CHRONIQUE PAR ...
Fishbowlman
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Jeff Keith
(chant)
-Frank Hannon
(guitare+claviers)
-Dave Rude
(guitare)
-Brian Wheat
(basse)
-Troy Luccketta
(batterie)
TRACKLIST
1)Forever More
2)I Wanna Live
3)One Day At A Time
4)So What !
5)Just In Case
6)Fallin' Apart
7)Breakin' Free
8)All Of Me
9)The First Time
10)Pvt. Ledbetter
11)In A Hole Again
12)The Game
DISCOGRAPHIE
Tesla et Europe ont deux points communs : les deux groupes se sont reformés à la même période (2001 pour Tesla et 2003 pour Europe) et tous deux ont modernisé leur hard rock à grands renforts de guitares « vroom vroom ». Ceci dit, avec Into The Now (2004), l'album de reformation de Tesla, le virage est tout de même moins radical que celui opéré par Europe sur Start From The Dark et Secret Society. Tesla continue à jouer du hard rock classique, seule la forme a changé.
A en juger la pochette de ce nouvel album, Tesla ne respire pas la joie de vivre, comme si quelque chose ne tournait pas rond. L'atmosphère générale est plus sombre, un chouilla plus agressive qu'à l'accoutumée. Un changement de line up à signaler, le guitariste Tommy Skeoch a de nouveau quitté le groupe (il s'était déjà barré une première fois après la sortie de Bust A Nut). La voix de Jeff Keith est plus rauque que d'habitude, moins nuancée, les mélodies sont moins évidentes, les guitares plus lourdes. Même si le son est épais, Tesla n'a pas non plus viré vers un power-metal à la Pantera ou Machine Head, on en est loin. Tesla continue à faire du hard rock, avec de bons morceaux comme "Forever More", "In A Hole Again" dont le refrain représente très bien le style du groupe ou le réjouissant "So What !" qui ferait un très bon single, c'est le titre qui se rapproche le plus de leur ancien style. "So What !" se situe à l'opposé de "Breakin' Free", plus sombre, tout à fait dans l'esprit de l'album du groupe Cosmo, Alien (sorti en 2006 chez Frontiers lui aussi), avec Fran Cosmo (ancien chanteur de Boston)... en moins bien !
Toutefois, on ne peut pas dire que cette forme d'évolution, déjà empruntée par des groupes comme Mötley Crüe (période John Corabi) ou Europe plus récemment, soit des plus originales. Cette manie d'accorder les guitares un ton plus bas pour faire "moderne", il faut croire que cela représente un passage obligé pour tout groupe de hard rock quand il sent qu'il commence à tourner en rond. D'autant plus que les morceaux les plus speeds n'ont rien de formidable, difficile d'accrocher à ces guitares "vroom vroom" sur "All Of Me" et "One Day At A Time" en particulier. Et pour les ballades, n'en parlons pas, elles sont vraiment communes ("Just In Case", "Pvt. Ledbetter", "Fallin' Apart" et son solo ultra classique, alignant les clichés de la ballade hard rock). Quant aux racines bluesy que l'on retrouvait jadis sur Bust A Nut par exemple, je crois que c'est même pas la peine d'en parler, la production « moderne » les a complètement gommé ici. Il faut accrocher à ce nouveau son... j'ai beau faire, je n'y arrive pas, je préférais leurs anciens albums de Mechanical Resonance (1986) à Bust A Nut (1994).
De toute évidence, Forever More a été conçu par des artisans qui connaissent bien leur métier, il devrait contenter les amateurs du groupe. Mais à son écoute, on ne peut s'empêcher de penser que ce genre d'album aurait pu sortir en 1995, comme si Tesla avait une dizaine d'années de retard. Une chose est sure, ce n'est pas Forever More qui va détourner l'attention face à l'attente suscitée par Chinese Democracy, un buzz qui lui fait déjà de l'ombre alors que le disque n'est pas encore sorti. Les deux groupes n'ont pas la même envergure dirons-nous.