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CHRONIQUE PAR ...

100
Merci foule fête
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Jeffrey Lynn "Jeff" Keith
(chant)

-Frank Anthony Hannon
(chœurs+guitare+mandoline+claviers)

-Tommy Skeoch
(chœurs+guitare)

-Brian Thomas Wheat
(chœurs+basse)

-Troy Mack Luccketta
(batterie)

TRACKLIST

1) EZ Come EZ Go
2) Cumin' Atcha Live
3) Gettin' Better
4) 2 Late 4 Love
5) Rock Me To The Top
6) We're No Good Together
7) Modern Day Cowboy
8) Changes

9) Little Suzi (Ph.D. cover)
10) Love Me
11) Cover Queen
12) Before My Eyes

DISCOGRAPHIE


Tesla - Mechanical Resonance
(1986) - hard rock - Label : Geffen Records



Mid eighties, hard rock area : il faudrait choisir entre le thrash et le glam. « Avec nous ou contre nous », et toutes les représailles qui s'ensuivent – essentiellement des échanges de noms d'oiseaux à la récré. Sauf que, dans ce domaine comme dans d'autres, se distinguent les adeptes du ni-ni : quand on n'a pas plus de penchants pour l’ultra-violence en baskets montantes que d'appétence pour le mascara et les fanfreluches rose fluo, il reste les vestes en jean et les tee-shirts informes. Visuellement, les cinq de Tesla ont intégré cette troisième voie. Et sur Mechanical Resonance, leur premier LP sorti en 1986, ça s'entend.

Pourtant, l'histoire commençait mal, puisque la section de Sacramento s'est d'abord appelée City Kidd – oui, avec deux « d », comme Jason – on voit d'ici les jeans extra larges et les lunettes de soleil trop grandes, la planche à roulettes et bien sûr, les casquettes à l'envers. Heureusement les mecs se reprennent et sur les conseils de leur management - il en existe qui font leur boulot - se rebaptisent Tesla, du nom du talentueux, ombrageux et malheureux inventeur austro-hongro-americano-serbo-croate Nikola Tesla, grand rival de l'escroc Thomas Edison. C'est sûr que niveau blase, ça pète un peu plus haut que Ratt et Sodom. Faut-il pour autant s'attendre à du rock progressif ? Qu'on se rassure : non. Attention, les musiciens affichent tous un niveau de dextérité qui peut faire des jaloux, mais les plans alambiqués, les mesures en 13/8 et les solos de basse à sept cordes, ce n'est pas trop leur truc. En témoigne l'opener, l'honnête "EZ Come EZ Go" qui après un maelstrom de guitares savamment dosé, se caractérise par un motif d'une efficacité basique et par un contraste couplet calme/refrains nerveux - oui, « couplet » au singulier car il ne reviendra pas, même après le solo. Ce côté inachevé, on le retrouve deux pistes plus loin avec le court "Gettin' Better", qui reste néanmoins sympathique grâce à des chœurs bienvenus sur le simplissime refrain et son riff vitaminé sur lequel AC/DC n'aurait sûrement pas craché. AC/DC, Aerosmith, Def Leppard : bien qu'évidentes, les influences de Tesla sont suffisamment bien intégrées pour éviter le piège du mauvais pastiche.
Le collectif développe ainsi un son qui lui est propre, dans tous les sens du terme, sans pour autant manquer de dynamique voire de mordant selon les circonstances. Déterminante dans l'identité sonore de sa formation, la voix puissante et bluesy de Jeff Keith, mélange détonnant de Steven Tyler (Aerosmith) et Joe Elliott (Def Leppard), offre une variété d'interprétation qui permet à ses coéquipiers d'alterner les tempos et les ambiances, et ce parfois au sein d'une même chanson, comme en attestent les accélérations finales de la ballade "We're No Good Together" et de l'indolente "Cover Queen". La qualité d'interprétation constitue d'ailleurs l'une des raisons pour lesquelles le plaisir d'écoute n'est jamais pris en défaut, y compris sur les compositions moins inspirées. Et il en faut des aptitudes pour rendre potable un méfait de Ph.D., trio responsable de l'atroce "I Won't Let You Down" en 1981 : nettement plus orientée radio que ses onze camarades, "Little Suzi" cartonnera dans les charts US – il est vrai que la reprise des Californiens enfonce l'originale, une horreur synthétique chantée n'importe comment et garnie d'un indigent solo de saxophone. Heureusement, le niveau grimpe de plusieurs échelons sur l'excellent "Modern Day Cowboy" où l'on retrouve l'effet calme avant la tempête, le refrain étant précédé par une séquence faisant judicieusement monter la tension. Derrière son micro, Keith semble possédé, aidé il est vrai par des paroles qui volent au-dessus des histoires de filles et de bagnoles abordées dans le reste du recueil.
"Changes" est du même tonneau avec sa belle et courte intro aux claviers, ses nappes de synthés mélancoliques idéalement relayées par un Keith qu'on croirait prêt à chialer sur le refrain. Et ce motif de guitare entêtant.... « Claviers » ? Oui, et mêmes effets spéciaux – le groupe proclame pourtant « No Machines! » à l'intérieur du livret - sur le terminal et magnifique "Before my Eyes", qui ferait sangloter un oligarque russe. Il faut dire que la mélodie poignante et le questions /réponses des guitares en guise de solo sont du genre à dresser les poils et que Keith a carrément la fièvre. Ça c'est de la ballade ! Et sans nunucherie à la guitare acoustique, ô joie. Enfin, évoquer cet enregistrement n'aurait guère de sens si n'était cité LE morceau qui en justifie à lui seul l'acquisition, le monstrueux "Cumin' Atcha Live", dont on se demande pourquoi il ne figure pas en tête de liste à l'instar des concerts du quintet. Sur ce petit bijou, les duels homériques des bretteurs Hannon et Skeoch - qui feraient rougir leurs homologues de Thin Lizzy si le gang irlandais existait encore - figurent tout simplement parmi les plus belles séquences de guitares jamais enregistrées, même les rétifs aux solos tomberont à genoux. Leurs trois compères prennent admirablement le relais et maintiennent la tension, notamment le sobre et précis Troy Luccketta doté d'un groove démoniaque derrière les fûts, faisant sourdre un concentré de jouissance pure – des sous-vêtements de rechange sont vivement recommandés.


Racé, vigoureux, chatoyant, varié, Mechanical Resonance appartient à la catégorie des « coups d'essai / coups de maître » et propulse directement leurs auteurs parmi les grands espoirs du hard rock international. Refusant la démonstration de force sans pour autant sombrer dans la mièvrerie, les Nord-Américains de Tesla démontrent leurs compétences lorsqu'il s'agit d'amalgamer vigueur et mélodies imparables. Et si certains titres – dont un stratosphérique – se situent clairement au-dessus des autres, ces derniers ne sont jamais indignes et participent de l'excellente tenue de cet album attachant.

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