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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 11/20

LINE UP

-Eric Adams
(chant)

-Ross The Boss
(guitare)

-Joey DeMaio
(basse)

-Scott Colombus
(batterie)

TRACKLIST

1)Fighting the World
2)Blow Your Speakers
3)Carry On
4)Violence and Bloodshed
5)Defender
6)Drums of Doom
7)Holy War
8)Master of Revenge
9)Black Wind, Fire and Steel

DISCOGRAPHIE


Manowar - Fighting The World
(1987) - heavy metal hard FM - Label : Atco Records



Malgré le côté ludique de la démarche, mourir pour le métal ne nourrit pas son homme. Les membres de Manowar s'en rendaient bien compte: malgré le statut déjà culte du groupe et les nombreuses tournées déjà effectuées, leur succès se cantonnait à l'Europe et tout ça ne décollait pas vraiment. Si le hard rock avait été globalement rejeté ça aurait été autre chose, mais d'infâmes cancrelats tels que Bon Jovi, Def Leppard ou les Guns 'n Roses étaient en train de casser la baraque. Il était temps de sortir un album qui renflouerait les caisses.

Le speech d'intro de "Black Arrows" avait clairement désigné le « false metal » comme l'ennemi à abattre, et par false il fallait entendre le glam, le FM, et en général tout ce qui touchait de près ou de loin à l'abomination permanentée qu'était le hair metal. Divine providence : en plus d'être efféminé visuellement et mou du genou musicalement, le hair metal cartonnait méchamment dans les charts de cette décennie. Du coup le fan de Manowar était propulsé au double statut de trve mâle et de rebelle représentant une minorité opprimée. Dans cette optique, sortir un single revendicatif intitulé "Blow Your Speakers" composé d'une déclaration fâchée à MTV et aux radios réclamant plus de violence, ça semble être porteur de sens n'est-ce pas ? Sauf que la chanson en question est du hard FM ! Le beat lent mais néanmoins syncopé, le riff catchy et bateau qui présente toutes les caractéristiques musicales du truc de pouffiasse à bouclettes... il y avait déjà de quoi tomber de sa chaise, mais ce qui achève littéralement ce sont ces chœurs party-metal sur le refrain. Plus commercial tu meurs, et le fait que la défense du métal a cédé la place à celle du rock'n roll dans le texte veut tout dire.

Rien que le son ne trompe pas : la caisse claire qui sonne comme une explosion, le son de guitare qui évoque presque AC/DC sur l'intro de "Fighting the World", la réverb sur le chant, tout ça pue le hair-metal à cent mètres. Prenez "Carry On" : tous ceux qui ne connaissaient que la version live rageuse et couillue de ce classique prendront cher à l'écoute de la version album. Le son de guitare totalement dépourvu de méchanceté, les harmonies de voix sur le « for as long as we're together then », les choeurs complètement kitsch et même le solo, tout ça est désespérément joyeux et primesautier. Manowar se met au métal de teuf sur la plage et ça fait vraiment mal, à tous les niveaux : difficile de faire plus daté que les riffs et les ambiances du si mal nommé "Violence and Bloodshed", concentré ahurissant de ce que les années 80 ont pu proposer de pire en matière de heavy. Manowar a décidé de passer du côté obscur, et au-delà de l'hypocrisie fabuleuse que ça représente le résultat est franchement laid.. Cette première moitié d'album laisse autant pantois et le virage adopté ensuite par le groupe se révèle salvateur, même si les deux interludes "Drums of Doom" et "Master of Revenge" sont négligeables.

Contrairement à "Carry On", "Black Wind Fire and Steel" réussit à conserver son mordant malgré la prod. La première tentative réellement speed du groupe aligne de fameux couplets en break, portés par un ramonage ultraspeed de basse De Maienne et par la double pédale d'un Colombus qui est devenu impressionnant depuis Sign Of The Hammer. C'est clairement l'hymne de l'album, les deux titres restants s'inscrivant dans la lignée plus épique si souvent casse-gueule pour Manowar... qui se montre pour une fois convaincant. Le cas "Defender" est spécial : ce titre très atmosphérique repose à 95% sur la narration posthume d'Orson Welles, et pour peu qu'on soit dans l'humeur appropriée il faut bien avouer que ce dialogue père-fils émeut, au point qu'on passe par-dessus le fait que la défense des faibles n'est pas censé être le genre de la maison. Quand à "Holy War" c'est une étrangeté : la colère contenue et le chant magnifique font mouche sur les couplets, mais le début de l'accélération est frustrant, la faute à un choix très discutable concernant la batterie. Mais l'esquisse d'une rythmique de tango avant le solo est une expérimentation totalement réjouissante, et surtout les 4'45 de la chanson permettent de ne pas s'ennuyer.


Difficile de faire plus bâtard que ce disque. La deuxième moitié se révèle très acceptable mais le début se fourvoie dans une orientation commerciale plus que risible, où le groupe se transforme en ce qu'il a toujours vilipendé (mais qui a fonctionné : c'est leur premier album qui sera certifié or). Sachant qu'on peut trouver des versions supérieures des tueries de cet album sur les lives du groupe, au final il ne présente qu'un seul réel avantage : il n'y pas de solo de basse dessus. Ahem.


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