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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 7/20

LINE UP

-Eric Adams
(chant)

-Joey DeMaio
(basse)

-David Shankle
(guitare)

-Rhino
(batterie)

TRACKLIST

1)Achilles, Agony and Ecstasy in Eight Parts
-Prelude
-Hector Storms the Wall
-The Death of Patroclus
-Funeral March
-Armor of the Gods
-Hector's Final Hour
-Death Hector's Reward
-The Desecration of Hector's Body
-The Glory of Achilles

2)Metal Warriors
3)Ride the Dragon
4)Spirit Horse of the Cherokee
5)Burning
6)The Power of Thy Sword
7)The Demon's Whip
8)Master of the Wind

DISCOGRAPHIE


Manowar - The Triumph Of Steel



Ne pas pouvoir mourir pour le métal, c'est quand même la lose. Imaginez le désarroi d'un dieu tel que Zeus, glorieux, majestueux, aux multiples conquêtes... mais qui, étant immortel, a l'air con. D'un autre côté on peut se souvenir que les fans de Manowar sont censés mourir pour le métal alors qu'ils sont officiellement désignés sous le nom « Armée des Immortels »... peut-être que chercher une logique dans tout ça n'a pas grand-sens après tout. Quoiqu'il en soit Zeus aura toujours une consolation : avoir une belle et grande chanson à lui, épique et conceptuelle, vingt-huit minutes à sa gloire. Vingt. Huit. Minutes.

On sentait bien que ça les démangeait de pondre un album concept hyper démesuré avec une belle histoire de guerrier of steel épique et flamboyant, mais ils n'avaient jamais sauté le pas. Le déclic a-t-il été déclenché par les départs successifs de Ross The Boss (parti mourir pour le punk) et Scott Colombus (parti mourir pour son gosse malade) ? On ne sait pas... mais si déclic il y a eu, il a été incomplet. Car The Triumph Of Steel est une moitié de concept-album : pendant 28'38 Manowar se réapproprie la guerre de Troie avec "Achilles", et le reste est composé de chansons normales. Format étrange s'il en est... mais quand on voit la tronche du titre en question, on se dit que c'est pour le mieux. "Achilles" est en effet une insulte totale au bon goût, une épreuve pour les sens qui préfigure la chiantise de Gods of War. "The Death of Patroclus" et "Hector's Final Hour" sont en plein dedans : lents, bardés d'arrangements symphoniques pompeux, pourris de longueurs inutiles, c'est de la tristesse en barres. "Funeral March" est un instrumental pénible constitué d'un unique thème qui tourne en boucle. Pire encore : un solo de batterie technique mais ennuyeux à mort ("Armor of the Gods") et un solo de basse proprement insupportable ("The Desecration of Hector's Body") viennent polluer tout ça, imposant à l'auditeur de très, très pénibles moments de souffrance. Heureusement que certaines parties ("The Death of Patroclus", "Death Hector's Reward" et "The Glory of Achilles") cognent un minimum et relèvent le tout, sinon ce serait juste cauchemardesque.

On est d'autant plus soulagé quand ça s'arrête que cette séance de torture enchaîne sur un bon vieux classique bas du front comme on les aime : "Metal Warriors", ou le heavy bête et efficace à son meilleur. Déclarations cultes (« if you're not into metal, you are not my friend »), auto-citation (« all men play on ten »), rythmique en tagada, Adams qui screame, ça rassure. On arrive enfin à se concentrer sur le positif, comme le fait que The Triumph of Steel bénéficie d'une des meilleures productions depuis les débuts du groupe ou que Rhino est un batteur surpuissant. Tout en frappant aussi fort que Colombus il se montre beaucoup plus véloce et moderne dans son jeu, en particulier au niveau de la double-pédale qui fuse comme pas possible lors des breaks en roulements. Les intros de "Ride The Dragon" ou "Power of Thy Sword" renferment ainsi des accélérations foudroyantes que Colombus n'a jamais sorties, que ce soit avant ou après son break. Malgré une intro trop longue le classique "Spirit Horse of the Cherokee" se montre râpeux comme il le faut, enchaînant plans tribaux écrasants et envolées heavy dans une belle montée en puissance. Et il y a la "Master of the Wind", un des rares exemples de ballade vraiment émouvante que Manowar a pu pondre. Adams s'y montre particulièrement doué dans un registre plus nuancé et le tout sonne juste. Il n'y a pas contre pas grand-chose à dire de David Shankle, guitariste doué mais très classique et sans réelle personnalité... il fait le boulot, voilà tout.

Mais il y a quand même du ratage à la pelle... "Ride The Dragon" cogne bien mais ressemble comme deux gouttes d'eau à "The Oath" dans sa partie speed, en moins bien. "The Demon's Whip" est un enième titre sabbathien raté, dont la lenteur lancinante échoue à provoquer l'engouement et qui se révèle juste pénible et répétitif à l'extrême. "Power of Thy Sword" ne vaut que par son refrain mélodique tout en emphase (Adams strikes again), car les couplets heavy-thrash sont d'une platitude effrayante au niveau de l'enchaînement des accords. Le break atmosphérique liant chant et nappes de claviers est totalement représentatif de ce que Manowar sait faire de moins bien : dès qu'ils tentent de remplacer la puissance des guitares par un feeling de musique de film le résultat relève limite de la parodie. "Burning" est une des chansons les plus frustrantes du groupe : les plans syncopés sont mortels, relevés par une ligne de basse méchante à souhait, le riff heavy est solide... mais la chanson est flinguée par une volonté constante de maintenir le tout dans le domaine de l'ambiance plutôt que dans celui de l'efficacité. Du coup on se fait chier, une fois de plus. Et quand on fait le total des moments où on s'est fait chier sur Triumph of Steel, on parvient à une écrasante majorité. Le groupe aurait éventuellement pu compenser la catastrophe "Achilles" en posant une enfilade de tubes vicieux derrière, mais ça n'est pas du tout le cas. L'album est composé d'un énorme pavé insupportable accompagnés de titres majoritairement moyens, et on en sort sans regrets.


Faire encore plus pénible qu'Into Glory Ride était un sacré challenge, mais Manowar l'a fait. Le groupe semble à l'agonie dans cette œuvre boursouflée et néanmoins creuse, et le retour à un son burné de Louder Than Hell sera salvateur. Et si vous allez les voir en live, priez pour qu'il ne jouent pas "Achilles"...


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