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CHRONIQUE PAR ...

2
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16.5/20

LINE UP

-Eric Adams
(chant)

-Ross The Boss
(guitare)

-Joey DeMaio
(basse)

-Donnie Hamzik
(batterie)

TRACKLIST

1)Death Tone
2)Metal Daze
3)Fast Taker
4)Shell Shock
5)Manowar
6)Dark Avenger
7)William's Tale
8)Battle Hymn

DISCOGRAPHIE


Manowar - Battle Hymns



Êtes-vous prêts à mourir pour le métal ? Si oui, aux Etats-Unis en 1982 vous vous seriez senti un peu seul. Autant les pionniers du genre étaient déjà installés en Angleterre, autant sorti de Kiss on ne peut pas dire que beaucoup de monde se bousculait au portillon aux USA. Mais un homme se tenait prêt, caché dans l'ombre, attendant avec son pote Eric Adams l'occasion d'expliquer à l'univers que le métal était la Voie. Cet homme était Joey DeMaio, roadie de Black Sabbath... et la providence mit le guitariste Ross Friedman sur sa route. Le monde allait pouvoir changer.

Battle Hymns est un album surprenant à plus d'un niveau. Première surprise : mis à part un son de batterie indigent la production n'a presque pas vieilli. Cette production est bien évidemment beaucoup plus axée hard-rock que heavy-metal (le « son » heavy metal n'est pas encore bien défini à cette époque, voir les premiers Maiden) mais elle passe très bien. Deuxième surprise : déjà très reconnaissable dans son chant, Eric Adams n'a à l'époque pas du tout la même approche que celle qu'on connaît aujourd'hui. Ses screamings suraigus sont déjà là et on sent chez lui un énorme potentiel mais il est beaucoup moins lyrique et démonstratif, beaucoup plus jeune chien fou dans ses lignes de chant. Quant au grain agressif, il ne l'a pas encore trouvé à l'époque. Troisième (grosse) surprise : il n'y a pas que le son qui soit plus hard-rock que heavy-metal, les compos le sont aussi en bonne partie. A cette époque DeMaio partage encore la composition de la plupart des titres avec son guitariste, mais son background Sabbathien crève néanmoins les yeux. De l'intro au couplet de "Metal Daze" (écrite par DeMaio seul) en passant par le pré-refrain, tout ça dégouline d'une influence Butler / Iommi assez réjouissante qu'on ne retrouvera plus ou presque par la suite.

En parlant de "Metal Daze" Manowar y pose une caractéristique fondamentale de leur identité : le refrain instantané qui ne lâche plus. Je défie quiconque d'écouter la chanson sans se mettre à fredonner malgré lui « éééévi mééééétol.... évi métol dééÉÉÉééïz » pendant des jours ensuite. Cet album est d'une manière générale très tubesque, et le sens de la mélodie immédiate dont fait preuve DeMaio est confondant. Chaque titre accroche tout de suite, du bon rock mâtiné de structure blues qu'est "Fast Taker" au heavy de "Manowar" où DeMaio s'amuse comme un fou à poser des lignes de basse tagadagadantes très techniques pendant qu'Adams porte le tout sans faillir et que Ross The Boss se contente de plaquer des accords. Ledit Ross The Boss s'impose au passage comme un lead guitariste hyper classieux dont les soli savent être à la fois techniques et inspirés. Celui de "Shell Shock" est un petit concentré de bonheur par exemple, alternant sans aucun souci phrasés bluesy et accélérations shred, et les autres sont à l'envi. Par contre dans la série tout en technique et rien en feeling il y a "William's Tale" : cette reprise à la "basse" du thème de Rossini n'a pour ainsi dire aucun intérêt, et casse la dynamique de l'album déjà court.

Hé oui : huit titres dont un instrumental pour trente-six petites minutes de musique, aujourd'hui on serait à la limite de l'EP. Mais sur ce petit album se trouvent deux monuments de plus de six minutes qui font à eux deux passer Manowar dans le domaine du culte. "Dark Avenger" tout d'abord, qui renvoie au côté doom du Sabbath pendant toute sa première partie. Le riff lent et écrasant, le chant possédé d'Adams qui laisse enfin poindre le lyrisme dont il est capable, la narration unique d'Orson Welles... on sent qu'on est dans un moment spécial. Puis Welles s'arrête de parler, Adams lâche sa voix pour une montée légendaire et le tout bascule dans un plan up-tempo rapide de heavy-metal pur, le premier du disque. La puissance du tout n'est bridée que par le son de batterie, mais même ce handicap n'empêche pas le tout d'être mémorable. Et bien évidemment il y a "Battle Hymn", peut-être LA chanson ultime de Manowar toutes périodes confondues. Là encore le son de batterie pose problème (les roulements avant la reprise sont ridicules) mais la compo transcende ce défaut : riff éléphantesque, souffle épique inimitable, refrain kvlt, break à briquets, solo de fou à la reprise... c'est le metawl à son meilleur. C'est un bout d'histoire. C'est le Bien.


Sacrés débuts ! Entre hard-rock efficace et heavy-metal de grande classe, Battle Hymns enchaîne les perles et laisse entrevoir un potentiel énorme. Vu sa faible longueur la présence d'un titre plus mou ("Death Tone") et de l'inutile "Willliam's Tale" sont évidemment à regretter, mais la présence de gros bouts de culte est indéniable. Sonnez la charge, à l'intérieur de la gloire chevauchons, tout ça.


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