le reste du morceau.

Présenté ainsi, Death Magnetic a toutes les caractéristiques du plantage en beauté, et pourtant l'album s'avère quand même très agréable à l'écoute. Comment est-ce possible, malgré tant d'approximations ? Sans doute le plaisir de retrouver des Horsemen mordants, capables d'asséner des coups de griffe saignants comme sur une première moitié tout simplement impériale. D'emblée, "That Was Just Your Life" en impose grâce à un riff entraînant et un refrain imparable. Des attributs séduisants qu'on retrouve plus tard sur "All Nightmare Long", avec en prime un Jaymz qui annonce la couleur avec son « Luck. Runs. Out. » délicieusement menaçant. Dans les 2 cas, il n'est pas forcément question de thrash, mais plutôt de heavy costaud et surtout complètement débridé. Le martial "Broken, Beat and Scarred" vaut également le détour et s'avère prometteur en live, où on s'imagine déjà beugler rageusement « Show Your Scars ! ». Tous ces coups d'éclat font un peu regretter une deuxième partie globalement moins intéressante, avec des titres bordéliques un peu ("Cyanide"), beaucoup ("Suicide and Redemption"), passionnément ("The Judas Kiss")… ou tout simplement plus fades ("The Unforgiven III" et "My Apocalypse").


Fidèle à ses habitudes de longue date, Metallica nous livre une fois de plus un album qui sera forcément sujet à polémique. Faut-il se satisfaire d'un album plus accrocheur que ses prédécesseurs immédiats ou regretter une certaine frilosité artistique ? Le juger par rapport aux œuvres intouchables du passé ou simplement pour ce qu'il est, compte tenu des capacités créatives actuelles du groupe ? Autant de questions qui susciteront des réponses différentes pour chaque fan, en fonction de son rapport à Metallica et des raisons pour lesquelles il l'idolâtre. Mais une chose est sûre, c'est qu'avec Death Magnetic, Metallica évite magnifiquement ce qui aurait pu signifier sa fin : le consensus mou.


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